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L'essentiel


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Khalifa Diagne descend en flammes Aliou Sall

TRIBUNE LIBRE
Lundi 8 Mai 2017

Khalifa Diagne, responsable politique à Thiès, ancien compagnon de lutte de Moustapha Diakhaté a fait un témoignage sur ce dernier non sans rappeler l'absence du frère du président dans les luttes politiques pour le départ de Wade.


Entre 2009 et 2012, j’ai été membre de plusieurs organisations et pris part à beaucoup de manifestations dont la finalité était de mettre fin au pouvoir de WADE. Cet engagement m’avait même coûté un poste de responsabilité. J’ai pris part aux assises nationales, je n’y ai pas vu Aliou Sall, j’ai pris part au M23, je n’y ai pas vu Aliou Sall, j’ai pris part au congrès du peuple contre la troisième candidature de WADE à la place de l’obélisque pendant lequel j’étais le deuxième orateur avant les leaders de l’opposition et de la société civile dont le président Macky Sall, je n’y ai pas vu Aliou Sall.

Dans la marche vers le pouvoir du président Macky SALL, plus d’une dizaine de Sénégalais ont perdu la vie, des cadres ont perdu leur emploi ou leur poste de responsabilité à cause de leur engagement au nom de la démocratie et par amour à leur patrie. Ces Sénégalais connaissaient à l’avance les risques qu’ils encourraient comme nous y avertissait le président WADE lui-même dans son discours de prestation de serment en 2000 : « la démocratie est donc accessible mais il suffit d’en payer patiemment le prix en terme de privation de liberté souvent arbitraire ».  Par contre, sur le terrain politique autour du candidat Macky SALL, j’ai rencontré des jeunes comme Abdou MBOW, Thèrese FAYE, Birame FAYE, Mame Mbaye NIANG, Aziz DIOP du MEER, Ousmane NDIAYE JEF JEL pour ne citer que ceux là. Chez les adultes, ils étaient nombreux à cheminer contre vents et marrés avec le président Macky SALL. Mbaye NDIAYE et CISSE LO, les plus illustres, en ont fait les frais à l’assemblée nationale. Mais pour avoir posé mes yeux sur un torchon imbibé de saletés, dans l’observateur du 04/05/2017, parce que trempé dans les caniveaux et les égouts, accouché par un éboueur politique dont la maladresse a fait récemment le succès de la dernière manifestation de y en a marre, dans le dessein de faire punir quelqu’un pour crime de lèse « frère de majesté », je n’ai pu m’empêcher, par devoir de vérité, de m’arrêter sur la personne de Moustapha DIAKAHTE.  J’ai cheminé avec Moustapha DIAKHATE avec sept autres cadres du PDS dans le courant TAXAWU SOPI, dernière structure à laquelle il fut membre avant de quitter le PDS en 2009 suite à un désaccord profond contre son fonctionnement mais surtout à cause du projet de dévolution dynastique du pouvoir. Il était le coordonnateur et moi; le porte parole. Pendant ces moments, j’ai vu Moustapha DIAKHATE résister avec une rare dignité à l’appel de WADE dont on connait le pouvoir financier afin d’obtenir ce qu’il veut. Alors, pour l’y maintenir, il lui a créé un poste unique au PDS : inspecteur général, il est resté fidèle à ses principes et positions.

Avant d’être le coordonnateur du courant Taxawu Sopi, Moustapha DIAKHATE s’était surtout illustré à la tête de Wacco AK Alternance, à coté des Elhadji NDIAYE, Khadim AMAR et Ngagne THIOUB, premier courant interne à oser dénoncer la gestion et les dérives du PDS en tant que parti au pouvoir. Dans l’appareil d’Etat, il fut chargé de mission à la présidence de façon éphémère pour avoir présenté, au bout de quelque temps après sa nomination, sa démission à WADE suite à une altercation avec Karim WADE. Il expliquait via la presse à l’opinion que « la proximité entre un père et un fils est telle que si j’ai un différend avec le fils, il va de soi que je ne pourrai plus être dans leur environnement pour travailler avec le père ». Depuis 2009, point de départ de son compagnonnage avec le président Macky SALL, contrairement à certaines allégations, il est toujours resté à ses cotés, sans discontinuité.  Ainsi, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, qu’on soit d’accord ou pas avec lui, qu’on le lui reconnaît comme qualité ou comme défaut, Moustapha DIAKHATE a la particularité de dire tout haut ce qu’il pense. Lors des locales de 2014, au plus fort de la polémique sur le sort de la liste de Touba qui n’avait pas respecté la parité, bien qu’étant un membre de la confrérie Mouride, n’est-ce pas lui qui avait avancé que cette liste « devrait être invalidée ? ». A l’heure actuelle, au moment où les uns et les autres tentent de garder leur position, à défaut d’avoir mieux, dans l’establishment maron-beige, pourtant président du groupe parlementaire BBY, poste que les politiciens professionnels qualifient de « juteux », il est le seul député à ma connaissance à avoir annoncé son retrait de l’assemblée nationale.  Quid d’Aliou SALL ? Pour engagé que j’étais sur le terrain politique du coté de l’opposition face au pouvoir de WADE, autant je connaissais Moustapha DIAKHATE, et probablement comme beaucoup de Sénégalais, autant je ne connaissais pas Aliou SALL dans ce registre.  Personnellement, j’entendais parler d’un certain Aliou Sall avant l’accession de son frère à la magistrature suprême mais je l’ai vu pour la première fois quelque mois après l’alternance dans l’émission point de vue à la RTS et quand j’ai fini de le suivre, j’ai automatiquement eu un mauvais pressentiment. Pressentiment qui se confirme au fur et à mesure que je vois Aliou SALL avoir une présence envahissante dans le système : Maire d’une ville, président de l’association des maires, au cœur du débat sur le pétrole, débat qui n’aurait guère la même portée n’eût été le nom d’Aliou SALL comme l’un des acteurs. Je suis d’avis avec le président quant à la question de son investiture sur les listes de député. Lui (Aliou SALL), me semble t-il, pense local (GUEDIAWAYE) ; or l’impact de son implication est national. Si les élections présidentielles de 2012 devaient se dérouler uniquement à Touba, même avec l’implication de Karim WADE, son père les aurait remportées, mais l’impact de l’argument de la dévolution dynastique du pouvoir n’était pas malheureusement pour les WADE circonscrit uniquement dans la zone de Touba. Revenant sur mes interrogations sur la personne d’Aliou SALL avant la deuxième alternance, j’ai eu la satisfaction de trouver les réponses dans son propre camp auprès d’acteurs avertis et témoins privilégiés du parcours de combattant de son frère vers le pouvoir. Il s’agit respectivement de Mously DIAKHATE, Mame Mbaye NIANG et de Moustapha CISSE LO. « C’est Samuel SARR qui a présenté Frank timis à Aliou SALL. Ce dernier était au bureau de l’ambassade du Sénégal en Chine. Même après l’éviction de son frère, le président Macky SALL de la tête de l’assemblée nationale, il a continué à flirter avec les libéraux. Bien après cela, il n’a pas démissionné, il a travaillé pour le régime libéral. Il n’a pas été aux cotés de son frère durant ces moments difficiles ». Mously Diakhaté, direct infos du 23 sept 2016, page 3. « Je dis bien que je suis très bien placé pour savoir qui était avec nous, qui ne l’était pas, qui était payé et qui était en intelligence avec nous. Aliou SALL était chef du bureau économique à l’ambassade de Chine. Au même moment, moi, j’ai perdu mes responsabilités à l’Aéroport de Dakar. D’autres cadres ont perdu leurs responsabilités dans l’administration de par leur proximité avec le président. Et pendant ce temps-là, Aliou SALL est resté chef du bureau économique à l’ambassade de Chine. Et c’est lui qui a amené petro-tim au sénégal avec karim wade. A quel moment avez-vous entendu parler d’Aliou SALL à l’APR ? » Mame mbaye NIANG enquête samedi 24 et dimanche 25 septembre 2016 page 4.  « Personne ne connaît Aliou SALL. Je l’ai vu la première fois chez Macky SALL quand il partait en Chine pour son travail, alors que nous, nous étions restés au Sénégal pour porter notre combat ». Moustapha CISSE LO, invité RFM matin du O5/05/2017.

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