Heureusement l'annonce d'un crépuscule est aussi celle d'une aube naissante porteuse d'espoirs inéluctablement. Un célèbre acteur politique disait que «les hommes politiques soit ils sont très cons soit ils sont très cyniques».
J'ai l'habitude de dire que le pouvoir ne rend pas fou, il rend con. Il ouvre un grand boulevard qui mène tout droit vers la «Résidence de l'idiotie»; gare à ceux qui empruntent ce boulevard.
En effet, reproduire les mêmes bêtises et espérer un résultat différent relève de l'idiotie et défie une vieille loi naturelle qui stipule que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.
Seul le pouvoir est capable de faire oublier en un temps record ce théorème si évident qu'il relève du bon sens agricole.
Dans son livre, «On ne peut éternellement se contenter de regarder les cadavres passer sous les ponts», l’ancien Procureur de la République Eric De Montgolfier considère que nous sommes tous «complices» de la politique qui se déroule sous nos yeux.
En effet selon lui, si l'étiquette «tous pourris» collée aux hommes politiques est faux, en revanche il affirme l'existence d'un «tous contaminés» et surtout, un «tous plus ou moins complices».
Les politiques, bien sûr, puisque le pouvoir corrompt, mais les journalistes également, par leur veulerie et leur flagornerie, et les citoyens par leur passivité et leur manque d’engagement.
Au Sénégal jamais le débat politique n'avait atteint un tel niveau de vacuité et de bassesse. Jamais les journalistes ne s'étaient autant «inféodés à l'argent et au pouvoir» pour paraphraser l'inspecteur des impôts Ousmane Sonko, nonobstant les vociférations et les gesticulations de ceux qui se sentent morveux, qui n'ont qu'une chose à faire : aller se moucher.
Pour preuve, elles sont où à présent ces belles plumes d'hier qui donnaient au journalisme ses lettres de noblesse et faisaient la fierté de cette profession ? Suivez mon regard.
Elles sont dans les lambris dorés du pouvoir entre strass et paillettes, loin du peuple dans les salons feutrés et douillets des cellules de communication, estampillées «conseillers en com».
La «com» ce redoutable poison des politiques destiné à faire avaler les pullules les plus indigestes et les plus abjectes.
Ces journalistes d'un autre genre font de la «com» dans un tapage assourdissant qui sature les ondes et les écrans.
Aucun débat sérieux n'est organisé sur les enjeux des élections et leur impact sur le quotidien du peuple et sur la vitalité de la démocratie. Les plateaux des émissions folkloriques de crétinisation comme Quartier Général se sont emparés de ces questions cruciales et vitales pour le peuple au grand dam des férus de débats d'idées et de débats contradictoires.
Les scandales succèdent aux scandales à une vitesse sidérante au point de verser dans la banalisation et la normalité. L'indécence et l'obscénité des Élites politiques s'étalent à longueur de journée et font la une de la presse people à sensation.
Ces Élites s'affranchissent des règles éthiques et morales pour, dans un cynisme sans égal, jouir et s'enrichir encore et toujours avec une avidité sans limites.
C'est sans vergogne que ces politiciens professionnels affichent leur priorité pour leurs propres intérêts tournant le dos à ceux qui les ont élus une fois leur mandat en poche.
La République souillée par tant de vilenies n'en finit pas d'agoniser sous les coups de boutoir de ces politiciens infidèles adeptes de «l'adultère politique», transhumants éternels, de pâturages en pâturages : peu leur importe, seule la présence de prairies verdoyantes les intéresse.
La démocratie représentative est à l'agonie, les oligarchies, la corruption et les pressions des lobbys ont eu raison des velléités réformatrices qui sont sous le joug de pressions qui agissent dans l'ombre.
Dans un tel contexte le divorce est définitivement consommé entre la majorité silencieuse de ce peuple qui aspire à «une politique autrement» et ces politiciens professionnels victimes du «drame des avantages indus».
En effet ces derniers sont obsédés par la préservation et la conservation de leurs avantages immérités, obtenus grâce au seul critère de proximité avec leur bienfaiteur.
Ainsi, soucieux de toujours donner davantage de gages de fidélité à leur bienfaiteur, ils passent leur temps à défendre l'indéfendable, à ravaler leurs vomissures et à renier leurs convictions d'hier.
Le vénéré Serigne Abdoul Ahad Mbacké (RTA) nous avait fourni les clés pour reconnaître les "Gor" c'est à dire les dignes, fidèles et vertueux : il suffit de placer sur une balance leurs paroles d'hier et leurs actes d'aujourd'hui et le verdict coule de source.
Seuls les politiciens professionnels ne voient pas le crépuscule qui avance inexorablement. «Beut likoye fat douko guiss».
Je termine enfin par cette Prophétie : la majorité silencieuse de ce peuple, déçue de ces politiciens et de leur politique politicienne, risque de trouver en Ousmane Sonko l'alternative qui se fait désirer depuis si longtemps, c'est à dire l'homme qui incarne véritablement ce principe de «la politique autrement».
Nier cela c'est faire preuve de naïveté ou de cécité intellectuelle manifeste.
Source : Dakarmatin