Les parents de cette fille ont certes une part de responsabilité, mais si les sénégalais ont du mal à éduquer leurs enfants, c’est dû, en grande partie, aux media saltimbanques qui mettent toujours en avant le ludique et le lubrique. N’est-ce pas la TFM qui met en avant une animatrice avec des gestuelles et termes de mijaurée. N’est-ce pas TFM qui met en avant des actrices de téléfilms avec des manières de mégère et des expressions loufoques? N’est-ce pas la TFM qui donne tribune des écervelées qui se prennent pour des « académiciennes » made-in-jolof qui inventent des termes plus insensées les uns que les autres? N’est-ce pas la TFM qui incite des Saliou et Mame Diarra à devenir des chanteurs avec leur « Sen petit Galle »? Que dire de la SENTV qui invite des tatoueurs voyeurs? Que dire de Walf-TV qui a créé un plateau spécial dédié à une « Docteur des Diek » qui, avec ses amies, pensent que la vie se résume aux luxures?
Depuis l’avènement de ces académiciennes made-in-jolof, propulsées au-devant de la scène par la TFM, en grande partie, toutes les filles ont le diable dans le corps. Elles parlent en écarquillant les yeux, en balançant leurs têtes à gauche et à droite, en trémoussant leur corps, en déformant leur bouche, comme si elles étaient chez l’exorciste. Ces aspects qui, jadis, étaient l’apanage d’un certain groupe social, se sont aujourd’hui propagés dans toutes les couches de la société. Même instruites, les filles n’échappent pas au virus. Dans l’administration, les nouvelles expressions et manière d’être qui tuent le « diom », le « kersa » ont fini par gagner du terrain et supplanter le raffinement et la classe. Qui n’a jamais entendu des secrétaires d’administration, ou même des banquières utiliser des expressions telles que « def bam baax », « ay wax dafay dieex », etc. Tout cela est le résultat des émissions et téléfilms aux acteurs et animateurs saltimbanques que vous ne décrier pas.
La plupart des émissions qui passent dans nos télés, et particulièrement à la TFM, sont calquées sur l’environnement des concessions familiales des troubadours, sans filtres ni réaménagement. Et cela donne un langage vulgaire et roturier, un vocabulaire coquin voire ordurier, des tons surexcités, des attitudes exaltées, et des rires intempestifs voire insolents. L’assistance est souvent dominée par des femmes aux attitudes chichiteuses, des chroniqueuses aux accoutrements libertins, et des garçons qui s’esclaffent comme des bécasses et rient de leurs propres blagues. Le pire c’est lors même qu’on invite un religieux, on essaye de le faire passer pour un comique, un forain ou un pitre, avec des questions grivoises. Même quand on parle de la mort tragique d’une famille brulée vif, on le fait sur un fond de rigolade. Tout cela pour paraitre sympa et rigolo ; quid à débiter des conneries. Tout le monde veut être comique. Quand on n’est pas marrant, on doit se contenter de rire de ce qui est risible !
Depuis l’apparition de ces media saltimbanques qui font la promotion de la médiocrité, tout le monde veut être célèbre, tout le monde veut devenir animateur, ou actrice d’une mini-série. Depuis que ces média ont transformé le « quart d’heure de gloire » en « minute buzz », les hommes sont devenus efféminés et les filles des bêcheuses. On s’invente une stresse virtuelle pour tomber dans la hardiesse. Chacun veut faire de « l’anti-stressisme » le leitmotiv de son attitude décalée.
Ce pays part en vrille et il faut limiter la casse le plus rapidement possible! Il faudra établir des programmes sociaux pour laver le cerveau de tous ces troubadours et reconfigurer les méninges de ceux qui passent leur temps à les copier. C’est devenu «classe» de remplir les soirées des trouvères, de se marier avec les starlettes et célébrités « low-cost ». Même les descendants des familles maraboutiques, jadis respectées, même les cadres se sont mis à se à épouser des dévergondées, de vilaines mannequins avec de faux teint, faux cheveux, fausses hanches, fausses fesses…Tout ce vilain monde devra être mentalement « reprogrammés » ; sinon le grabuge continuera même après la fermeture des media baladins ou le licenciement de leurs « journalistes » et « animateurs » licencieux.
En attendant, veuillez, cher Dr., veuillez arrêter d’utiliser les saloum-saloum pour justifier la propagation du mal qui se passe depuis les plateaux de « votre » chaine télé.
Bien à vous !