
Coup de tonnerre dans le secteur des télécommunications au Sénégal : l’État a annulé l’attribution des licences 5G aux opérateurs Yas Sénégal et Expresso. Un retour à la case départ pour une technologie stratégique censée propulser le pays vers l’ère numérique.
Le gouvernement sénégalais a décidé de retirer les licences 5G récemment accordées à Yas Sénégal et Expresso Sénégal, invoquant des irrégularités dans le processus d’attribution. Cette décision, révélée par Le Tech Observateur et confirmée par plusieurs sources proches du dossier, remet en question tout le calendrier de déploiement de la 5G dans le pays.
Selon les informations disponibles, un recours déposé par un opérateur concurrent aurait déclenché une enquête approfondie, mettant à jour des manquements juridiques et un défaut de transparence dans la procédure initiale.
Face à ces révélations, les autorités ont mis en place une commission spéciale chargée de revoir les critères d’attribution et de lancer un nouvel appel d’offres. Objectif : garantir une concurrence équitable entre les acteurs majeurs du marché – Sonatel (Orange), Free Sénégal, et d’autres opérateurs potentiels.
Cette démarche s’inscrit dans une volonté de réaffirmer la souveraineté numérique du Sénégal, à l’heure où la 5G représente un levier stratégique de croissance économique, d’innovation technologique et de compétitivité régionale.
Initialement prévu pour s’intensifier dès 2025, le déploiement de la 5G est désormais sérieusement retardé. Cette décision crée une incertitude majeure dans un secteur déjà marqué par de vives rivalités commerciales et des enjeux géopolitiques importants, notamment autour de l’origine des équipements technologiques.
Pour l’instant, ni le gouvernement ni l’Autorité de régulation des télécommunications (ARTP) n’ont communiqué publiquement sur cette affaire. Mais en coulisses, l’agitation est palpable : opérateurs, investisseurs et partenaires internationaux surveillent de près cette évolution qui pourrait reconfigurer durablement le paysage télécom au Sénégal.
Ce revers majeur oblige l’exécutif à repenser les fondations du “New Deal technologique” promis depuis 2023. Alors que le numérique est censé devenir un pilier de la transformation structurelle de l’économie sénégalaise, ce désordre réglementaire souligne l’urgence d’un cadre plus rigoureux, transparent et inclusif.