A la découverte de Leonard Diagne –Speaker au Stade LSS : Micro ouvert !

PORTRAIT
Mercredi 7 Juin 2017

Il incarne en quelque sorte la voix du football sénégalais. Le micro est sien quand le l’équipe nationale reçoit, mais aussi lors des grands rendez vous du ballon rond local. Il, c’est Leonard Diagne, speaker attitré du football sénégalais


(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); But marqué pour le Sénégal, par le numéro 12 El Haaadj Babacar Khouuuuuuuma”.
Fausse alerte, La voix de Leonard Diagne n’a pas résonné sur les travées du stade Léopold Sédar Senghor, ce lundi, pour annoncer un but des «Lions» face à L’Ouganda (0-0). Les attaquants sénégalais ont été muets lors de ce rendez vous amical. Ce qui n’a pas été le cas du speaker attitré du football sénégalais.
 « Léo» n’a pas annoncé de but, alors il s’est contenté de répéter un rituel qu’il maitrise assez bien : arrivée des équipes, annonce des  compositions d’équipe et des hymnes, respect d’une minute de silence à l’occasion, annonce des temps additionnels et des changements…
Leonard Diagne, c’est le porte-voix du football sénégalais. Depuis 2002, sa voix accompagne les sorties des «Lions» au stade Senghor. Une passion de speaker qu’il a chopée depuis son enfance :
« J’ai tâté le micro très tôt, à l’école primaire du plateau, dans les années 1968. Quand il y avait des manifestations, moi tout ce qui m’intéressait, c’était d’avoir le micro. Ça me plaisait de faire cela».

Léo ne s’est jamais éloigné du micro. Après les manifestations scolaires, celui qui est aussi secrétaire général du Jaraaf de Dakar a tenté de conquérir un nouveau public, celui du navetane : «C’est avec les navetanes que je me suis vraiment familiarisé avec ce métier de speaker. Parce qu’à l’école, c’était plus enfantin et jovial, même s’il y’avait la passion. Mais avec les navetanes, c’est devenu plus sérieux. Et c’est là que j’ai commencé à découvrir l’intérêt qu’un speaker pouvait avoir auprès du public. Car au-delà de faire vivre l’événement, il faut aussi informer».

(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Jusqu’en 2002 et un match de l’équipe nationale du Sénégal, qui fait en quelque sorte basculer la carrière de «Léo». Les souvenirs de Leonard Diagne sont encore flous sur le match, mais il se rappelle de cette émotion qui l’avait gagné.

«c’était un match de qualification au mondial 2002 mais je ne me souviens plus de l’adversaire, mais c’était l’équipe des El Hadji Diouf et consorts. Je n’ai jamais eu de pression avant un match, mais il y avait quand même une émotion particulière. C’est là qu’on se rend compte qu’un match de l’équipe nationale n’est comparable à aucun autre» tranche Léo, pour qui le speaker peut être les yeux du spectateur : «  On arrive souvent à guider les spectateurs, d’abord avec la composition d’équipe. Car avant que les joueurs ne pénètrent sur la pelouse, on annonce la compo, et les supporters sont ainsi au courant du onze de départ. Idem pour les buts, parfois les spectateurs n’arrivent pas à distinguer le joueur qui a marqué,  ou bien ils ne sont pas certains de l’identité du buteur, ils attendent l’annonce du speaker pour la confirmation».

Pour faire le métier de speaker, il faut avoir une voix qui porte, l’entretenir et se préparer en conséquence à l’approche des événements : «la voix est naturelle. Ensuite, l’essentiel est de savoir se préparer en amont. Par exemple, la veille d’un événement, je privilégie la récupération, j’essaie de dormir tôt pour bien préparer la journée qui vient. Ensuite, il y’a mon fidele compagnon (ndlr : il désigne sa bouteille d’eau), car il faut beaucoup se désaltérer pour ne pas avoir la gorge sèche». Mais alors, Léo, comment faire pour s’adapter à cette période de ramadan : « il m’est arrivé de faire des prestations en période de ramadan. Ce soir (lundi), le match s’est déroulé après la coupure, mais il n y a pas grand chose qui change. On sait juste qu’on ne pourra pas boire pour dessécher la gorge, mais j’y suis habitué».

(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Au delà des matches de l’équipe nationale du Sénégal, Leonard Diagne officie lors des finales de coupe nationale ainsi que lors des matches de compétitions africaines des clubs. Mais Léo ne prête pas seulement sa voix au football ou au sport, mais aussi pour diverses autres manifestations. Il est alors bien placé pour renseigner les curieux qui souhaitent savoir si le métier de speaker paye bien au Sénégal : «Je ne me plains pas, même si je ne peux avancer de chiffres. Moi personnellement, je ne suis pas difficile, tu m’appelles, tu me proposes un cachet décent, et je viens. C’est aussi simple que ça».

Celui qui tient le micro depuis 1968 a sûrement des anecdotes hilares à raconter concernant les péripéties du métier « il m’est arrivé lors d’un match international de confondre les noms des remplaçants. J’ai fait entrer celui qui devait sortir et j’ai fait sortir celui qui devait entrer». Savoureux !

Leonard Diagne est un homme aux multiples vies, speaker à l’occasion, il est par contre permanent comme secrétaire général du Jaraaf de Dakar et de la Ligue de Dakar. Et il arrive tant bien que mal à les conjuguer : « tout est question d’organisation, mais il n y a aucun rôle qui empiète sur l’autre. J’ai un emploi du temps ben défini et j’essaie de m’y tenir».

(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Sur l’agenda et l’emploi du temps donc de Leonard Diagne, est marquée la date du 10 juin 2017 avec Sénégal-Guinée Equatoriale, comptant pour la première journée des qualifications à la Can 2019. Et cette fois, Léo espère bien scander le nom d’un buteur. Coté sénégalais, cela va de soi.

Avec Sport221.com