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Abou Abel Thiam sans langue de bois

POLITIQUE
Jeudi 7 Juin 2018

Sortie d’Idrissa Seck sur La Mecque, faillite supposée de l’Etat, guerres de positionnement au sein de l’APR, le membre fondateur du parti présidentiel s'épanche sur les questions brûlantes de l’heure - ENTRETIEN


Abou Abel Thiam sans langue de bois
Le Témoin - L’actualité reste dominée par la sortie du président de Rewmi Idrissa Seck sur La Mecque. Une sortie qui a suscité un tollé général, mais surtout des dérives notées à travers les réseaux sociaux et des levées de boucliers au niveau des tarikhas du pays. Ces dérives ont d’ailleurs installé une peur quant à la remise en cause de notre équilibre socio-religieux. Comment appréciez-vous une telle situation ?

Abou Abel THIAM - Je voudrais préciser d’abord une chose. La démocratie sénégalaise est notre plus grand bien commun. Elle est adossée sur des institutions solides qui jusqu’ici ont fait preuve de leur maturité, de leur solidité quant à la sauvegarde de la bonne marche du pays, quant à la sauvegarde de la coexistence harmonieuse de l’ensemble des compartiments et des pans du pays. Cela dit, pour majeure qu’elle soit, pour mature qu’elle soit, il n’est pas dit que cette démocratie-là ne peut pas être objet de périls. Nous ne sommes pas immunisés, nous sommes un pays, une population, un peuple qui a ses atouts, qui a son histoire, qui a son expérience, mais qui aussi peut avoir ses failles, ses faiblesses. Ce que vous avez appelé l’affaire Idrissa Seck et tout ce qui en est suivi doivent être bien décryptés, bien appréhendés pour que, l’homme prouvant le mouvement en marchant, le Sénégal aussi se prémunisse contre toute dérive, contre tout péril.
Ma conviction, c’est que la maturité du peuple sénégalais n’est pas une vue de l’esprit. Nous avons un peuple mûr et quiconque pense pouvoir gagner les faveurs de la majorité des populations en apparaissant comme un candidat communautariste se trompe tres lourdement. J’en veux pour preuve le profil des quatre présidents de la République du Sénégal indépendant que nous avons. Tous, ils ont en commun d’avoir un profil qui transcende les confréries, les régions et les religions. Prenez le dernier en date, c’est Macky Sall. Il est un homme politique de famille pulaar, de culture sérère, qui a épousé une femme qui n’est pas pulaar et qui, aujourd’hui, compte tenu de ses amitiés, de son intrusion, de sa connexion avec l’ensemble des familles religieuses, finalement, on ne peut même pas dire que Macky Sall est de telle confrérie ou telle autre, tellement il noue et entretient un commerce des plus élaborés avec l’ensemble des familles religieuses. Sur ce plan, vous me permettrez de donner une anedocte.
En 2008, je suis allé à Abidjan accompagné du député Abdou Mbow et Marie Hélène Faye qui était une des responsables des jeunesses féminines de notre parti qui n’était même pas encore né. Nous devions mener une mission en Cote d’Ivoire exactement à Abidjan. Mais lorsque de Adjamé à Treichville en passant par Abobo et partout où nous sommes allés à la rencontre de la communauté sénégalaise, finalement lorsque j’allais chez les Pulaar, ils me disaient que Macky Sall, c’est notre enfant. Lorsque je rencontrais les Sérères, ils me disent que Macky Sall est notre enfant. Chez les Mourides, ils me disaient que Macky Sall est notre camarade talibé. Les Tidianes disaient aussi que Macky Sall est notre camarade talibé. Voilà, donc, le profil de Sénégalais que la majorité aime à avoir. C‘est ce type de Sénégalais que les Sénégalais recherchent. Si vous remontez le temps, Abdoulaye Wade est de famille Tidiane, il est d‘option mouride, une partie de sa famille est khadre. Abdoulaye Wade s’est marié à une Européenne. Ce syncrétisme religieux, social, confrérique et ethnique se retouve autant chez Macky Sall que chez Abdoulaye Wade. On peut remonter encore. Abdou Diouf musulman, dont on dit qu’il est tidjane qui avait noué des relations filiales avec le défunt khalife des Mourides Serigne Abdou Lakhat Mbacké, paix à son âme, a épousé une Sénégalaise de confession chrétienne et métissée. On retrouve encore ce synchrétisme.

Remontons encore plus loin. Senghor pour ne pas le nommer, Senghor catholique qui de toute la classe politique qui lui était contemporaine, était celui qui était le mieux introduit chez les familles religieuses et maraboutiques. Tous ces exemples pour montrer que s’il y a quelqu’un qui a compris quelque chose à la marche du pays, c’est le peuple sénégalais qui, élection après élection, a montré vers où va sa bénédiction, vers où vont son option et son choix. C‘est-à-dire, en général, vers le Sénégalais qui réunit le plus de sénégalité dans sa personne. Le peuple sénégalais n’aime pas les communautaristes, il n’aime pas les sectaires. Quiconque essaie de jouer sur la fibre religieuse, ethnique et régionale perd sur un double plan. Il perd sur le plan politique et aussi sur le plan de l’onction des populations.

Est-ce dont là pour vous une manière de condamner les propos de Idrissa Seck ?

Non, je ne vais pas en rajouter. Je ne vais tirer sur l’ambulance, ni en rajouter dans les condamnations. Je veux plutôt qu’on tire des enseignements de ce qu’il vient de dire, des dérives nées de cela. Parce que de telles incartades, il y a quelques années de cela, elles auraient pu rester confinées mais, avec l’avènement des réseaux sociaux, qui font de chaque détenteur de téléphone, un directeur de publication, un rédacteur en chef, un reporter-photographe en même temps. Tout est réuni entre une seule et même personne sans l’éducation requise, sans la formation requise, sans la responsabilité requise. Ce qui fait que les réseaux sociaux sont devenus une bombe entre les mains de personnes non averties, non responsables parce que ces personnes ne savent pas quelle est la gravité de ce qu’elles énoncent à travers ces réseaux.

Malgré la sensibilité de l’affaire dite de Idrissa Seck, on sent une certaine récupération politique surtout du côté du pouvoir pour enfoncer le président de Rewmi. Une telle attitude ne participe-t-elle pas à aggraver la dérive supposée ?

Je ne suis pas le procureur de ces gens là. Je n’essaie pas de les condamner. Ce que je condamne, ce sont plutôt les dérives qui naissent de situations pareilles. Mais si on suit votre logique, je ne peux pas condamner ceux qui condamnent l’attitude d’Idrissa Seck et absoudre ce qu‘il a fait. Mais ce qui est plus grave, c’est l’adjuvant que constituent les réseaux sociaux à coté de dérives pareilles. Quand il y a de pareilles dérives pareilles, elles sont surmultipliées. Nous sommes à l’ère du numérique. Les possibilités actuelles des réseaux sociaux et des moyens de télécommunications sont aussi infinies que les nombres. Malheureusement, aujourd’hui, on a affaire à des analphabètes croyants. Lorsqu’on est analphabète et croyant, on est en soit une bombe parce qu’on est capable du pire, c’est ce que constituent les réseaux sociaux.

Idrissa Seck serait donc analphabète et croyant…

Non, Idrissa Seck n’est pas analphabète et croyant. D’ailleurs, je ne veux pas rester sur la personne d’Idrissa Seck qui n’est pas très importante pour moi. Il a commis une dérive, il a commis quelque chose de gravissisme, tout le monde est entrain de le condamner, il est condamné et il est condamnable. Il a été condamné sans rémission. Par contre ce qui advient après, c’est à dire cette sorte de surenchère des gens à travers les réseaux sociaux, des gens irresponsables qui ne savent pas la gravité de leurs propos, qui ne mesurent pas le caractère périlleux de certains propos, c’est cela que je condamne. J’attire l’attention des gens. Des gens de l’acabit de Idrissa Seck qui pensent qu’en jouant sur une carte confrérique ou ethnique ou régionaliste, on peut apeurer le Sénégal, ils devraient se détromper en voyant ce que les Sénégalais ont montré depuis l’indépendance jusqu’à présent à travers le profil-type des présidents qu’ils ont mis à la tete du pays. Je vous ai donné les portraits-robots d’un Senghor, d’un Abdou Diouf, d’un Abdoulaye Wade et d’un Macky Sall, tous ont en commun d’être transéthniques, transreligieux et transrégionaux. Ce message du peuple sénégalais, il faudrait que tous nos dirigeants le captent. Plus vous êtes sénégalais, plus vous avez un bassin large, plus vous parlez aux Sénégalais au sens de ce que vous dites, plus vous vous rapprochez du maximum de Sénégalais et plus vous avez des chances d’être élu par les sénégalais parce qu’il s’agit là d’un peuple mature.
Cela dit, comme nous ne sommes pas à l’abri des dérives surtout avec la combinaison des déclarations tapageuses, graves et irresponsables dans des réseaux sociaux qui touchent tout le monde, c’est sur ça que je veux attirer l’attention de mes concitoyens. Des déclarations qui, il y a quelques années, pouvaient rester confinées dans des bistrots, dans des grand-places, des chambres entre amis… ces déclarations, aujourd’hui, sont surmultipliées. Ce qui touche chacun, nous touche dans nos bureaux, dans nos lieux de travail, dans nos maisons, partout. Tout ce que vous mettez dans les té- léphones portables touche tout le monde à la minute près. C‘est cela qui fait le danger des réseaux sociaux lorsqu‘ils sont manupilés par des gens irresponsables.

Evoquons aussi l’affaire du discours du chef de l’Etat sur la colonisation et le dessert servi aux tirailleurs sénégalais. Un tollé mondial a accueilli cette « dérive » du chef de l’Etat. Macky Sall a été accusé d’avoir fait l’apologie de la colonisation. Une erreur de communication selon certains détracteurs. Quelle est votre opinion sur cette question ?

Ramenons les choses à leurs justes proportions. C'étaient tout simplement des boutades du chef de l’Etat à l’occasion de la sortie du tome 1 de son livre « Conviction républicaine ». Le président Macky Sall chahutait tout simplement. Il y a un aspect du Président Macky Sall que les Sénégalais ignorent parce que, peut-être, son aperçu rigoureux et rugueux fait que les gens pensent qu’il est quelqu’un qui ne blague pas, qui ne rit pas, qui ne rigole pas. Alors que si vous l’approchez, vous saurez que c’est un grand rigolard, c’est une bonne personne, qui aime rigoler, qui aime raconter des anecdotes et écouter des anecdotes. Pour moi, il s’agit d’une boutade qui a été très mal comprise et qui a été malheureusement répercutée avec beaucoup de mauvaise foi. Cette phrase, les gens l’ont interprétée comme ils l’ont voulu.

Pour en revenir sur les réseaux sociaux et les sorties publiques, nous sommes en démocratie c’est-à-dire, je veux dire que ce n’est pas le pouvoir des juges, ce n’est pas non plus le pouvoir de la presse, fut-elle celle des réseaux sociaux, on n’est pas dans une éditocratie, on n’est pas dans une chronocratie, c’est la démocratie. Le pouvoir appartient au peuple, il n’appartient pas aux juges, ni aux journalistes, ni aux chroniqueurs. Même ceux qui le sont à partir seulement de la possession d’un appareil téléphonique par lequel ils édictent des fatwa, des édits contre le pouvoir. Le pouvoir appartient au peuple sénégalais qui est mûr et mâture. Maintenant, il ne faudrait pas que, dans la recherche du pouvoir, on touche à la sacralité de certains symboles. Autrement dit, à partir du moment où quelqu’un, par la grâce de Dieu et par la volonté de la majorité des Sénégalais est élu président de la république, il y a une certaine distance que nous devons avoir avec cette personne quel que soit le combat que nous menons contre elle parce qu’elle représente le Sénégal et constitue le premier symbole de notre pays. Il y a un certain respect dû à la fonction.

On peine à croire à votre discours sur la sacralité de nos institutions quand on voit que la semaine dernière, des jeunes apéristes appartenant au pouvoir ont « souillé » le Palais de la République en s’y bagarrant. Une attitude à condamner. Le feriez-vous ?

Rien n’est plus condamnable que cela. J’appelle, j’invite à ce que ceux qui se sont adonnés à des spectacles pareils soient sanctionnés. Ils doivent être doublement sanctionnés, en tant que Sénégalais, mais aussi en tant que citoyens ayant fauté avec la loi. Ils doivent être sanctionnés parce qu’eux qui sont aux affaires, qui aspirent à diriger le pays, eux qui sont avec le parti au pouvoir, ils sont doublement fautifs. Donc, ils doivent être sanctionnés avec la plus extrême rigueur parce que, pour moi, leurs méfaits sont sanctionnables. Il ne saurait y avoir de parti-pris en cela. Ils restent mes camarades, je sais que c’est par passion, par volonté qu’ils l’ont fait. Mais c’est à nous de donner d’abord le bon exemple, c’est à nous de montrer ce que l’on doit faire. Aujourd’hui malheureusement, dans le pays, on a un déficit de citoyenneté, de civisme qui se manifeste partout dans la rue, dans les bureaux, partout. Malheureusement on n’a pas le pendant de « Wakh sa khalaat ».

Mais à qui la faute de ce déficit de citoyenneté. L’Etat n’aurait-il pas failli à sa mission ?

Non, c’est parce que, à la base de tout cela, on a une démocratie contestataire, mais pas une démocratie citoyenne. Regardez les comportements des Sénégalais dans la rue. Je vous donne un exemple. Prenez la devanture du centre de santé Nabil Choucair à la Patte d’Oie. On construit une autoroute, on aménage un pont en demandant aux gens d’y passer, mais que voit-on tous les jours ? Les gens refusent de passer sur le pont. On met une barrière, ils l’enjambent. On installe des grilles, ils passent en dessous des grilles. S’ils ne les démontent pas !

Je vous répète ma question. Est qu’il n’y a pas une faillite de l’Etat ?

Non, ce n’est pas seulement une faillite de l’Etat. C‘est une faillite de la société et malheureusement chaque jour cela regresse. Chaque jour, la citoyenneté regresse dans ce pays. On n’a pas le pendant de « Wakh sa khalaat » qui aurait été « le deff sa jeuff ». Allez dans les radios qui devaient jouer le rôle de service public de formation et de sensibilisation, on n’a pas ces émissions. On est dans une démocratie contestataire, d’accusation et de récusation. Mais on n’est pas dans une démocratie où les citoyens sont invités eux-mêmes à sacrifier à leurs devoirs.

Dans la rue, il est aujourd’hui normal et courant pour les conducteurs de deux roues appelés scooters de remonter les sens interdits, sans aucun scrupule. Vous allez dans les marchés, dans les rues, vous regardez les gens dans leur habillement, leur port, dans leur façon de s’exprimer, chaque jour cela regresse. On est à regretter le type de Sénégalais d’il y a 20 ans. Et plus encore du type de Sénégalais de plus de 30 ans ou de 40 ans. Quand vous dites l’Etat, c’est nous tous. Vous ne pouvez pas vous limiter à pointer du doigt l’Etat, le président de la République, le gouvernement tout simplement. Quand un garçon sort de sa maison avec un jean qui lui tombe aux genoux, un vêtement apparent, coiffé n’importe comment, parlant n’importe comment, quand ce garçon sort et prend un scooteer pour remonter un sens interdit, refuse de porter un casque pourtant obligatoire, quand ce garçon sort pour casser le véhicule de quelqu’un, quand il se permet d’insulter à partir de son appareil téléphonique des autorités publiques et religieuses, mais alors si vous allongez la chaîne de responsabilité, elle est très longue. C’est d’abord le père, la maman, c’est l’enseignant mal formé qui est dans la classe, le directeur d’école absentéiste, c’est le policier dans la rue qui ne joue son rôle, c’est le gendarme qui n’interpelle pas le véhicule qui enfume tout le monde dans la rue. C’est une chaîne de responsabilités jusqu’au ministre de l’Intérieur.

Une fois, j’ai été outré d’entendre le ministre de l’Intérieur condamner à peine des énergumènes qui avaient arrêté son convoi à Thiaroye et qui, sous prétexte de demander l’aumone pour leur confrérie, l’avaient obligé à s’arrêter. Les énergumènes ont violenté les policiers de l’escorte ministérielle. Dans quel pays sommes-nous pour que les gens se permettent d’avoir de telles attitudes ? Pour moi, c’est une faute du ministre de l’Intérieur. Il aurait dû sanctionner parce qu’il ne représente pas une confrérie, ni une foi pour luimême, il représente le bras séculier de l’Etat. Lorsque ces gens se comportent ainsi, je veux bien que cela passe, mais pas au vu et au su des autorités. Surtout lorsque c’est l’autorité chargée de la sécurité des citoyens qui est prise à partie comme cela sans aucune réaction, ni sanction, je me dis que l’Etat a failli. Et comme le disaient les théoriciens du droit, quand l’Etat faillit à sa mission, on revient à l’état animal où chacun à le droit de faire ce qu’il veut. Chacun fera sa propre police et sa propre défense.

Parlons de la crise du système éducatif ponctuée par la mort de l’étudiant Mouhamadou Fallou Sène. Cette crise pose la problématique d’une réelle prise en charge de cet important segment de notre pays. Quelle lecture avez-vous d’une telle situation ?

Depuis 30 ans, on est entrain de tourner en rond. La question de l’éducation de tous les ordres, du primaire jusqu’à l’université, il arrivera un jour où on sera obligé de nous arrêter, de perdre une année ou deux, de nous assoir pour redresser tout cela parce qu’on a atteint le niveau le plus bas dans la gestion de la question scolaire et universitaire au Sénégal. On a atteint l’intenable. Il y a quelque chose qui ne peut plus continuer de cette facon, on ne peut plus gérer l’éducation comme du temps de Senghor où, avec 700 étudians, on sifflotait pour dire qu’on a bien géré. Il faut qu’on ait le courage politique de regarder la question de l’éducation en face quitte à perdre une ou deux années afin de voir ce que l’Etat peut faire ou reprenant tout le système. Il y a des choses qui ne peuvent plus prospérer. Vous ne pouvez pas avoir 100 000 à 200 000 étudiants et donner à chacun une bourse, donner à chacun un enseignement de qualité avec un pays aussi pauvre. Il faut qu’on redresse les choses en commençant par les options. On a atteint le seuil de ce qu’on peut atteindre en termes de système éducatif. Il faut qu’un régime prenne son courage pour poser le débat avec l’ensemble des acteurs du système et tous les compartiments du pays pour regarder ensemble les choses.

A neuf mois de l’élection présidentielle, l’Alliance pour la République n’affiche pas la sérénité en étalant ses conflits internes. Il y a eu récemment l’affaire Alioune Badara Cissé, les sorties de Seydou Guèye, Cissé Lo, de Mbaye Ndiaye. Cette absence de sérénité n’est-elle pas préjudiciable à votre combat pour la réélection de Macky Sall en 2019 ?

De la même façon que la question nationale de l’éducation, il va falloir trouver une solution pour l’APR. J’estime moi, en ma qualité de membre fondateur de l’APR, de compagnon historique, de combattant ayant accompagné le président Macky Sall, et ayant enfanté l’APR, j’estime qu’il va falloir un jour qu’on s’asseye pour reprendre en main ce parti. On ne peut pas continuer à donner aux Sénégalais le spectacle d’un parti où on est une armée mexicaine, où il y a plus de généraux que d’éléments de la troupe où chacun dit ce qu’il veut, quand il veut et de façon impunie. Ce n’est pas possible. Il y a d’abord une question de discipline, mais il y a surtout une question d’organisation du parti qu’on ne peut pas négliger, ignorer ad vitam aeternam. Ce n’est pas possible. Il va bien falloir que le président de la République reprenne en main son parti, qu’il donne un signal très fort et que, surtout, on arrête les dérives verbales qui consistent pour chacun à s’autoproclamer ce qu’il veut et souvent ce qu’il n’est pas d’ailleurs pour faire de sorties intempestives. Non, ce n’est pas trop tard parce que sur ce qui est fondamental, le président de la République est entrain de répondre aux aspirations et attentes des populations. Il va s’appuyer sur son bilan, sur son coefficient personnel, celui de ses compagnons et sur ce qu’il a fait jusqu’ici en montrant les solutions qu’il a apportées. Les Sénégalais ne sont pas dupes, ils savent distinguer la bonne graine de l’ivraie. Heureusement, ce sont les Sénégalais qui déterminent le choix. On est en démocratie, on n’est pas en méritocratie.

Le Temoin

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