L’absentéisme des députés à l’Assemblée nationale sénégalaise n’est pas un phénomène nouveau, mais il prend une résonance particulière à la faveur de la nouvelle législature. Lors d’une récente séance plénière, une députée de la majorité a exprimé, en séance publique, son exaspération face aux retards répétés et aux absences en série de plusieurs parlementaires, en particulier au sein de l’opposition. Face au président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, elle a dénoncé des comportements qu’elle juge « indignes » du mandat confié par le peuple.
Interpellé, le président El Malick Ndiaye a assuré que des instructions générales sont déjà prêtes et qu’elles seront appliquées afin de mieux encadrer la discipline, la présence et le fonctionnement interne de l’institution. Un malaise ancien : quand les « élus fantômes » sapent la crédibilité du Parlement La sortie de cette députée s’inscrit dans un contexte plus large. Ces derniers mois, plusieurs voix – majorité comme opposition – ont publiquement dénoncé l’absentéisme de leurs collègues.
En avril 2025, le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Ismaïla Diallo (Pastef), avait déjà tiré la sonnette d’alarme, fustigeant des élus qui « se permettent de boycotter les travaux inscrits dans le règlement intérieur », alors qu’ils ont été envoyés à l’hémicycle pour représenter le peuple. Il avait explicitement appelé à l’application de l’article 104 du règlement intérieur, qui prévoit des sanctions contre les députés absentéistes.
Dans la presse et sur les réseaux sociaux, le thème des « députés fantômes » revient régulièrement : des élus rarement visibles en séance, peu actifs en commission, mais qui continuent de percevoir indemnités et avantages liés à leur mandat. Des analyses rappellent que le règlement intérieur prévoit depuis longtemps la possibilité de mesures pécuniaires ou disciplinaires, mais que ces sanctions sont rarement – voire jamais – mises en œuvre de manière systématique.
Des tribunes et contributions récentes vont plus loin et proposent la suspension automatique d’une partie des indemnités en cas d’absences injustifiées ; la loi de radiation au-delà d’un certain seuil d’absentéisme ; et la publication régulière des présences, votes et participations en commission, pour permettre aux citoyens de juger de l’engagement de leurs représentants.
C’est dans ce climat de suspicion envers les élus peu assidus que resurgit le nom d’Abdoulaye Sylla. Le cas Abdoulaye Sylla : entre mandat parlementaire et controverses sociales
Nouveau député, Abdoulaye Sylla est également connu comme patron de la société de BTP Ecotra. Depuis plusieurs mois, son nom est régulièrement cité dans les médias et sur les réseaux sociaux, non seulement pour sa discrétion à l’Assemblée, mais aussi pour la situation de ses employés.
Des articles de presse évoquent en effet une situation « intenable » pour les travailleurs d’Ecotra, certains affirmant qu’ils n’auraient pas touché de salaire pendant plusieurs mois, plongeant leurs familles dans une grande précarité.
Dans le débat public, des intervenants citent de plus en plus « le cas Abdoulaye Sylla » comme emblématique d’un double décalage : un député dont la présence à l’Assemblée est jugée insuffisante par certains commentateurs ; un chef d’entreprise dont les difficultés sociales rejaillissent sur l’image de l’élu censé incarner la loi et le contrôle de l’action gouvernementale. Dans une vidéo devenue virale, un intervenant – relayé notamment par des pages d’actualité – estime ainsi que « le cas d’Abdoulaye Sylla doit être réglé », appelant explicitement l’Assemblée à se pencher sur sa situation.
Même si, juridiquement, les problèmes internes d’une entreprise privée et le niveau de présence d’un parlementaire ne se confondent pas, l’opinion publique, elle, fait le lien : comment un député peut-il prétendre défendre les travailleurs, contrôler l’action de l’exécutif et voter des lois, s’il est peu présent à l’hémicycle et si les salariés de sa propre entreprise dénoncent la précarité qu’ils subissent ? Un enjeu de fond : qui contrôle les élus… que personne ne voit ? Au-delà de la passe d’armes entre majorité et opposition, l’affaire met en lumière une question de fond : qui contrôle réellement le travail des députés ?
Les textes existent : le règlement intérieur prévoit des sanctions en cas d’absences répétées et injustifiées ; la Constitution et les lois organiques encadrent le mandat parlementaire ; des rapports et travaux, des Assises nationales aux études d’ONG et d’universitaires, dénoncent depuis des années un absentéisme qui fragilise le rôle de l’Assemblée en matière de contrôle de l’action gouvernementale.
Pourtant, dans la pratique, les citoyens disposent rarement d’informations détaillées sur le taux de présence de leur député en séance plénière ; sa participation effective aux travaux en commission ; ses interventions, propositions, amendements ou actions de contrôle.
Résultat : l’absentéisme reste souvent invisible, sauf quand un élu est directement mis en cause dans les médias, ou que, comme cette députée de la majorité, un parlementaire décide de briser le silence en séance plénière. Vers une nouvelle ère de transparence et de responsabilité ? La séquence actuelle crée une fenêtre d’opportunité pour réformer les pratiques : D’un côté, des élus de la majorité et de l’opposition demandent désormais l’application stricte des règles existantes, voire leur renforcement. De l’autre, la société civile, les médias et une partie de l’opinion exigent plus de transparence sur l’activité réelle des députés, y compris en citant des cas concrets comme celui d’Abdoulaye Sylla. Si les instructions annoncées par le président El Malick Ndiaye se traduisent en mesures concrètes – publication des présences, retenues sur indemnités pour absences injustifiées, application de l’article 104, voire réflexions sur la radiation en cas d’absentéisme extrême – l’Assemblée nationale pourrait amorcer un tournant important en matière de redevabilité.
Loin du simple « coup de gueule » d’une députée, cette controverse rappelle une vérité simple :
« Cela me fait mal et je le répéterai chaque fois que je prendrai la parole », a-t-elle lancé, avant de s’en prendre à certains de ses collègues : « Soit ils ne viennent pas, soit ils arrivent juste pour prendre la parole et repartent. Quand la séance démarre à 9h, ils arrivent à 11h. Et le soir, ils ne sont jamais là, pendant que les députés de la majorité siègent de 9h à minuit. »Pour elle, ces pratiques sont « inadmissibles » et appellent une réaction ferme du Bureau de l’Assemblée nationale.
Interpellé, le président El Malick Ndiaye a assuré que des instructions générales sont déjà prêtes et qu’elles seront appliquées afin de mieux encadrer la discipline, la présence et le fonctionnement interne de l’institution. Un malaise ancien : quand les « élus fantômes » sapent la crédibilité du Parlement La sortie de cette députée s’inscrit dans un contexte plus large. Ces derniers mois, plusieurs voix – majorité comme opposition – ont publiquement dénoncé l’absentéisme de leurs collègues.
En avril 2025, le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Ismaïla Diallo (Pastef), avait déjà tiré la sonnette d’alarme, fustigeant des élus qui « se permettent de boycotter les travaux inscrits dans le règlement intérieur », alors qu’ils ont été envoyés à l’hémicycle pour représenter le peuple. Il avait explicitement appelé à l’application de l’article 104 du règlement intérieur, qui prévoit des sanctions contre les députés absentéistes.
Dans la presse et sur les réseaux sociaux, le thème des « députés fantômes » revient régulièrement : des élus rarement visibles en séance, peu actifs en commission, mais qui continuent de percevoir indemnités et avantages liés à leur mandat. Des analyses rappellent que le règlement intérieur prévoit depuis longtemps la possibilité de mesures pécuniaires ou disciplinaires, mais que ces sanctions sont rarement – voire jamais – mises en œuvre de manière systématique.
Des tribunes et contributions récentes vont plus loin et proposent la suspension automatique d’une partie des indemnités en cas d’absences injustifiées ; la loi de radiation au-delà d’un certain seuil d’absentéisme ; et la publication régulière des présences, votes et participations en commission, pour permettre aux citoyens de juger de l’engagement de leurs représentants.
C’est dans ce climat de suspicion envers les élus peu assidus que resurgit le nom d’Abdoulaye Sylla. Le cas Abdoulaye Sylla : entre mandat parlementaire et controverses sociales
Nouveau député, Abdoulaye Sylla est également connu comme patron de la société de BTP Ecotra. Depuis plusieurs mois, son nom est régulièrement cité dans les médias et sur les réseaux sociaux, non seulement pour sa discrétion à l’Assemblée, mais aussi pour la situation de ses employés.
Des articles de presse évoquent en effet une situation « intenable » pour les travailleurs d’Ecotra, certains affirmant qu’ils n’auraient pas touché de salaire pendant plusieurs mois, plongeant leurs familles dans une grande précarité.
Dans le débat public, des intervenants citent de plus en plus « le cas Abdoulaye Sylla » comme emblématique d’un double décalage : un député dont la présence à l’Assemblée est jugée insuffisante par certains commentateurs ; un chef d’entreprise dont les difficultés sociales rejaillissent sur l’image de l’élu censé incarner la loi et le contrôle de l’action gouvernementale. Dans une vidéo devenue virale, un intervenant – relayé notamment par des pages d’actualité – estime ainsi que « le cas d’Abdoulaye Sylla doit être réglé », appelant explicitement l’Assemblée à se pencher sur sa situation.
Même si, juridiquement, les problèmes internes d’une entreprise privée et le niveau de présence d’un parlementaire ne se confondent pas, l’opinion publique, elle, fait le lien : comment un député peut-il prétendre défendre les travailleurs, contrôler l’action de l’exécutif et voter des lois, s’il est peu présent à l’hémicycle et si les salariés de sa propre entreprise dénoncent la précarité qu’ils subissent ? Un enjeu de fond : qui contrôle les élus… que personne ne voit ? Au-delà de la passe d’armes entre majorité et opposition, l’affaire met en lumière une question de fond : qui contrôle réellement le travail des députés ?
Les textes existent : le règlement intérieur prévoit des sanctions en cas d’absences répétées et injustifiées ; la Constitution et les lois organiques encadrent le mandat parlementaire ; des rapports et travaux, des Assises nationales aux études d’ONG et d’universitaires, dénoncent depuis des années un absentéisme qui fragilise le rôle de l’Assemblée en matière de contrôle de l’action gouvernementale.
Pourtant, dans la pratique, les citoyens disposent rarement d’informations détaillées sur le taux de présence de leur député en séance plénière ; sa participation effective aux travaux en commission ; ses interventions, propositions, amendements ou actions de contrôle.
Résultat : l’absentéisme reste souvent invisible, sauf quand un élu est directement mis en cause dans les médias, ou que, comme cette députée de la majorité, un parlementaire décide de briser le silence en séance plénière. Vers une nouvelle ère de transparence et de responsabilité ? La séquence actuelle crée une fenêtre d’opportunité pour réformer les pratiques : D’un côté, des élus de la majorité et de l’opposition demandent désormais l’application stricte des règles existantes, voire leur renforcement. De l’autre, la société civile, les médias et une partie de l’opinion exigent plus de transparence sur l’activité réelle des députés, y compris en citant des cas concrets comme celui d’Abdoulaye Sylla. Si les instructions annoncées par le président El Malick Ndiaye se traduisent en mesures concrètes – publication des présences, retenues sur indemnités pour absences injustifiées, application de l’article 104, voire réflexions sur la radiation en cas d’absentéisme extrême – l’Assemblée nationale pourrait amorcer un tournant important en matière de redevabilité.
Loin du simple « coup de gueule » d’une députée, cette controverse rappelle une vérité simple :
une démocratie représentative ne peut fonctionner que si ceux qui sont élus pour siéger… siègent réellement.Et dans ce débat, le « cas Abdoulaye Sylla », entre mandat parlementaire et controverses sociales, risque de rester longtemps dans les esprits comme l’un de ces dossiers emblématiques où se cristallisent les attentes d’exemplarité, de présence et de responsabilité.