Affaire Farba Ngom et Tahirou Sarr: perquisitions ciblées de la DIC sur ordre du juge du PJF

JUSTICE
Jeudi 7 Aout 2025

Sur instruction du juge du premier cabinet du Pool judiciaire financier (PJF), la Division des investigations criminelles (DIC) a lancé une série de perquisitions dans le cadre de l’enquête sur les transactions financières suspectes portant sur plus de 125 milliards de francs CFA, révélées dans un rapport accablant de la CENTIF (Cellule nationale de traitement des informations financières).

Premières cibles : SOFICO et Groupe Immobilier Suisse

Les opérations ont visé plusieurs sociétés attribuées à des personnalités bien connues, notamment Farba Ngom, Tahirou Sarr, ainsi que d'autres individus cités dans le dossier. Le quotidien Libération, qui a révélé l’information, indique ne pas connaître les objectifs précis des enquêteurs, mais rapporte des découvertes pour le moins surprenantes.
Les enquêteurs ont d’abord investi les locaux de SOFICO et du Groupe Immobilier Suisse, deux entités officiellement liées à Tahirou Sarr. Ces sociétés figurent parmi celles mentionnées dans le rapport de la CENTIF pour leur implication présumée dans des flux financiers douteux.

 Des adresses fantômes et des surprises diplomatiques
La DIC s’est ensuite rendue aux adresses déclarées des cabinets SCP Haba et SCP Doworou, attribués à Farba Ngom. Mais sur place, les policiers ont fait une découverte inattendue : le bâtiment abrite en réalité des employés de l’ambassade des États-Unis au Sénégal, selon les informations de Libération.

Autre anomalie : à Derklé, l’adresse officielle de la société Kantong Investment Sasu, enregistrée au nom de Ismaïla Ngom, frère de Farba Ngom, s’est révélée inexistante. Enfin, à la rue Félix Éboué, les enquêteurs ont tenté de localiser le siège de Méga Plus Suarl, également citée dans le rapport de la CENTIF. Là encore, l’adresse ne correspondait pas à celle enregistrée lors de la création de la société.

Ces incohérences et découvertes inattendues renforcent les soupçons autour de l’affaire. L’enquête du PJF, appuyée par la DIC, semble s’orienter vers une vérification approfondie des structures juridiques et des flux financiers liés à ces sociétés. Le flou autour des adresses et des propriétaires réels pourrait indiquer des tentatives de dissimulation ou de montage financier complexe.