Assemblée Nationale : YAW constate une « situation déplorable de dysfonctionnement institutionnel du pouvoir législatif »

POLITIQUE
Vendredi 24 Février 2023

Le groupe parlementaire ‘’Yewwi Askan Wi’’ (Yaw, opposition) dénonce une « situation déplorable de dysfonctionnement institutionnel du pouvoir législatif ». Au nombre de 50, ils ont fait face à la presse au siège du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur), ce jeudi 23 février. À l’occasion, martelant que « l’Assemblée nationale ne fonctionne pas », le président du groupe parlementaire, Biram Soulèye Diop, a indiqué que le bureau de l’hémicycle « n’est convoqué par le président de l’Assemblée nationale, (Amadou Mame Diop), que sur des questions intéressant l’agenda politicien de la majorité présidentielle (BBY) ».

Pour preuve, a-t-il souligné, sur les quatre réunions convoquées, « la première a porté sur la validation du calendrier des travaux en commission des finances élargie, la deuxième sur la validation du calendrier des travaux en plénière, la troisième sur l’autorisation de poursuite pénale de deux députés de Yaw, en l’occurrence Massata Samb et Mamadou Niang, et la quatrième sur la déchéance de Aminata Touré de son mandat de député. »

« Il semble que tout soit orchestré pour que l’Assemblée nationale ne puisse pas exercer ses compétences constitutionnelles de contrôle de l’action du Gouvernement et d’évaluation des politiques publiques », accuse son collègue Mohamed Ayib Daffé, par ailleurs président de la Commission des délégations.

En pleine session (octobre 2022 – juin 2023), les députés de Yaw déplorent que « depuis le mois de décembre 2022, la Conférence des présidents qui fixe l’ordre du jour des travaux de l’Assemblée n’est plus convoquée par le président de l’Assemblée nationale. » Ce, au moment où, ont-ils rappelé, « fidèles à leur programme de législature », les membres du groupe parlementaire « ont déposé sur la table du président (Amadou Mame Diop), 19 questions écrites, 22 questions orales et 3 questions d’actualité adressées au Gouvernement. » Lesquelles demandes n’ont reçu que quatre réponses dont celle du ministre de l’Éducation nationale, du ministre de l’Intérieur et leur collègue en charge du département de la Pêche.

Par contre, les députés de Yaw attendent toujours l’installation de la haute cour de justice. Laquelle devait être mise en place un mois après la rentrée parlementaire.

« À quand le démarrage de l’ouverture de l’enquête sur les 14 manifestants tués lors des événements de mars 2021 ? », ont-ils, par ailleurs, posé, tout en réclamant « la mise en œuvre des recommandations du rapport de la Cour des comptes sur l’audit du fonds Force Covid-19. Ils attendent des réponses également « sur l’état des recherches pour retrouver l’adjudant Didier Badji, les performances du projet 100 000 logements, les arriérés de salaire dus aux travailleurs du Centre des traitement des épidémies de l’hôpital régional de Ziguinchor, l’indexation des salaires des bateaux de pêche, les difficultés de La Poste, etc. »

Par ailleurs, ont-ils renchéri : « nous avons également déposé trois propositions de résolution pour la création d’enquête parlementaire sur le scandale de l’achat d’arme par le ministère de l’Environnement et du Développement durable. Mais, on a vu que l’un des ministres épinglés a été promu Directeur de l’Autorité de régulation des Télécommunications et des Postes (Artp). »

Pour les questions écrites, ont-ils précisé, « le gouvernement est tenu de répondre dans un délai d’un mois. » Mais, « pour les questions orales, le gouvernement doit se présenter selon une périodicité qui est convenue d’un commun accord à l’Assemblée nationale pour y répondre. Or, « jusqu’à présent, malgré ces 22 questions orales et d’actualité, le gouvernement ne s’est pas présenté à l’Assemblée nationale. Ce qui pose un problème sérieux de respect de la Constitution et du règlement intérieur de l’Assemblée nationale ».