Bamba Fall : «C’est l’élimination politique de Khalifa Sall que l’Exécutif veut et non une caution»

POLITIQUE
Vendredi 8 Décembre 2017

L'édile de la Médina n’est vraiment pas surpris par le rejet de la caution rassemblée par les amis, proches et souteneurs du député-maire de Dakar.  «On n’a pas été vraiment surpris de cette décision. L’Etat a refusé la caution de Khalifa Sall. Depuis le début du processus, il y a assez de manquements et de violations des droits et libertés de Khalifa Ababacar Sall. 

La caution a été refusée parce qu’ils disent qu’il s’agit de biens immobiliers. Il y a assez de prétextes. Je l’avais dit même si toutes les ressources de la banque centrale étaient mobilisées, ils ne l’accepteront jamais parce que ce n’est pas l’argent qui les intéresse, c’est la personne de Khalifa Sall. C’est l’élimination de Khalifa Sall à la prochaine élection qui les intéresse. Ils veulent coûte que coûte organiser un procès pour le condamner au moins à six mois ferme afin qu’il ne puisse pas se présenter»,
rage Bamba Fall, remettant sur la table le cas de Barthélémy Dias. 

Ce, pour dire : «Si une personne est condamnée à six mois ferme, il y a ce qu’on appelle une dégradation physique c’est-à-dire qu’il ne peut ni voter ni être élu. Khalifa Sall a déjà fait huit  mois, même le jour du procès, on peut le libérer après avoir confirmé les six mois qu’il a déjà purgés. Nous avions compris le jeu dès le départ. Même en donnant la caution, nous étions sûrs que même si nous donnions des centaines de milliards, ils ne le libéreront jamais. Khalifa Sall n’a pas peur d’un procès». 

Le proche du Premier magistrat de la ville de Dakar d’indiquer sur Zik fm: «Nous avions peur des pouvoirs à la solde du pouvoir exécutif. Le pouvoir législatif a violé toutes les règles pour satisfaire l’Exécutif. Le pouvoir judiciaire aussi est fait autant. C’est une machination, une cabale que nous comprenons». 

Evoquant une affaire «très politique», Bamba Fall sert qu’«avant que le dossier ne soit bouclé, le ministre (de la Justice) avait déjà parlé d’un procès. Quand un dossier est en instruction, à la fin de cette procédure, le juge peut prononcer un non lieu. Mais avant cela, le ministre de la Justice a déjà parlé d’un procès équitable. Ils savent déjà ce qu’ils veulent faire. Et, je pense que ce qu’ils cherchent, c’est essayer d’accélérer la machine afin de juger rapidement Khalifa Ababacar Sall, chercher à le condamner minimum six mois ferme,…». 

Selon ces propres termes, «après l’ensemble des procédures jalonnées de violations, le dernier recours c’était de payer la caution». «La suite, on la connait. Ils vont organiser un procès, tout le peuple est conscient du verdict, ils veulent bloquer Khalifa Sall afin qu’il ne soit pas éligible», clôt-il.

Avec Dakarmatin