Bassirou Diomaye Faye, l’heureux élu d’un peuple qui a soif du véritable changement (Par Doudou Sow)

TRIBUNE LIBRE
Lundi 25 Mars 2024

La forte mobilisation des Sénégalais dès les premières heures dans les différents bureaux de vote au niveau local et international démontre l’intérêt qu’ils accordent à ce scrutin crucial au regard des différents enjeux. Le peuple sénégalais, le seul souverain, vient de dire son dernier mot en élisant dès le premier tour le jeune candidat Bassirou Diomaye Diakhar Faye cinquième président de la République. Cette victoire éclatante confirme les sondages et la réalité du terrain. « Notre candidat Bassirou Diomaye Faye sera largement élu dès le premier tour (à plus de 50% du suffrage). Et cela est d’autant plus évident à nos yeux au vu de la forte affluence des Sénégalais, de la diaspora et des citoyens de l’intérieur du pays. Je crois qu’on n’a jamais vu une telle affluence dès les premiers jours du scrutin », avait annoncé le leader Ousmane Sonko après son vote à Ziguinchor.
7,3 millions d'électeurs étaient appelés à choisir entre les 19 candidats validés par le Conseil constitutionnel. Les lourdes tendances et la compilation des résultats de plusieurs experts donnent Basirou Diomaye Faye largement victorieux avec des scores se situant entre 54 % et 60%. À minuit 24 mn, seize candidats sur dix-neuf à l’élection présidentielle ont déjà félicité le plus jeune président de l’histoire du Sénégal.
Le dernier mot revient toujours à la population sénégalaise, qui est le seul arbitre du jeu démocratique
Malgré les défaillances du processus électoral, les nombreux martyrs de la démocratie (ӑ qui il faut rendre justice); le peuple sénégalais (dont il faut célébrer la maturité et l’attachement inébranlable à la tradition démocratique), le leader charismatique Ousmane Sonko dont sa candidature avait été écartée arbitrairement (et à qui il faut rendre un vibrant hommage pour les énormes sacrifices consentis) sont les grands gagnants de cette élection historique. La mobilisation record (le taux de participation pourrait dépasser les 60%), notamment des jeunes qui représentent plus de 70 % de la population sénégalaise, donnait ainsi un signal fort de la victoire claire du candidat de la rupture contre un système qui s’est battu de toutes ses forces pour préserver ses intérêts au détriment du peuple sénégalais.
Le nouveau président Bassirou Diomaye Diakhar Faye conscient des multiples chantiers et des attentes légitimes des Sénégalais
Pour la première fois dans l’histoire politique sénégalaise, le pays de la Teranga (hospitalité) organise un scrutin présidentiel où le président sortant ne se présente pas comme candidat. Les Sénégalais n’accorderont pas un état de grâce au futur président. C’est la raison pour laquelle, la construction de ce formidable pays doit être une responsabilité collective. Le bilan se mesurera sur les valeurs régissant les institutions, l’amélioration de la qualité de vie et du panier de la ménagère, la lutte contre le chômage et la bonne gouvernance.
Le nouveau président de tous les Sénégalais Bassirou Diomaye Faye aura la lourde responsabilité de redresser un pays fortement divisé sous le règne du putschiste Macky Sall. Heureusement qu’il est conscient des multiples chantiers qui l’attendent comme le prouve sa première réaction après son vote à Ndiaganiao devant les médias. Le candidat anti-système et anti-corruption devra utiliser plusieurs leviers pour réussir la noble mission de présider aux destinées du Sénégal.
La coalition XXL sur laquelle il s’est appuyé pour gagner historiquement cette élection dispose suffisamment de ressources humaines capables de gérer adéquatement le Sénégal sans compter d’autres compétences triées sur le volet par le biais d’appels à candidature et un soutien appuyé au secteur privé local. La coalition XXL a des ressources humaines formidables avec des expériences fortes avérées, des forces vives animées par un patriotisme capable de faire cheminer le Sénégal vers une bonne gouvernance, le progrès, les compétences, etc. Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar Faye qui a le sens de l’écoute active saura manager une équipe en s’entourant de meilleurs profils, de bonnes personnes aux bonnes places.
Le candidat de la jeunesse-qui exprime un profond désir de changement- symbolise l’espoir de toute une nation. La cohésion nationale doit continuer à être renforcée dans ce pays où le dialogue ainsi que le brassage religieux, ethnique et culturel constituent une richesse à préserver absolument. La demande sociale exige de mettre fin à une « Justice : deux poids deux mesures », une justice instrumentalisée par le pouvoir-qui liquide des adversaires politiques-mais aussi l’impunité, jamais égalée dans l’histoire politique sénégalaise.
C’est une présidentielle de tous les records (Bassirou Diomaye Faye le plus jeune président de l’histoire du Sénégal, victoire au premier tour pour sa première participation à une élection présidentielle initialement prévue le 25 février et finalement reportée in extrémis par le président Macky Sall à 10 heures du début de la campagne électorale, une campagne électorale écourtée de 15 jours, quatre candidats-prisonniers, des allégations de corruption de deux membres du Conseil constitutionnel, des plaintes du collectif de candidats spoliés). Cette élection présidentielle est inédite à plusieurs d’un titre (nous y reviendrons dans notre prochain article).
Dans l’ensemble, le vote de la Présidentielle s’est bien déroulé et, à ce titre, il convient de féliciter le ministre de l’Intérieur Mouhamadou Makhtar Cissé ainsi que son équipe qui ont respecté les exigences républicaines en termes de tenue d’un scrutin transparent. Le peuple sénégalais aura besoin de redorer impérativement son image de pays phare de la démocratie en Afrique (lire notre prochain et dernier article sur l’élection présidentielle). Ce pays mature, fier et endurant, à l’instar des militants et sympathisants du parti Pastef, retrouvera à coup sûr sa vraie place dans l’échiquier régional, africain et international.
Formé à la prestigieuse École nationale d’administration publique (ENAP), cet intègre et compétent inspecteur des impôts et domaines aux mains propres est plus que prêt à gouverner différemment le Sénégal. Le nouveau président imprimera sa marque de façon positive pour le Sénégal (Joub – Joubal – Joubanti) : balayer le système et la corruption pour avoir une meilleure éducation, une meilleure santé, une meilleure pêche, une meilleure agriculture, une meilleure éducation. L’industrialisation pour régler le problème du chômage endémique mais aussi l’investissement dans la formation favoriseront, entre autres, l’arrimage entre le profil des candidats et les besoins des employeurs. L’émigration irrégulière est le symbole d’un échec cuisant du régime sortant.
Le candidat de la jeunesse et de toutes les couches sociales et les catégories socioprofessionnelles va inaugurer une nouvelle ère de gouvernance où la compétence et l’intégrité de personnes qui aiment profondément leur pays seront également des maîtres mots. Ces patriotes travailleront en co-construction sur toutes les souverainetés (économique, alimentaire, numérique, monétaire, sécuritaire, etc.). Le « PROJET PASTEF » pour un Sénégal souverain dans une Afrique en progrès » aura besoin du soutien et de l’expertise de toutes les forces vives de la nation sénégalaise.
 
Doudou Sow, sociologue,
auteur et lauréat du Mois de l’histoire des Noirs