COP27 : Macky Sall "Soit nous sauvons la planète, soit elle disparaît avec nous"

POLITIQUE
Mardi 8 Novembre 2022

Macky Sall en appelle à la responsabilité des pays riches et pollueurs. Ils doivent apporter une contribution financière pour aider les pays pauvres à mener une politique environnementale, soutient le président sénégalais. Sinon, ce sera la "destruction certaine de la planète".


Sharm El Seikh : Nous avons constaté que les rendez-vous n'ont pas été respectés malgré quelques efforts. Depuis 2020, la communauté s'était engagée à mettre 100 milliards de dollars par an, jusqu'en 2030. On n'a pas encore les premiers 100 milliards. Alors que l'Afrique, à elle seule, a un besoin estimé par le Giec de 85 milliards par an d'ici à 2030, pour pouvoir respecter les objectifs de réduction de la température de la planète à moins de 1,5 degré. C'est dire que le moment est venu de mettre sur la table la responsabilité de chacun et qu'elle en ait une conscience collective mondiale. Soit, nous sauvons la planète, soit elle disparaît avec nous.
Il est temps que tout le monde soit conscient. Il faut une solidarité internationale. Nous sommes obligés de nous endetter pour nous adapter, pour être dans des économies sobres en carbone. Cela n'est pas acceptable alors que nous aurions pu aller vers des solutions comme le charbon, ce qui est aujourd'hui en cours dans la plupart des pays industrialisés depuis la guerre en Ukraine. Si l'argent n'est pas là, nous allons recourir aux mêmes sources énergétiques pour les aspirations du développement de l'Afrique. Nous avons plus de 600 millions d'Africains qui n'ont pas encore accès à l'électricité. Allez dire à ces populations : ‘attendez que la transition énergétique soit faite’.
Je crois que si rien n'est fait, nous sortirons de Charm El-Cheikh avec un goût d'inachevé. Chacun retournera avec ses solutions nationales qui consisteront à développer par tous les moyens et quoi que cela puisse en coûter à la planète. C'est le risque. C'est non seulement au niveau des États, mais également au niveau des entreprises qui sont principalement les plus grands pollueurs. À ce niveau, je réclame une prise de conscience collective. Les Africains font des efforts.