Ces juges qui osent

PORTRAIT
Vendredi 27 Juillet 2018

Aumoment où des juges rechignentàassumer leur indépendance, d’autres bénéficient d’un préjugé largement favorable aux yeux de l’opinion


En principe, ils jouissent d’une liberté totale avec toutes les garanties statutaires. Mais il en est des magistrats qui refusent de faire usage de cette liberté, se livrant pieds et mains liés à l’Exécutif. Ce qui avait amené, en son temps, l’ancien président Me Abdoulaye Wade à déclarer que certains juges ne veulent pas être indépendants. En revanche, d’autres sont prêts à tout pour exercer leur métier de juge en toute indépendance. N’en déplaise aux tenants du pouvoir. Dans l’affaire imam Alioune Ndao, par exemple, beaucoup espéraient un verdict allant dans le sens d’une condamnation, comme le souhaitait le parquet qui avait requis 30 ans de travaux forcés pour le religieux.

(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); A maintes reprises, les avocats de l’imam Ndao ont exprimé leurs craintes par rapport à la conduite du dossier. Mais, au finish, le juge Samba Kane et ses assesseurs ont donné satisfaction à nombre d’observateurs. Malgré la lourde clameur, les nombreuses charges policières et parquetières, malgré la pression multiple des partisans de l’imam Ndao, les commentaires de certains officiers dont le général Mansour Seck, ils ont su faire preuve d’une grande sérénité au cours des débats, de lucidité et d’un grand courage au moment de rendre leur verdict. A côté du président Samba Kane, avait siégé le juge Ndary Diop, président de la première chambre au Tribunal de grande instance de Dakar. Ce juge d’expérience, selon certaines confidences, était pressenti dans l’affaire Khalifa Ababacar Sall. Mais il l’aurait déclinée, non parce qu’il n’était pas convaincu des faits reprochés au maire de Dakar, mais avait beaucoup d’appréhensions par rapport à la procé- dure suivie pour couper la tête de l’édile de la capitale.

(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Lui aussi aura marqué son époque et la conscience collective. Il en est de même dans l’affaire Aïda Ndiongue où les juges Mamadou Diouf et Chimère Diouf ont fait montre d’une grande liberté vis-à-vis de l’Exécutif, respectivement en première instance et en appel. Tous ces juges continuent de servir la magistrature en restant dans la fonction et en œuvrant activement aux activités de l’Union des magistrats sénégalais. D’autres, face aux nombreuses épines sous leurs pieds, ont tout bonnement abandonné la corporation pour s’engager dans d’autres domaines. Il en est ainsi notamment des magistrats Ibrahima Hamidou Dème et Yaya Amadou Dia qui, lui, a demandé une mise à disponibilité. Des sources renseignent que d’autres magistrats sont dans la même situation. Pendant que certains menacent de démissionner, d’autres ont émis le souhait d’introduire une demande de mise à disponibilité
 
  (adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({});