DU COURAGE D'AGIR...

TRIBUNE LIBRE
Samedi 26 Mai 2018

Dans certaines situations de crises et autres cataclysmes, la propagande ne peut plus apporter de solutions. Que faire alors ? Secouer le baobab. Il faut oser. Agir. Tailler dans le gras. Et démontrer par là son self control, et le contrôle de la situation ! En politique, la propagande et ses artefacts sont juste des pilules qui abusivement utilisées deviennent rapidement des placebos, surtout si on est au sommet du Pouvoir. Quand le vent tourne et que le Prince est saisi dans la tempête d'une crise retentissante qui cristallise un ressentiment qui s'amplifie chaque jour encore plus, la propagande qui commande d'offrir le menu fretin en sacrifice pour calmer la vindicte populaire est inopérante.

Le Prince doit dès lors sortir de sa zone de confort. Il lui faudra sacrifier sur l'autel de sa propre survie certains parmi les plus grands compagnons de son régime qui s'affaisseront comme des baobabs, et le fracas de leur chute couvrira le bruit et la fureur de la foule ! Et, surtout, éteindra le feu de sa colère qui jusqu'alors montait crescendo ! Le Prince n'en sera que plus grandi encore.

Car l'opinion publique aura par là le sentiment que la prise en compte par le Prince de son point de vue est authentique, et cette attention active fera fortement effet sur sa soif de justice, qu'il aura étanchée avec le meurtre symbolique de piliers de sa couronne. Un Prince sous nos tropiques a toujours besoin que son peuple se sente redevable de lui. Son adhésion dans ce cas l'oblige. Et il retrouve entièrement le contrôle de la situation. Il donne ainsi la confirmation qu'il est toujours maître du jeu, et de son destin qui ne dépend de l'apport quelque déterminant qu'il pourrait être d'un de ses ex favoris en disgrâce subite. Sinon, le Prince peut choisir de se complaire dans le compagnonnage de courtisans honnis, et en subir toutes les conséquences.

Un serviteur du Prince est toujours un fusible. En effet, une panne est toujours préférable à un incendie qui n'épargnera ni même le Prince ni son fauteuil, encore moins son régime !
 
 Cissé Kane NDAO