Emmanuel Macron à France 24 : "Nous devons conduire une action policière renforcée" en Libye

INTERNATIONAL
Mercredi 29 Novembre 2017

Dans une interview exclusive accordée mercredi à France 24 et RFI mercredi en marge du sommet UA-UE qui se tient en Côte d'Ivoire, Emmanuel Macron a appelé à lancer en Libye "une initiative concrète militaire et policière sur le terrain".


"Nous allons lancer une initiative concrète militaire et policière sur le terrain. Il faut aussi des sanctions". Juste avant de participer à Abidjan, en Côte d’Ivoire, à une réunion en urgence sur la lutte contre les trafiquants de migrants vendus comme esclaves en Libye, Emmanuel Macron a plaidé, mercredi 29 novembre, dans une interview exclusive accordée à France 24 et RFI en faveur d’une action policière renforcée[en Libye].La France, l'Allemagne, le Niger, le Tchad, le Maroc, l'ONU, l'Union africaine et l'Union européenne devaient participer à cette réunion présentée comme "informelle" par l'Élysée et décidée quelques heures auparavant mercredi.
 
"Ce qui se passe en Libye, c’est un crime contre l’humanité. Nous devons dénoncer et agir. Nous devons nous attaquer collectivement aux réseaux de passeurs", a insisté le président français lors de l'interview qui se déroulait en marge du sommet Union africaine-Union européenne qui se tient en Côte d'Ivoire.

"Je souhaite aussi que nous puissions procéder à des sanctions dans le cadre de l'ONU contre ces passeurs", a encore dit Emmanuel Macron au sujet de la Libye. "Ces passeurs sont liés à des réseaux terroristes", a-t-il estimé en développant : "ce sont parfois les mêmes que ceux qui nous font la guerre et qui chaque jour font des morts dans la bande sahélo-saharienne".
Alors que son apostrophe avec le président burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, mardi à Ouagadougou, au sujet d’un problème de climatisation fait polémique, Emmanuel Macron a balayé les accusations de racisme de ses détracteurs en fustigeant de "vrais paternalistes qui considèrent que l’on ne peut pas faire de l’humour avec un dirigeant africain".

Alors que son apostrophe avec le président burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, mardi à Ouagadougou, au sujet d’un problème de climatisation fait polémique, Emmanuel Macron a balayé les accusations de racisme de ses détracteurs en fustigeant de "vrais paternalistes qui considèrent que l’on ne peut pas faire de l’humour avec un dirigeant africain".

Évoquant "l’énergie et la vitalité d’un moment", Emmanuel Macron a présenté "l'humour" comme le signe d’"une relation d’égal à égal". Aurait-il pour autant été si familier avec Angela Merkel ? "Ce n’est pas notre relation", a-t-il concédé en assurant qu’il aurait cependant pu avoir ce genre d’échange avec Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne. "Il y aurait des sujets interdits en Afrique ? On doit pouvoir plaisanter!", a-t-il résumé.
 
Tout en concédant qu'une défiance s’était installée "à l’égard de la France et de l’Union européenne" en Afrique, Emmanuel Macron a, plaidé, dans la continuité de son discours de la veille à l’université de Ouagadougou, pour une approche "décomplexée" vis-à-vis de l’Afrique. "Je sais toutes les erreurs du passé", a déclaré le président français en rejetant à la fois "le discours paternaliste des uns" et "le discours anticolonialiste des autres".