«Il faut sauver les soldats IBK et RMCK»

POLITIQUE
Mercredi 27 Mars 2019

La République sœur du Mali vit aujourd’hui l’un des épisodes les plus sombres de son passé si glorieux. Le pays qui a inventé la charte de Kurukan Fuga, ce concentré de tolérance, véritable traité de savoir-vivre  qui a uni les peuples dans leur diversité, bien avant la Magna Carta, est aujourd’hui plus que jamais menacé dans son existence. Il y’aura un avant et un après Ogassagou, du nom de ce village où d’innocentes victimes ont été immolées, de la manière la plus atroce. Il faudra à IBK, plus que de la faconde ou la maîtrise de l’imparfait du subjonctif, pour montrer qu’il est à la hauteur de la tâche qui nous semble prioritaire: prouver qu’il incarne encore l’unité nationale du Mali et assurer qu’un tel drame ne se reproduira plus jamais. Pour le moment, on en est loin tant son leadership, depuis son accession au pouvoir, semble erratique. Ancien Premier ministre, il avait surfé sur une réputation, largement surfaite, d’homme à poigne capable de redresser le pays après les pantalonnades du capitaine Sanogo. Au vu du résultat, force est de reconnaître qu’on est loin du compte.

Au Burkina voisin, le président Roch Mark Christian Kaboré, autre ancien Premier ministre confronté à la même menace djihadiste, qui avait cristallisé beaucoup d’espoir à la chute de Compaoré, semble lui aussi totalement dépassé. Après maints revers de leurs armées, IBK et RCMK ont plusieurs fois remanié la chaîne de commandement, jusqu’ici sans résultat probant, car ayant oublié l’essentiel: se remanier eux-mêmes en prenant enfin conscience de l’ampleur de la catastrophe. Il y’a urgence aujourd’hui pour la communauté internationale de se pencher plus sérieusement sur la crise protéiforme du Sahel et d’éviter la faillite programmée du Mali et du Burkina. Le cercle de feu se rapproche dangereusement et il est temps d’éteindre l’incendie. 

Barka BA