Khadim Bamba Diagne (COS Petrogaz) : « Au Sénégal, sur le pétrole, nous avons appris de nos erreurs »

ECONOMIE
Jeudi 3 Juillet 2025

Très proche conseiller économique d’Ousmane Sonko, Khadim Bamba Diagne dirige le Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz. Au-delà de la renégociation des contrats, c’est l’intégralité de la politique énergétique du pays qu’il propose de réorienter.


Dans le combat de la renégociation des contrats pétroliers et gaziers, lancé par Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko depuis qu’ils sont au pouvoir, Khadim Bamba Diagne est l’un des principaux stratèges. L’économiste, très proche conseiller du Premier ministre, dirige le Comité d’Orientation Stratégique du Pétrole et du Gaz (COS Petrogaz) depuis juillet 2024. Cette structure, qu’il décrit comme un « Sénégal en miniature », a pour objectif d’offrir un cadre de discussion qui rassemble État, société civile, partis politiques et économistes.

Il s’agit de mettre en musique, de manière concrète, l’article de la Constitution votée en 2016 – sous Macky Sall – stipulant que « les ressources naturelles appartiennent au peuple ». Dans l’entretien en vidéo qu’il a accordé à Jeune Afrique en marge de l’Africa CEO Forum 2025*, Khadim Bamba Diagne assure qu’il ne s’agit pas de faire table rase du passé. « Nous avons appris de nos erreurs, martèle-t-il. Il y a des choses qui ont été faites dans le passé qui ne sont pas bonnes. Il y en a d’autres qui ont été bonnes. Mais le plus important, c’est que nous avons appris. »

Éviter la malédiction du pétrole

Des leçons qu’il entend désormais mettre à profit pour contribuer à élaborer une politique énergétique qui se veut à la fois souverainiste et redistributive. « Dans de nombreux pays africains, les ressources naturelles n’ont pas eu d’impact sur le développement de l’économie, estime-t-il. L’idée, c’est vraiment que tous les Sénégalais puissent ressentir que le pétrole et le gaz sont là ». « La meilleure façon d’éviter la malédiction du pétrole, c’est d’éviter que tout l’argent soit investi dans ce secteur-là », résume-t-il, plaidant pour que les recettes fiscales générées par l’exploitation des hydrocarbures – qu’il entend renégocier à la hausse – soient réinvesties dans le secteur de l’énergie mais aussi dans l’éducation, les infrastructures ou l’industrie.