Pendant des années, il a opéré dans l’ombre, devenu un nom redouté sur les réseaux sociaux, une figure anonyme dont le pseudonyme était associé au scandale, au voyeurisme et au chantage sexuel. Aujourd’hui, le visage de Kocc Barma est enfin connu du grand public. Et ce dévoilement visuel marque un tournant symbolique dans une affaire tentaculaire qui trouble profondément la société sénégalaise.
El Hadj Babacar Dioum, 38 ans, a été arrêté à Dakar. Jusque-là, il était uniquement identifié par son alias numérique : Kocc Barma, gestionnaire présumé de plusieurs sites pornographiques illégaux et accusé d’être le cerveau d’un vaste réseau de sextorsion, impliquant plus de 5 000 victimes.
Un mythe numérique tombe avec une photo
Le visage de Kocc Barma, jusqu’ici inconnu du grand public, a été révélé suite à son arrestation, à travers des fuites sur les réseaux sociaux, confirmées ensuite par les autorités. La photo de son interpellation, montrant un homme au regard fuyant, menotté et encadré par des agents de la police, s’est rapidement propagée, provoquant un choc collectif.
Pendant des années, la figure de Kocc avait pris des allures de légende urbaine numérique : insaisissable, invisible, mais omniprésente. Cette photo brise le sort. Elle réhumanise le prédateur et rend la justice possible.
Un visage, des crimes
Avec la révélation de son identité, le masque de l’impunité tombe. L’homme désormais exposé est poursuivi pour :
• Chantage sexuel et extorsion
• Diffusion illégale d’images intimes
• Pédopornographie
• Corruption de mineurs
• Atteinte à la vie privée et association de malfaiteurs
Selon les enquêteurs de la Division Spéciale de Lutte contre la Cybercriminalité (DSC), El Hadj Babacar Dioum a orchestré pendant près d’une décennie un système de terreur numérique, où des centaines de femmes et jeunes filles étaient victimes d’humiliations publiques, de menaces ou d’extorsions.
Désormais entre les mains de la justice, El Hadj Babacar Dioum devra répondre de ses actes devant le tribunal. Mais c’est bien la diffusion de son image qui restera comme le moment-clé où le masque est tombé, où l’homme a remplacé le mythe, et où les victimes ont commencé à redevenir visibles.