L’arrêt de la Cedeao divise l’Apr

POLITIQUE
Lundi 16 Juillet 2018

L’arrêt rendu par la Cour de Justice de la Cedeao ne divise pas seulement l’opposition et le pouvoir, il est également devenu un point de discorde au sein même de la majorité présidentielle où des pontes de l’alliance pour la République (apr) s’entredéchirent sur la question. Il s’agit notamment de Moustapha Cissé Lo qui pense que l’état du Sénégal a l’obligation de respecter l’arrêt de la Cedeao, tandis que le directeur de cabinet du pré- sident de la République, Me Oumar Youm, et le président du groupe parlementaire de la majorité à l’assemblée nationale, aymérou gningue, suggèrent de jeter cet arrêt à la poubelle...

(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); L’arrêt de la Cour de Justice de la Cedeao sur l’affaire Khalifa Sall décime l’alliance pour la République. Les responsables du parti au pouvoir ont en effet une interprétation différente de la décision de la Courcommunautaire relative au procès du maire de Dakar pour détournements des fonds de la caisse d’avance de l’institutionmunicipale qu’il dirige.

Premier à ouvrir le bal, Moustapha Cissé Lo. Se prononçantsurcet arrêt renduparlaCourdeJusticedelaCedeao, le président du Parlement de ladite institution a soutenu ce samedi, en marge d’un séminaire à Saly, que l’etat du Sé- négal esttenude respectercettedécision de la Cour communautaire. « Je pense que l’etat du Sénégal a l’obligation de respecter cet arrêt rendu par la Cour de justice de la Cedeao. L’etat du Sénégal s’est engagé etal’obligationde respecter cet arrêt. Pourle reste,c’estle gouvernement, les avocats et lesjuristes, qui vont exploiter cet arrêt et en connaître le contenu,savoirce que ditcet arrêt,c’est fondamental»,adéclarélevice-président de l’assemblée nationale. Poursuivant, Moustapha Cissé Lo confie que « le parlement de la Cedeao (dont il est le président, Ndlr) va examiner lors de notre prochaine réunion à abidjan, en session extraordinaire,cet arrêt. Nous allons, en tant que députés, en discuter etsortirs’il y a lieu d’adopter un avis à remettre aux chefs d’etats ».Lemembre fondateur de l’aPR est d’avis que « les traités et protocoles de la Cedeao signés demandent aux etats de respecter les décisions, les arrêts de la Cour de justice. C’est dans ce sens que je parle » a-t-il précisé

(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Aymérou gningue à Moustapha Cissé Lô : « il n’y a pas eu de condamnation »
Le président du groupe parlementaire deBennoBokk Yaakar(Bby) est enporte- à-fauxavecsoncamaradedepartiMoustapha Cissé Lo. Pour aymérou gningue, qui réagissait en marge d’une rencontre avecses militants à Mérina Dakhar – localité située dans le département de Tivaouane,régiondeThiès, l’etatn’estpas obligé de respectercet arrêt parce qu’« il n’y a pas eu de condamnation». et le maire de Mérina Dakhar d’ajouter qu’«aujourd’hui,l’oppositionveutsebraquer sur le fait qu’on a dit qu’il y a eu quandmêmedeschosesquise sontpassées. et,pourlesquellesl’étatduSénégal aété condamnéàpayeràtouslesrequé- rants la somme de 35 millions de francs CFa. Mais qu’est-ce qu’ils disent derrière, c’estquelesrequérantsontétédéboutés. Cela veut dire qu’il n’y a pas eu de condamnation », tente de convaincre le président du groupe parlementaire de la majorité Bby.

(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Me Oumar Youm : « Cette décision ne peut pas impacter sur les poursuites qui ont été engagées concernant la liberté de Khalifa Sall »
Même son de cloche du côté duministre directeur de cabinet du président de la République. Me el Hadj Oumar Youm tient d’entrée à rappeler que la Cedeao n’est pas une juridiction d’appel. «Cettedécisionnepeutpasimpactersur les poursuites qui ont été engagées concernant la liberté de Khalifa Sall. La Cour avait,sic’étaitle cas, lesmoyens de demanderla liberté de Khalifa Sall », estime-t-il tout en précisant que « la Cour avaitlesmoyensd’ordonnerlalibération immédiatede KhalifaSall,cequ’elleaeu à faire dans d’autrescassimilaires, mais elle s’est abstenue de le faire pource cas. »Selonleresponsableapéristedudépartement de Mbour, « ce qu’il faut retenir en réalité dans cette décision de la Cour c’est qu’elle n’impose aucune forme de mesure aux juridictions du Sénégal. Ces dernières sont des juridictions souveraines, qui rendent des décisions de justice au nomet pourle compte du peuple sénégalais. Il n’y a pas une autre juridiction capable de rendre justice surle territoire du Sénégal. Donc j’en appelle à la raison,àlasérénitéetayonsconfianceen la justice de notre pays qui estcomposée de professionnels », dixit le ministre directeur de cabin