Le Pr Seydi déchire le rapport du Lancet sur la chloroquine et maintient la bithérapie de Raoult

COVID-19
Jeudi 28 Mai 2020

Malgré la vaste étude publiée par la revue britannique, The Lancet, sur la dangerosité de la Chloroquine pour guérir les malades du Coronavirus, le Sénégal maintient son protocole de traitement des patients par l’hydroxychloroquine associée à l’azithromycine.


C’est une déclaration qui vaut son pesant d’or. Une pépite offerte par le professeur Moussa Seydi, qui depuis quelque temps, est muet comme une tombe, refusant de de dire un mot à la presse, préférant faire parler sa science sur le traitement des malades plutôt que de faire parler de lui. Contacté par L’Observateur hier mercredi pour «prélever» son opinion sur la vaste étude de la revue britannique, The Lancet, qui démontre l’inutilité de la chloroquine et surtout l’hydroxychloroquine en tant que traitement contre le nouveau coronavirus, voire la dangerosité de ces deux molécules sur la vie des patients, le professeur Seydi a souhaité résumer sa position en une phrase. Une déclaration certes laconique, mais très explicite. «Depuis que nous avons commencé le traitement, aucun cas de décès n’est lié à l’hydroxychloroquine au Sénégal», a fait savoir le chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann et coordonnateur national de la prise en charge des malades du covid-19 au Sénégal.
 
Une étude sur 500 patients sénégalais qui sera publiée début juin 

Le spécialiste sénégalais ne semble nullement ébranlé par les révélations faites par la revue médicale de référence. Surtout que selon des confessions de membres de l’équipe du professeur, «l’antipaludique utilisé depuis le début de la maladie dans les différents centres de traitement livre des résultats satisfaisants». «En plus, soufflent les mêmes sources, le professeur a réalisé d’autres études sur 500 patients avec l’hydroxychloroquine et les résultats préliminaires seront publiés début juin dans de plusieurs grandes revues médicales internationales.» Ce qui explique la décision des autorités sanitaires, qui ont entière confiance au professeur Seydi et à ses collaborateurs, de valider la poursuite de la prescription de l’Hydroxychloroquine aux patients du Sénégal. Une option traduite en langage clair par le Directeur du Centre des Opérations d’Urgences Sanitaires (Cous) du ministère de la Santé et de l’Action sociale. «Le traitement avec l’hydroxychloroquine va continuer au Sénégal, l’équipe du professeur Seydi maintient son protocole thérapeutique», a soufflé à l’Afp le Dr Abdoulaye Bousso.
 
«De nombreuses doses de chloroquine en réserve»
 
Selon des sources médicales de L’Observateur, «de nombreuses doses de Chloroquine sont encore stockées à la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna) pour le ravitaillement des centres de traitement du Covid 19 sur l’étendue du territoire national.» Une importante quantité de médicaments réservée pour les besoins des services de traitement, chapeautés par le professeur Seydi, qui lors du bilan des 30 premiers jours de prise en charge de la maladie au Sénégal, était revenu en détail sur les résultats enregistrés, avec l’usage de ce protocole.

«Les résultats d’une analyse rétrospective préliminaire sur une partie des données montrent que sur une centaine de patients, il a été observé que la durée médiane d’hospitalisation était de 13 jours pour les patients qui n’avaient pris aucun traitement. Elle était de 11 jours pour ceux qui avaient pris l’Hydroxychloroquine seulement et de 9 jours pour ceux qui avaient pris l’Hydroxychloroquine associée à l’Azithromycine», expliquait-il. «Nous avons constaté que les patients qui se sont fait consulter tôt et qui avaient démarré le traitement dans les 24 heures, avaient une durée médiane d’hospitalisation de 8 jours. Par contre, les patients de plus de 80 ans avaient une durée de 19 jours. Tous les patients qui ont été pris en charge tôt et traités avec l’Hydroxychloroquine, n’ont eu aucune complication, encore moins de décès», rassurait le médecin.

Pour ce qui est des effets secondaires, le Professeur Seydi, qui a fait des analyses sur 362 patients, n’avait constaté que 12 cas de sujets souffrant d’effets secondaires. «Mais le traitement était suivi sur 4 patients, parce que les effets secondaires n’étaient pas gênants. Pour les autres, on a dû arrêter le traitement. Tous les effets secondaires étaient modérés. Il n’y avait pas de graves effets secondaires. Tous les signes ont régressé par la suite.» Une étude concluante qui fait que le Dr Seydi a jeté aux orties l’étude de la revue scientifique, The Lancet.
 
Avec l’Obs