Le procureur de la République de Ziguinchor : «Le chef d'un cantonnement d'un front du MFDC est le commanditaire de la tuerie de Boffa»

POLITIQUE
Jeudi 25 Janvier 2018

Ce jeudi 25 janvier, le procureur de la République, Alioune Abdoulaye Sylla et le Lieutenant-Colonel Issa Diack, commandant de la Section de recherches de la Gendarmerie ont tenu une conférence de presse à Ziguinchor pour faire le point sur l'enquête faisant suite à la tuerie de Boffa. C'est le maitre des poursuites qui a été le premier à s'adresser à la presse.


Après avoir présenté ses condoléances à la nation et aux familles des victimes, le Procureur de la République de Ziguinchor a rappelé le contexte dans lequel est intervenu le massacre de Bofa. M. Abdou Sylla accuse le chef d'un cantonnement d'un front d'être le commanditaire de la tuerie. «L'attaque a été planifiée par une personne dont nous tairons le nom pour les raisons que vous connaissez», a-t-il dit à l'instant en conférence de presse au tribunal de Ziguinchor.

Le procureur est revenu sur les péripéties de cette affaire qui, contrairement à ce que veut croire l'opinion, ne remonte pas au 6 janvier dernier. A ce propos, Alioune Abdoulaye Sylla a rappelé les faits qui ont opposé dans le passé des membres du comité de surveillance des forêts et des exploitants forestiers. Au sujet de ce différend, le procureur a fait savoir que la justice a plutôt fait preuve de responsabilité en condamnant les villageois à un mois de prison alors que la peine prévue était plus lourde.  

Ce rappel fait, le procureur a éclairé la lanterne des journalistes sur l'implication des 24 personnes dans l'affaire du massacre des 14 bûcherons dans la forêt du Bayotte Est. A l'en croire, toutes les preuves sont réunies pour plaider en défaveur des mis en cause parmi lesquels figure l'instigateur de la tuerie. Le procureur de la République a aussi porté à la connaissance de l'opinion que de nouvelles charges sont retenues contre les prévenus, à savoir tentative d'assassinat et coups et blessures volontaires.

Jusque-là, le premier groupe composé de 16 personnes étaient poursuivis pour quatre chefs d'inculpation tandis que le deuxième groupe de huit individus dans lequel figure Oumar Ampoi Diatta s'est vu reprocher cinq griefs. Le parquetier a laissé entendre que l'instruction se poursuit. Pour sa part, le Lieutenant-colonel Issa Diack, connu pour être le commandant de la Section de recherches est revenu sur les moyens employés par la gendarmerie pour mener l'enquête à elle confiée par les autorités. 

Selon le patron de la section de recherches, dès que la gendarmerie a eu connaissance des faits, le haut commandement de la Gendarmerie a engagé la section de recherches pour venir appuyer les enquêteurs de la légion de gendarmerie sud qui avait commencé à poser des jalons sûrs allant dans le sens de la manifestation de la vérité. 

«Le Général de corps d'armée, haut commandant de la Gendarmerie, a alors engagé en un temps record, les moyens humains et matériels appropriés, qui ont conduit aujourd'hui à l'arrestation de 24 personnes», a ajouté le Lieutenant-colonel Issa Diack. 


«Les opérations ont été menées sous la coordination du haut-commandant de la gendarmerie nationale et ces opérations ont regroupé plusieurs composants de l'armée : la légion de gendarmerie sud, la section de recherches de Dakar, la légion de gendarmerie d'intervention, le groupe d'intervention de la gendarmerie nationale et le peloton spécial d'intervention de la gendarmerie nationale basée à la légion sud», a indiqué l'enquêteur en chef. 

Qui a aussi révélé que l'armée nationale a été d'une grande aide lorsqu'il s'est agi d'opérer dans les zones où se trouvaient les personnes soupçonnées d'avoir un lien avec la tuerie du samedi 06 janvier. Le commandant de la Section de recherches enchainera avec l'implication des individus alpagués et dira à ce propos que des preuves tangibles et avérés attestent de l'implication directe de personnes arrêtées et déférées au parquet. 

Sur l'implication ou non d'un mouvement rebelle quelconque dans cette affaire, le commandant Diack se fie aux éléments de preuves qui, selon lui, aideront à faire jaillir la vérité. Pour le procureur, les tueurs ont compté sur le soutien d'un lieutenant d'une faction d'un groupe armé qui sévit dans le sud. Pour terminer, le chef de la section de recherches a rassuré les populations quant à leur sécurité.

Avec Dakaractu