Selon lui, les forces de défense et de sécurité, en particulier la police et la gendarmerie, devraient refuser d’exécuter des ordres manifestement illégaux plutôt que de subir ou appliquer des sanctions « trop faciles » dont la légitimité reste discutable. « Ces mesures donnent l’impression d’une mise en pâture à la vindicte populiste », déplore-t-il.
Il fustige également les interdictions systématiques de sortie du territoire, qu’il compare à un « visa de sortie » supprimé depuis l’ère du président Abdou Diouf. Pour Mamoudou Ibra Kane, ces pratiques portent atteinte à des principes fondamentaux : la présomption d’innocence et la liberté de circuler, droit inaliénable de tout citoyen.
Interpellant directement l’actuel ministre de l’Intérieur, l’avocat Mouhamadou Bamba Cissé, réputé pour son attachement aux droits humains, le journaliste appelle à défendre « ce droit sacré de toutes ses forces ».
Enfin, Mamoudou Ibra Kane rappelle avec ironie l’épisode de l’introduction frauduleuse au Sénégal de l’avocat Juan Branco, accueilli et applaudi à l’époque par ceux-là mêmes qui dénoncent aujourd’hui des dérives. « L’État-Pastef semble avoir oublié cet épisode », souligne-t-il, invitant à plus de cohérence dans l’action publique.