Mamadou Sy Tounkara attrait à la barre pour 200 000 francs CFA

FAITS DIVERS
Vendredi 29 Décembre 2017

Cheikh Dieng est un ami d’enfance. Nous avons mangé et dormi sur le même lit », a avoué Mamadou Sy Tounkara au juge. Seulement, il ne savait pas que cette amitié a des limites, car Cheikh Dieng lui en a administré la preuve en l’attrayant devant le Tribunal correctionnel pour répondre du délit d’abus de confiance. La pomme de discorde entre les «amis inséparables» est venue de leur collaboration dans le cadre d’un projet sur l’éducation.

En fait, Mamadou Sy Tounkara a créé une école de formation. Et au nom de l’amitié qui les lie depuis leur prime enfance, il a recruté Cheikh Dieng comme professeur de sociologie dans ledit établissement. Mais pour lui rendre la pièce de sa monnaie, son ami qui a constaté que la bibliothèque n’est pas bien fournie en ouvrages a décidé de mettre quelques livres à sa disposition. Après une dizaine d’années, il en avait ressenti le besoin de les récupérer. C’est ainsi qu’il les a réclamés à Mamadou Sy Tounkara. Ce dernier lui a fait savoir que l’établissement a été victime d’une inondation et certains livres ont été endommagés.

Il ne lui a restitué que 10 livres, en restant lui devoir 21. Cheikh Dieng, qui tient beaucoup à ses ouvrages, a demandé à ce qu’il les paie. Selon ses déclarations, c’est en France qu’il a acquis ces ouvrages, moyennant 15 euros l’unité. Ainsi, il a estimé le prix de ces livres à 200 mille francs Cfa. Après plusieurs mises en demeure, le sieur Tounkara n’a pas payé ledit montant. Cheikh Dieng a porté ainsi plainte contre son ami. Répondant hier du chef d’abus de confiance, le prévenu n’a pas reconnu le délit qui lui est reproché.

Cependant, il a reconnu avoir reçu du plaignant un lot de livres au profit de la bibliothèque de son école. «Je pensais que pour les relations qui nous lient, 200 mille francs ne sont rien du tout, mais quand j’ai été convoqué à la police, j’ai pris l’engagement de lui payer. J’ai proposé de le désintéresser en le remettant 20 mille francs par moi. Mais il a refusé en réclamant 50 mille francs par moi», a-t-il expliqué en précisant que la partie civile restera toujours son ami malgré ce différend. «Je ne le considère pas comme un ennemi, mais s’il me considère ainsi c’est regrettable», dit-il.

De l’autre partie, on ne se réclame pas de la même amitié. «C’est le manque de respect et l’ingratitude qu’il a fait montre qui m’ont amené à porter plainte. En guise de dommages et intérêts, je réclame la somme de 500 mille francs», dit M. Dieng. De l’avis du Parquet, la mise en demeure n’a pas été suivie d’effet. Il a demandé de le déclarer coupable et de lui faire payer une amende de 500 mille francs.

Le prévenu, qui n’avait pas d’avocat, dira que c’est exagéré de parler d’abus de confiance. «Il y a seulement incompréhension, poursuit-il, en soulignant que c’est une affaire qui devait être réglée de manière fraternelle. Ce qui nous lie est plus fort que les ouvrages», a-t-il ajouté en demandant au juge de le relaxer purement et simplement. Il sera édifié le 9 janvier prochain.