La procédure de mise en accusation de l’ancien président Macky Sall, annoncée par Ayib Daffé, président du groupe parlementaire Pastef, suscite de vives réactions. Invité de l’émission Objection sur Sud FM, l’avocat Me Amadou Aly Kane a fermement contesté la légalité et la pertinence de cette initiative, qu’il qualifie de « malheureuse » et contraire à l’élégance républicaine.
Une procédure sans fondement juridique
Selon Me Kane, aucune responsabilité pénale ne peut être imputée à Macky Sall, ni dans l’affaire de la dette cachée ni dans une quelconque autre affaire. Il rappelle que l’article 101 de la Constitution ne prévoit la responsabilité du président qu’en cas de haute trahison, une notion non définie par la loi sénégalaise et sans sanction pénale prévue.« Le président peut boire son petit lait parce que ce dossier ne tient pas la route », a-t-il déclaré sans détour.
Une manœuvre politique déguisée
Pour Me Kane, cette procédure est avant tout une stratégie politique visant à détourner l’attention des difficultés du gouvernement actuel, notamment en matière de gestion budgétaire et de réponse à la demande sociale.« Il faut trouver un bouc émissaire, et le responsable en chef, c’est l’ancien président Macky Sall », affirme-t-il.Il ajoute que cette démarche permettrait également au régime de se dédouaner devant ses partisans et de fabriquer un ennemi imaginaire, en vue d’éliminer d’éventuels concurrents politiques comme Amadou Ba ou Abdoulaye Daouda Diallo.
Une accusation sans base légale
Me Kane souligne que le président ne s’occupe pas directement de la dette, et que les questions budgétaires relèvent de l’Assemblée nationale et de la Cour des comptes. Or, aucune de ces institutions n’a mis en cause Macky Sall personnellement.« Cette procédure est vouée à l’échec. Elle n’ira nulle part », conclut-il.
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