Le Premier ministre Ousmane Sonko a profité du « Téra-Meeting », grand rassemblement organisé à Dakar, pour lancer de virulentes attaques contre certains membres de sa propre majorité. Sans les nommer directement, ses propos visaient clairement Mimi Touré et Dr Abdourahmane Diouf, deux figures du gouvernement qu’il accuse d’hypocrisie politique et de pratiques contraires à l’éthique de la « rupture » prônée par le parti PASTEF. « Les faux alliés seront écartés du gouvernement » Dans un ton offensif et sans détour, Ousmane Sonko a dénoncé ce qu’il considère comme des manœuvres internes au sein de son équipe gouvernementale.
Sonko lui reprocherait de remettre en cause le principe du “Jub Jubbal Jubbanti” – la doctrine de rectitude morale et de redressement institutionnel qui fonde la philosophie du régime. Mimi Touré, l’autre cible du discours Autre figure visée par le discours du Premier ministre : Aminata (Mimi) Touré, ancienne Première ministre et membre influente de la majorité. Selon plusieurs extraits du meeting, Sonko a estimé que “certaines têtes doivent tomber” au sein du gouvernement, évoquant la nécessité de “mettre fin aux pratiques contraires à la nouvelle éthique publique”.
Sonko, lui, tranche au milieu en accusant les deux personnalités de “déviation opportuniste” et de “calculs politiciens” au détriment du projet collectif. Cette divergence traduit une crise d’orientation interne : entre les partisans d’une ligne dure anti-système et ceux qui plaident pour une gouvernance plus inclusive. Une stratégie politique assumée En s’en prenant publiquement à deux figures reconnues de sa majorité, Sonko cherche à resserrer les rangs autour de lui et à réaffirmer son autorité. Cette stratégie vise à rappeler que la “rupture” n’est pas négociable :
Mais cette ligne de fermeté risque aussi de fragiliser l’équilibre de la coalition gouvernementale, où la cohabitation entre anciens alliés, nouveaux convertis et militants historiques devient de plus en plus délicate. Réactions attendues Ni Mimi Touré ni Abdourahmane Diouf n’ont, pour l’heure, répondu officiellement aux propos du Premier ministre.
Selon plusieurs observateurs politiques, ces attaques pourraient précipiter un remaniement ministériel ou une recomposition de la majorité dans les semaines à venir.
Les partenaires internationaux, notamment l’Union européenne et la Banque mondiale, observent avec prudence cette radicalisation interne, dans un contexte où le gouvernement cherche à rassurer sur la stabilité économique et institutionnelle du pays.
En s’attaquant frontalement à Mimi Touré et Abdourahmane Diouf, Ousmane Sonko envoie un message clair : la loyauté et la discipline idéologique priment désormais sur les alliances politiques.
Son discours, mêlant populisme moral et purisme politique, consolide son image de chef intransigeant, mais expose son gouvernement à un risque de fragmentation interne.
Reste à savoir si cette stratégie de purification politique renforcera l’autorité du Premier ministre — ou si elle révélera les limites d’une gouvernance fondée sur la défiance plutôt que sur la coalition.
« Ceux qui appellent aujourd’hui au pardon sont ceux qui nous combattaient hier. Ce ne sont pas des alliés sincères ni loyaux. Les faux alliés seront écartés du gouvernement, car nous ne bâtirons pas le Sénégal de demain avec des gens du passé », a-t-il déclaré devant une foule acquise à sa cause.Cette sortie publique, inhabituelle pour un chef de gouvernement à l’endroit de ses ministres, marque une fracture ouverte au sein de la coalition présidentielle et souligne la tension entre la ligne “révolutionnaire” de Sonko et les profils plus institutionnels de Mimi Touré et Abdourahmane Diouf. Des accusations voilées mais ciblées Le Premier ministre a évoqué l’existence de dossiers financiers suspects, parlant d’un cas de mauvaise gestion estimée à deux milliards de francs CFA lié à une surfacturation. Sans citer de nom, il a laissé entendre que l’affaire concernait un membre du gouvernement qui aurait trahi les principes de transparence prônés par PASTEF.
« Nous avons hérité d’un État malade. Mais nous n’accepterons pas que des ministres en profitent. Quiconque détourne ou trahit notre projet sortira du gouvernement », a-t-il averti.D’après plusieurs sources proches du parti, la remarque visait directement Dr Abdourahmane Diouf, ministre de l’Environnement et leader du parti Awalé, avec lequel les tensions s’étaient déjà accrues après ses récentes déclarations appelant à “la réconciliation nationale” et au “pardon politique”.
Sonko lui reprocherait de remettre en cause le principe du “Jub Jubbal Jubbanti” – la doctrine de rectitude morale et de redressement institutionnel qui fonde la philosophie du régime. Mimi Touré, l’autre cible du discours Autre figure visée par le discours du Premier ministre : Aminata (Mimi) Touré, ancienne Première ministre et membre influente de la majorité. Selon plusieurs extraits du meeting, Sonko a estimé que “certaines têtes doivent tomber” au sein du gouvernement, évoquant la nécessité de “mettre fin aux pratiques contraires à la nouvelle éthique publique”.
“Nous ne tolérerons ni compromission, ni duplicité. Ceux qui ont un pied dans l’ancien système et un autre ici devront choisir leur camp”, a lancé Sonko, sous les applaudissements de la foule.Cette phrase, interprétée comme une mise en garde directe à l’encontre de Mimi Touré, traduit la méfiance persistante entre la cheffe politique expérimentée et le leader du PASTEF, méfiance nourrie par des visions divergentes sur la justice et la gouvernance. Des fractures au sein du camp de la “rupture” Les tensions entre Sonko, Diouf et Touré ne datent pas d’hier. Dr Abdourahmane Diouf plaide pour un dialogue inclusif et un climat d’apaisement politique, estimant que “le pardon ne nie pas la justice”. Mimi Touré, à l’inverse, revendique une approche intransigeante vis-à-vis des responsables de l’ancien régime, estimant que “la lutte contre l’impunité est un sacerdoce”.
Sonko, lui, tranche au milieu en accusant les deux personnalités de “déviation opportuniste” et de “calculs politiciens” au détriment du projet collectif. Cette divergence traduit une crise d’orientation interne : entre les partisans d’une ligne dure anti-système et ceux qui plaident pour une gouvernance plus inclusive. Une stratégie politique assumée En s’en prenant publiquement à deux figures reconnues de sa majorité, Sonko cherche à resserrer les rangs autour de lui et à réaffirmer son autorité. Cette stratégie vise à rappeler que la “rupture” n’est pas négociable :
“Notre peuple n’a pas souffert pour qu’on revienne aux compromissions. Nous ne devons rien à ceux qui ont participé à la déchéance morale du pays.”Politiquement, ce discours s’adresse directement à la base militante de PASTEF, souvent méfiante envers les technocrates et figures de l’ancien establishment.
Mais cette ligne de fermeté risque aussi de fragiliser l’équilibre de la coalition gouvernementale, où la cohabitation entre anciens alliés, nouveaux convertis et militants historiques devient de plus en plus délicate. Réactions attendues Ni Mimi Touré ni Abdourahmane Diouf n’ont, pour l’heure, répondu officiellement aux propos du Premier ministre.
Selon plusieurs observateurs politiques, ces attaques pourraient précipiter un remaniement ministériel ou une recomposition de la majorité dans les semaines à venir.
Les partenaires internationaux, notamment l’Union européenne et la Banque mondiale, observent avec prudence cette radicalisation interne, dans un contexte où le gouvernement cherche à rassurer sur la stabilité économique et institutionnelle du pays.
En s’attaquant frontalement à Mimi Touré et Abdourahmane Diouf, Ousmane Sonko envoie un message clair : la loyauté et la discipline idéologique priment désormais sur les alliances politiques.
Son discours, mêlant populisme moral et purisme politique, consolide son image de chef intransigeant, mais expose son gouvernement à un risque de fragmentation interne.
Reste à savoir si cette stratégie de purification politique renforcera l’autorité du Premier ministre — ou si elle révélera les limites d’une gouvernance fondée sur la défiance plutôt que sur la coalition.