Présidentielle 2019: Les snipers sont de sortie

TRIBUNE LIBRE
Mercredi 17 Octobre 2018

Pourquoi convoquer la connivence ou la collusion entre Amadou Seck et Macky Sall ? Pourquoi ne met-on pas en valeur ce qu’il a dit le jour de sa déclaration de candidature ?


Un adage dit qu’on ne jette des pierres que sur les arbres qui portent des fruits. Pourquoi à chaque déclaration de candidature d’un citoyen sénégalais à la prochaine élection présidentielle, une escouade de snipers se met à déconsidérer la sincérité de son engagement et à convoquer, soit des arguments scabreux, soit à voir dans celle-ci des motivations qui alimentent surtout la « folklorisation » de la scène politicienne au détriment des propositions apportées au débat et qui parfois dérangent les fédayins de la pensée unique derrière laquelle se rangent tour à tour les professionnels de la politique, parfaits représentants de l’idéologie alimentaire, leurs échines courbées et leurs propos courtisans étalés chaque jour à la « Une » de nos quotidiens.

(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Le Directeur Général de Eurogerm et fondateur de l’Institut Sénégalais de Boulangerie Pâtisserie, Amadou Seck a à peine déclaré sa candidature à la présidentielle, que certains s’empressent de n’y voir qu’une candidature de collusion au mieux et une candidature de la discorde au pire au prétexte que, du fait de l’amitié qui lie ses enfants à ceux du couple présidentiel, ses engagements pour son pays ne pourraient être marqués du sceau de la sincérité et n’auraient rien de recevables dans l’expression du patriotisme qui motive ses élans, lesquels vont d’ailleurs lui coûter ses propres deniers, gagnés à force de travail et de rigueur. Ce qui n’est pas, loin de là, le cas de tout le monde.

Pourquoi le nigaud regarde-t-il toujours le doigt au lieu de la lune qu’on lui montre ?

Pourquoi convoquer la connivence ou la collusion entre monsieur Amadou Seck et le chef de l’Etat, pourquoi ne met-on pas en valeur qu’il a dit le jour de sa déclaration que « le moment est venu de confier les rênes du pays aux compétences imbues d’éthique et de valeurs. Ces valeurs qui nous ont été léguées par nos ancêtres parmi lesquelles on peut citer : le ngoor, le diom, le diomb, le kersa, le nango liggey ».

Pourquoi amuser la galerie et donner dans le vaudeville d’ « Un café avec », en inventant un improbable complot de co-épouses en batailles d’oreillers ? Pourquoi n’a-t-on pas jugé de dire sa conviction que « le secret des pays qui se sont développés réside dans les valeurs et vertus du travail, mais aussi dans l’affirmation fière et assumée d’un certain patriotisme, d’un engagement citoyen, et d’exigences civiques basées sur le respect des autres, le tout disposé dans un Etat égalitaire et méritocratique ».

Pourquoi au lieu d’en faire un presque candidat à « The Voice », n’a-t-on pas précisé que cet homme est « aujourd’hui prêt à appuyer son pays dans cette phase cruciale de son évolution historique et à s’engager au nom des valeurs qui sont les siennes : TRAVAIL, SOLIDARITÉ, LIBERTÉ, FIDÉLITÉ ».


(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Pourquoi enfin n’a-t-on pas préféré tirer de son propos que « la satisfaction des besoins des Sénégalaises et des Sénégalais doit être la priorité absolue, la seule qui vaille et mobilise toutes les énergies » ? Pourquoi n’avoir pas relevé de ses propos que « nous ne serons en guerre contre les intérêts d'aucune personne ou corporation. Nos seuls ennemis seront la pauvreté, la mal-gouvernance, la corruption, la déchéance des mœurs et tous ces fléaux qui délitent notre société. Notre pays a assez souffert des querelles politiciennes qui gangrènent son dynamisme économique et la quiétude des citoyens réputés pour leur légendaire pacifisme. Il est donc temps de conjuguer les efforts pour le développement de notre pays ». Cela c’est sûr fait moins de « clics » que d’opposer cet engagement à une amitié avec le couple présidentiel, oubliant que Macky Sall avait été de son temps le fils le plus fidèle d’Abdoulaye Wade, avant d’emprisonner son fils.

Aimer son pays est une grande vertu. Avoir le sens de l’amitié est une valeur cardinale. Devoir les opposer serait une injure à l’éthique qui fait la force des grands engagements, ceux qui vous dépassent et vous subliment.

Redevenons sérieux… L’élection présidentielle n’est ni un grand Tanebeer, ni un « grand bal poussière », où l’agitation et le désordre ont pour conséquence qu’on n’y reconnaît plus personne. Serait-ce là le but de la manœuvre ?