Projet de Loi de finances rectificative 2025 : l’APR dénonce un endettement « dangereux » et exige des explications

ECONOMIE
Vendredi 27 Juin 2025

 
 

L’Alliance pour la République (APR), ex-parti au pouvoir, sort de son silence pour s’attaquer frontalement au projet de Loi de finances rectificative (LFR) pour l’année 2025, présenté cette semaine par le gouvernement. Dans un communiqué publié jeudi 26 juin à l’issue de la réunion de son Secrétariat exécutif national (SEN), l’APR accuse le régime de Diomaye Faye de « privilégier son confort » au détriment des préoccupations des Sénégalais et de conduire le pays vers une dérive budgétaire inquiétante.

Un endettement jugé incontrôlé et sans contrepartie

Selon l’APR, les chiffres avancés dans la LFR révèlent une aggravation alarmante du niveau d’endettement du pays. « En deux ans, la dette a atteint le niveau des cinq dernières années, sans projet structurant, sans plan de relance crédible, ni retombées palpables sur la vie quotidienne des Sénégalais », déplore le communiqué.

L’APR fait une comparaison directe avec la période de gouvernance de l’ancien président Macky Sall, indiquant que malgré la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et une inflation mondiale, le besoin total de financement de 2019 à 2023 n’avait pas dépassé 10.115 milliards FCFA. À l’inverse, selon l’APR, le régime actuel prévoit 10.200 milliards FCFA de financements supplémentaires en seulement deux années : 4.500 milliards en 2024, et 5.700 milliards en 2025.

Face à ce qu’elle considère comme une fuite en avant budgétaire, l’APR exige des « explications claires et crédibles » sur la destination réelle de ces ressources empruntées. « Cet endettement effréné n’est pas seulement irresponsable, il est dangereux pour la stabilité financière du pays, pour la soutenabilité de la dette, et compromet gravement l’avenir des générations futures », alerte le parti.

Une critique plus large de la gouvernance économique

Le Secrétariat exécutif national de l’APR reproche aussi au gouvernement l’absence de vision économique. À leurs yeux, aucun indicateur ne reflète un début de relance, tandis que les conditions de vie des Sénégalais se dégradent. « Le pouvoir actuel s’enferme dans une logique de dépenses de confort et de communication, plutôt que de s’atteler à résoudre les véritables urgences sociales et économiques », fustige le texte.

Cette sortie musclée de l’ancien parti présidentiel intervient alors que le débat politique s’intensifie autour des premiers mois de gouvernance de l’exécutif issu des rangs de Pastef. En plaçant la question économique au cœur de son offensive, l’APR entend se repositionner en opposition vigilante, soucieuse de faire valoir son bilan et d’alerter sur ce qu’elle perçoit comme des dérives majeures dans la gestion actuelle des finances publiques.