Réformes au Sénégal: Me Mame Adama Guèye appelle le tandem Diomaye–Sonko à passer du discours aux actes

POLITIQUE
Mardi 19 Aout 2025

Invité de l’émission Grand Jury sur la RFM ce dimanche 17 août, l’avocat et ancien bâtonnier Me Mame Adama Guèye a livré une analyse sans concession sur les premiers mois de gouvernance du tandem Bassirou Diomaye Faye – Ousmane Sonko. Seize mois après leur arrivée au pouvoir, il estime que les promesses de rupture et de refondation institutionnelle tardent à se concrétiser.
« Il ne s’agit plus de discours, mais d’actes », a-t-il lancé, soulignant que le discours de rupture, bien que toujours audible, n’est pas encore incarné dans des réformes structurelles.
Me Guèye a notamment critiqué le maintien de l’architecture institutionnelle actuelle, qui selon lui, continue de soumettre le pouvoir judiciaire à l’exécutif. Une situation qu’il juge incompatible avec les ambitions de refondation annoncées par les nouvelles autorités.
Sur le plan de la gouvernance, l’ancien bâtonnier déplore une persistance des pratiques anciennes, notamment dans les nominations. Il pointe une logique partisane et une absence de transparence, en contradiction avec les engagements initiaux du président Diomaye Faye.
« Les Sénégalais attendaient une gouvernance plus inclusive. Or, on constate encore une reproduction des pratiques anciennes. Les nominations ont été faites en fonction des connivences et de la proximité avec le pouvoir en place », a-t-il déclaré.
Me Guèye, membre fondateur du Forum civil, a également mis en garde contre une désillusion rapide de la jeunesse, qui a été un moteur essentiel de l’alternance politique. Il appelle le tandem présidentiel à faire ses preuves sans délai.
« La jeunesse ne pardonnera pas une reproduction des travers de l’ancien système. Le tandem Diomaye–Sonko doit faire ses preuves dès maintenant », a-t-il averti .
Enfin, il a plaidé pour un consensus national, estimant que le Sénégal ne peut relever ses défis majeurs sans une gouvernance rationnelle et inclusive. Il a également dénoncé les propos évoquant une dualité entre un président "légal" et un président "légitime", qu’il qualifie de graves, anticonstitutionnels et antirépublicains