Saint-Louis, Sénégal – Le rappeur engagé Simon Kouka était en visite à Saint-Louis le week-end dernier dans le cadre du projet « Les Rimes de la Résistance : l'histoire râpée », une initiative artistique et éducative qui vise à mettre en lumière l’histoire méconnue du Sénégal, souvent absente des manuels scolaires.
Accompagné de ses compagnons hip-hoppeurs, Simon a animé une conférence à l’Université Gaston Berger (UGB), au cours de laquelle il a dénoncé la glorification des figures coloniales au détriment des héros africains, citant notamment le cas du pont Faidherbe.
Avec cette tournée à Saint-Louis, ville chargée d’histoire coloniale, Simon Kouka et ses partenaires entendent ouvrir un débat national sur la mémoire, la justice historique et la place des figures africaines dans l’espace public.
Accompagné de ses compagnons hip-hoppeurs, Simon a animé une conférence à l’Université Gaston Berger (UGB), au cours de laquelle il a dénoncé la glorification des figures coloniales au détriment des héros africains, citant notamment le cas du pont Faidherbe.
« Faidherbe a massacré plus de 20 000 personnes en huit mois et incendié une centaine de villages dans le Walo. Pourtant, un des monuments les plus emblématiques du pays porte toujours son nom », a déclaré le rappeur lors d’un point de presse.Mettre en lumière les figures historiques africaines Simon Kouka milite pour une relecture de l’histoire nationale, en valorisant des figures comme Ndatté Yalla, la dernière reine du Walo qui s’est opposée farouchement à l’avancée coloniale française, Batling Siki, premier champion du monde africain de boxe, ou encore Alioune Badara Diagne dit Golbert, acteur majeur de la scène culturelle sénégalaise.
« On parle trop souvent des colons, mais pas assez de ceux qui ont résisté. Il est temps de raconter notre propre histoire avec nos mots et nos rythmes », a-t-il affirmé, expliquant le concept de « l’histoire râpée » comme un outil pédagogique et militant.Un appel au changement et à la mémoire collective L’artiste a salué la décision du président Macky Sall de rebaptiser l’avenue Faidherbe en l’honneur de Mamadou Dia, ancien président du Conseil du Sénégal, mais estime que le pont Faidherbe doit lui aussi être renommé.
« Ce pont devrait porter le nom de Ndatté Yalla, ou de tout autre héros national, pas celui d’un homme qui a incarné la brutalité coloniale », insiste Simon.À travers ce projet, les artistes entendent réconcilier la jeunesse avec son histoire, et interpeller l’État du Sénégal sur la nécessité de revoir les symboles et les noms de lieux publics. Un projet artistique au service de la mémoire « Les Rimes de la Résistance » est un mouvement culturel qui allie rap, recherche historique et sensibilisation citoyenne, pour réécrire l’histoire du Sénégal à partir des marges, des résistances locales, et des voix longtemps oubliées.
Avec cette tournée à Saint-Louis, ville chargée d’histoire coloniale, Simon Kouka et ses partenaires entendent ouvrir un débat national sur la mémoire, la justice historique et la place des figures africaines dans l’espace public.