L’indignation monte au sein du collectif des jeunes Xëyu Ndaw Yi affectés dans les structures sanitaires du Sénégal. Ces 587 agents contractuels, toujours en poste au sein du ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS), n’ont perçu aucun salaire depuis janvier 2025. Pire encore : ils n’ont reçu aucune notification officielle sur leur statut, ni de décision de renouvellement de contrat, ni d’arrêt de travail.
Un vide contractuel intenable
Dans un courrier adressé au ministre de la Santé, ces jeunes alertent sur leur situation précaire. « Nous travaillons toujours dans nos services respectifs sur ordre des autorités, mais sans contrat ni rémunération », dénoncent-ils. Ils réclament un arbitrage clair et urgent : soit un renouvellement formel des contrats, soit une notification officielle de fin de mission.
Des promesses non tenues malgré l’engagement présidentiel« Ce que nous vivons est indigne. Comment vivre, subvenir aux besoins d’une famille, sans revenu depuis sept mois ? », s’interroge le collectif.
Les agents affirment avoir alerté les autorités à plusieurs reprises, notamment le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko, sans retour concret jusqu’à présent. Ils rappellent également que les promesses faites au nom de la revalorisation de l’emploi des jeunes n’ont pas été suivies d’actes.
Disparités entre générations de Xëyu Ndaw Yi« Ce que nous percevions n’était déjà pas un salaire digne, mais aujourd’hui, nous n’avons même plus cela », écrivent-ils, appelant à un changement de statut et à une révision des conditions contractuelles.
Autre sujet de frustration : le traitement différencié entre générations. Les jeunes intégrés en 2023 ont vu leur contrat renouvelé, voire bénéficié du nouveau statut de contractuels Cobra, alors que ceux de la première cohorte (2021) sont laissés pour compte. Une inégalité jugée incompréhensible.
Le ministère reconnaît le non-paiement« Comment expliquer que des agents plus récents soient revalorisés, pendant que les pionniers sont oubliés ? », s’interroge le collectif.
Contacté par WalfQuotidien, le Dr Amadou Sow, coordonnateur de la cellule de communication du MSAS, a confirmé l’absence de paiement depuis janvier. Il précise que cette décision est le fruit d’une concertation entre le ministère et les hautes autorités, en attendant d’y « voir plus clair ».
Ce blocage administratif et social dans un secteur aussi stratégique que la santé risque de provoquer un mouvement de grève ou des départs massifs, au détriment du fonctionnement des structures sanitaires. Alors que le gouvernement prône la justice sociale et la transparence, ce dossier devient un test de crédibilité face à l’engagement en faveur de la jeunesse.