​Macky Sall face à une écurie d’outsiders

POLITIQUE
Mardi 16 Janvier 2018

Ses sérieux adversaires dont Khalifa Sall et Karim Wade (presque) écartés de lacourse àla présidentielle de 2019, le président Macky Sall devra faire face à une écurie d’outsiders parmi lesquels Idrissa Seck, Malick Gakou, Abdoul Mbaye et Ousmane Sonko, entre autres.
 
Au moment où le candidat du Parti démocratique sénégalais, Karim Meïssa Wade, est presque écarté de la course à la présidentielle de 2019, le député-maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, voit son avenir politique hypothéqué par ses démêlés avec la justice sénégalaise, dans l’affaire de la caisse d’avance de la ville de Dakar.
 
(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Les chances du leader de la Coalition Mankoo Taxawu Senegaal (Mts) de participer à cette élection en tant que candidat s’amoindrissent au fur et à mesure qu’on s’avance dans son dossier.
 
Une condamnation à l’issue de son procès renvoyé au 23 janvier prochain le disqualifierait tout simplement de cette compétition électorale, tout comme Karim Wade, à moins d’un miracle. La disqualification de ces deux sérieux adversaires de la course présidentielle redistribue les cartes au sein de l’opposition où l’on cherche déjà des alternatives. Mais elle conforte davantage la position de l’actuel président de la République, candidat à sa propre succession, dans sa posture de favori devant des candidats tels que Idrissa Seck, Abdoul Mbaye, Malick Gakou ou encore Ousmane Sonko, entre autres.
 
 

 Idy, le joker de Mankoo
 
S’ils sont une imprécation pour le maire de Dakar, les démêlés judiciaires de Khalifa Sall auront eu le don de propulser Idrissa Seck au-devant de la scène. Jusqu’ici neutralisé et isolé du jeu politique par le président de la République depuis le fameux dialogue national auquel il a refusé de participer, l’ancien Premier ministre se repositionne de plus en plus sur l’échiquier politique sénégalais comme un sérieux challenger du candidat sortant.
 
Même si ses mauvais choix politiques ont minoré son électorat jusque dans le département de Thiès où il a été défait lors des dernières élections législatives, il reprend progressivement du poil de la bête, surtout après le soutien que lui a promis le maire de la Médina, Bamba Fall, en cas de condamnation de Khalifa Sall. Selon l’enseignant chercheur en science politique à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Moussa Diaw, “Idrissa Seck a tous les atouts pour être le candidat de la coalition Mankoo Taxawu Senegaal à la présidentielle de 2019”.
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“De tous les leaders de Mankoo, je pense qu’Idrissa Seck a le meilleur profil. C’est quelqu’un qui a beaucoup de capacités, beaucoup d’expérience, qui communique très bien. Il a une maitrise de la situation des dossiers qu’il connait très bien. Il a été Premier ministre. Il a de l’expé- rience, il connait bien le Parti démocratique sénégalais, malgré les quelques problèmes avec ses proches. Dans sa coalition, il apparait incontournable. Naturellement, il a des atouts politiques’’, estime le politologue.
 

 
Malick Gakou, candidat vaille que vaille 
 
C’est une lapalissade de dire que le président du Grand parti, Malick Gakou, sera candidat à la présidentielle de 2019. La question qui mérite d’être posée est alors de savoir sous quelle bannière il ira à cette élection. Sérieux adversaire d’Idrissa Seck à la candidature de Mts, il a pourtant moins de chance de passer devant l’ancien Premier ministre.
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Les récentes déclarations du maire de la Médina, Bamba Fall, soutenant qu’il n’écarte pas d’accorder son soutien à Idrissa Seck, en cas de condamnation de Khalifa Sall, montrent à suffisance que le choix serait vite fait, lorsque la question de la candidature sera posée au sein de la coalition. Pour autant, l’ex-dauphin du secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (Afp), Moustapha Niasse, et ses camarades du Gp ne semblent point perturbés par ce positionnement de l’édile de la Médina.
 
Au contraire, ils minimisent et estiment que l’heure n’est pas à la polémique sur une question qui n’est pas encore posée.
 
 “Il est inutile de parler de candidature, dans le contexte actuel. Notre unique combat est de faire libérer Khalifa Ababacar Sall pour qu’il recouvre entièrement sa liberté de mouvement et sa liberté politique, en vue de se présenter à l’élection présidentielle de 2019. C’est ce que nous voulons et c’est l’objet de notre lutte actuelle’’, déclare, d’emblée, le secrétaire permanent adjoint du Gp, Mor Diaw, joint par “EnQuête’’.
 
Toutefois, paradoxalement à cette position affichée, les partisans de Malick Gakou continuent de se cotiser pour réunir sa caution à la présidentielle de 2019. Aux dernières nouvelles, près de 42,5 millions de francs Cfa ont déjà été collectés pour lui assurer le ticket lui permettant de participer à ce scrutin. Une initiative qui en dit long sur la volonté du leader du Gp de participer à cette élection, quoi qu’il advienne au sein de Manko.
 
 

Abdoul Mbaye, une candidature peu probable.
 
De plus en plus, l’ancien Premier ministre de Macky Sall se positionne, sur l’échiquier politique sénégalais, comme un challenger potentiel de l’actuel président de la République. Mais faudra-t-il que la question sur sa double nationalité soit d’abord réglée pour être présidentiable. A défaut, sa candidature risque tout simplement d’être rejetée par le Conseil constitutionnel qui pourrait, à cet effet, lui opposer l’article 28 de la Constitution sénégalaise. Celui-ci dispose que “tout candidat à la présidence de la République doit être exclusivement de nationalité sénégalaise, jouir de ses droits civils et politiques, être âgé de 35 ans au moins le jour du scrutin. Il doit savoir écrire, lire et parler couramment la langue officielle’’.
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Au-delà de la question sur sa double nationalité, le leader de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail a du mal à prendre ses repères dans le landerneau politique sénégalais. Le score peu honorable obtenu lors des dernières élections législatives montre, si besoin en était, qu’il lui reste encore du chemin à faire et du travail à abattre pour se mesurer à Macky Sall en 2019.
 
 

Ousmane Sonko, la percée d’un jeune loup
 
 Le leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) s’est forgé, en un temps record, une belle réputation à travers ses prises de position et la maîtrise des sujets qui fondent le débat politique national, notamment sur la gestion de nos ressources minéralières. Cette réputation lui a d’ailleurs valu la sympathie des Sénégalais qui n’ont pas hésité à le porter à l’Assemblée nationale, après avoir été révoqué de la Fonction publique par le régime de Macky Sall. Justice lui a été rendue, ont dit certains. Tandis que pour d’autres, ce n’est que le début d’un combat pour un jeune leader politique qui veut accéder à la magistrature suprême (adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Enquête