Comme le dit l’adage, même si je ne suis pas d’accord avec ce que tu dis, je me battrai pour que tu aies un espace pour le dire.
Le débat interne au sein du Parti socialiste prend, de jour en jour, une tournure malsaine et contre-productive. Entre ceux qui s’époumonent à réclamer la tenue d’un congrès, pas forcément à tord, et ceux qui s’acharnent à tirer à boulets rouges sur le porte-parole , le seul et vrai es qualité, notre formation politique donne l’image inquiétante d’un navire sans gouvernail, ballotté au gré des flots et des humeurs individuelles.
Pourtant, il est nécessaire de rappeler une évidence : le camarade Abdoulaye Wilane est bel et bien le porte-parole officiel du Parti socialiste. Il occupe cette fonction depuis le congrès de 2014, d’abord en qualité d’adjoint, puis en tant que titulaire, après l’exclusion de Me Aïssata Tall Sall qui détenait auparavant ce titre. Cela ne souffre d’aucune contestation, car c’est une réalité institutionnelle.
La question que nous devrions collectivement nous poser est la suivante : depuis quand remettons-nous en cause la légitimité des communicants du Parti ? En vérité, il existe des dizaines de camarades qui, de manière spontanée et individuelle, prennent régulièrement la parole dans les médias ou sur les réseaux sociaux, sans encadrement direct ni validation préalable du Secrétariat national à la communication. Faute de mécanismes de régulation et au regard de la pluralité des canaux d’expression, il est pratiquement impossible de contrôler ou de censurer ces prises de parole.
Dans un tel contexte, comment justifier que certains s’acharnent sur les déclarations du porte-parole titulaire, alors même que d’autres, sans aucune qualité reconnue, s’expriment librement et sans retenue ? Si critique il doit y avoir, elle ne saurait être sélective ni dirigée uniquement contre celui qui incarne, depuis plus d’une décennie, la voix institutionnelle du Parti.
Les enjeux du moment sont trop importants pour que nous perdions notre énergie dans des querelles d’ego ou des règlements de comptes voilés. Le prochain congrès, annoncé dans un délai de six mois, doit constituer l’occasion de clarifier nos orientations et de renouveler nos instances. Or, à force de polémiques stériles et de « marquage à la culotte », nous risquons d’affaiblir notre crédibilité collective et de détourner l’attention des vrais défis.
Il est temps que le Parti socialiste retrouve sa dignité dans le débat interne. Cela suppose que chacun accepte la diversité des points de vue, sans pour autant jeter l’anathème sur les camarades qui exercent leurs responsabilités en toute légitimité. Seule une discussion apaisée, respectueuse et constructive permettra de sortir de cette impasse et de redonner au Parti l’élan nécessaire pour affronter les combats politiques à venir.
Le Parti socialiste a bel et bien un porte-parole qui porte sa parole et il se nomme Abdoulaye Wilane !
Mamadou Mbodji Diouf
Membre BP PS