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Abdourahmane Sarr démonte la polémique sur la dette cachée à l’Assemblée nationale

ECONOMIE
Vendredi 28 Novembre 2025

Abdourahmane Sarr démonte la polémique sur la dette cachée à l’Assemblée nationale
Le ton est monté à l’Assemblée nationale lors de la séance de questions d’actualité. Interpellé sur la fameuse « dette cachée », le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, a répondu sans détour, assumant une formule appelée à faire date :
« Sonko waxna deug : ku wax dette cachée amul danga khamul ! »
Face au Premier ministre Ousmane Sonko et aux députés, le ministre a cherché à désamorcer ce qu’il considère comme un faux débat, en expliquant que la dette en question n’avait rien de « cachée », mais relevait plutôt d’un problème de consolidation et de remontée des données.

« Si vous savez qu’une dette existe et que vous la payez, elle n’est pas cachée »

Dans sa réponse, Abdourahmane Sarr a posé une définition claire :
« Une dette ne peut être dite cachée que si l’État lui-même ignore son existence. »
Or, selon lui, l’État sénégalais remboursait déjà ces engagements au fur et à mesure. Autrement dit, les montants étaient connus de l’administration, même si leur intégration dans les statistiques officielles n’avait pas été correctement faite.
Le différentiel entre 75 % de dette rapportée au départ et les 119 % identifiés après audit ne serait donc pas, d’après le ministre, la preuve d’une volonté de dissimulation, mais le résultat d’erreurs ou d’insuffisances dans la remontée des informations :
« Si vous savez qu’une dette existe et que vous la payez, elle n’est pas cachée », a-t-il martelé, balayant l’idée d’une dette « sortie du chapeau » après l’alternance.

FMI, dette et refinancement : la mise au point du ministre

Abdourahmane Sarr a aussi tenu à clarifier le rôle du Fonds monétaire international (FMI), souvent présenté dans le débat public comme le symbole d’une mise sous tutelle financière.
Il a décrit le FMI comme un « prêteur en dernier ressort » :
– lorsqu’un pays n’arrive plus à se financer dans des conditions normales sur les marchés,
– il doit convaincre le FMI de la crédibilité de son plan économique,
– afin de combler le déficit de financement, le fameux gap.
Pour le ministre, cette phase d’ajustement n’est pas une punition imposée de l’extérieur, mais une nécessité pour rétablir la confiance des partenaires et assurer la continuité du financement de l’État.

6 000 milliards de besoins de financement par an

Pour illustrer l’ampleur des enjeux, Abdourahmane Sarr a rappelé quelques ordres de grandeur.
Selon lui, le Sénégal fait face à un besoin global de financement d’environ 6 000 milliards FCFA par an, répartis comme suit :
  • 1 250 milliards FCFA pour couvrir le déficit budgétaire annuel,
  • 4 750 milliards FCFA pour refinancer les dettes arrivant à échéance.
Dans ce contexte, a-t-il insisté, la question centrale n’est pas seulement le niveau de la dette, mais la capacité du pays à se refinancer en permanence dans un environnement de confiance :
« L’enjeu, c’est la crédibilité de nos données et la sincérité de notre signature. »
Le ministre a par ailleurs évoqué un « changement de catégorie » du Sénégal, désormais classé parmi les pays à besoins de financement particulièrement élevés. Cette nouvelle donne impose, selon lui, un haut niveau de rigueur dans la présentation et l’actualisation des chiffres de finances publiques.

Une réponse politique autant que technique

En assumant une formule en wolof – « Sonko a dit vrai : celui qui dit qu’il n’y a pas de dette cachée ne comprend rien » – Abdourahmane Sarr a voulu à la fois défendre la cohérence du discours gouvernemental et répondre aux polémiques grandissantes autour de la dette.
Sa sortie tente de replacer le débat sur un terrain plus technique :
– correction des données,
– consolidation statistique,
– refinancement et plan de crédibilité internationale.
Mais elle ne manquera pas d’alimenter la controverse politique, dans un contexte où la question de la dette et de la « dette cachée » est devenue un marqueur symbolique de la rupture promise avec l’ancienne gestion de l’État.

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