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Affaire Abdourahmane Diouf : Ousmane Sonko dénonce des “pressions” sur des marchés publics universitaires à 45 milliards, mais aucune preuve de surfacturation n’émerge

POLITIQUE
Mercredi 12 Novembre 2025

Affaire Abdourahmane Diouf : Ousmane Sonko dénonce des “pressions” sur des marchés publics universitaires à 45 milliards, mais aucune preuve de surfacturation n’émerge
Une vive polémique agite la scène politique depuis plusieurs jours. Le Premier ministre Ousmane Sonko a publiquement accusé l’actuel ministre de l’Environnement, Dr Abdourahmane Diouf, ancien ministre de l’Enseignement supérieur, d’avoir exercé des pressions pour faire passer des marchés publics surfacturés liés à la construction et la réhabilitation d’infrastructures universitaires.
Selon le chef du gouvernement, ces soupçons justifieraient la mutation du ministre. Mais selon les informations recueillies par L’Observateur, aucune preuve tangible ne vient, à ce stade, étayer ces allégations.

Un projet colossal de 45,3 milliards F CFA

Au cœur de la controverse se trouve un ambitieux programme de construction et de réhabilitation d’infrastructures universitaires d’un montant global de 45,3 milliards F CFA.
Le projet, découpé en cinq lots, concerne plusieurs établissements d’enseignement supérieur à travers le pays :
  • Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) : 9,02 milliards F CFA
  • Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB) : 7,88 milliards F CFA
  • Universités Iba Der Thiam de Thiès et Alioune Diop de Bambey : 18,02 milliards F CFA
  • Université Assane Seck de Ziguinchor : 6,78 milliards F CFA
  • Université virtuelle du Sénégal et Université Amadou Mahtar Mbow : 3,6 milliards F CFA
Au total, le programme prévoit la construction de 143 bâtiments neufs et la réhabilitation de 29 infrastructures existantes, un chantier qualifié de “colossal” par les services du ministère.

Un rôle limité du ministre Diouf

D’après les documents consultés par L’Observateur, la procédure d’attribution des marchés a été pilotée par la Direction de la maintenance des constructions et équipements de l’enseignement supérieur (Dincees) et la commission des marchés publics du ministère.
Le rôle du ministre de l’Enseignement supérieur de l’époque, Dr Abdourahmane Diouf, aurait été strictement administratif et informatif, sans pouvoir d’intervention dans la sélection des entreprises adjudicataires.
Toujours selon les sources du journal, aucun contrat n’avait encore été signé avant le départ du ministre Diouf du portefeuille de l’Enseignement supérieur.
Le projet n’a d’ailleurs été inscrit au budget 2026 que récemment, ce qui rend improbable toute opération de surfacturation à ce stade.

La Primature reprend le dossier

À la suite des déclarations du Premier ministre, la Primature aurait dépêché une équipe d’experts pour réexaminer les conditions de ce marché.
Les entreprises concernées ont été convoquées et auraient accepté d’intégrer certaines prestations supplémentaires, non prévues initialement dans l’appel d’offres.
Selon des sources gouvernementales citées par L’Observateur, c’est cette révision des clauses techniques et financières à la Primature qui aurait alimenté les soupçons du chef du gouvernement, convaincu que des surcoûts injustifiés avaient été envisagés lors du processus initial.
Cependant, un haut responsable de l’administration s’interroge :
« Comment parler de surfacturation sur des marchés qui n’ont pas encore été formellement signés ? »

Entre rivalité politique et exigence de transparence

Pour plusieurs observateurs, cette affaire met en lumière les tensions internes au sein du gouvernement, dans un contexte où le Premier ministre Ousmane Sonko a fait de la transparence et de la moralisation de la gestion publique une priorité.
Le Dr Abdourahmane Diouf, technocrate respecté et figure du centre libéral, avait rejoint le gouvernement dans une logique d’ouverture politique. Sa mutation vers l’Environnement est désormais perçue comme une sanction politique déguisée.
Du côté du ministère de l’Environnement, aucune réaction officielle n’a été faite à ce jour, mais des proches du ministre dénoncent une “instrumentalisation politique d’un dossier administratif encore inachevé”.

Un dossier à suivre

En l’absence de preuves concrètes de surfacturation, l’affaire pourrait rapidement prendre une tournure politique plus que judiciaire.
L’enquête interne ordonnée par la Primature devrait, selon nos informations, remettre ses conclusions d’ici fin novembre.
Elle permettra de vérifier si les procédures ont été respectées et si des irrégularités financières ont pu être commises.
En attendant, la polémique illustre les équilibres fragiles au sein de l’exécutif sénégalais, entre l’exigence de rigueur du Premier ministre et les sensibilités politiques de certains ministres issus d’autres courants.

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