Le fondateur du think tank Afrikajom Center, M. Alioune Tine, appelle à la mise en place d’une commission vérité, justice, réparation, pardon et réconciliation afin de permettre au peuple sénégalais de surmonter, avec cohérence, une épreuve collective nationale. Sans se prononcer sur les affaires en cours devant la justice, notamment les présumés détournements de fonds publics liés à la gestion du fonds Covid-19, M. Tine insiste sur l’urgence d’une pacification de l’espace public et de la restauration de la cohésion nationale.
Fidèle à sa posture d’alerte et de proposition, l’ancien délégué régional d’Amnesty International ne souhaite pas attendre l’ouverture du dialogue politique prévue le 28 mai prochain pour formuler ses recommandations. Très actif sur les réseaux sociaux, il s’est exprimé à plusieurs reprises sur les poursuites judiciaires visant d’anciens dignitaires du régime précédent, mis en cause dans le rapport de la Cour des comptes.
Dans une publication sur X (anciennement Twitter), Alioune Tine écrit : « Il urge de mettre en place une commission vérité, justice, réparation, pardon, réconciliation pour que nous puissions surmonter ensemble, et avec cohérence, cette épreuve collective nationale. Ne pas oublier pour ne pas recommencer, mais pardonner et pacifier la société. »
Cette sortie intervient dans un contexte judiciaire tendu. Depuis avant-hier, Ismaïla Madior Fall, ancien Garde des Sceaux, a été placé sous bracelet électronique et assigné à résidence après sa comparution devant la commission d’instruction de la Haute Cour de justice. De son côté, Aïssatou Sophie Gladima, ancienne ministre des Mines et de la Géologie, a été placée sous mandat de dépôt à l’issue de son audition dans le cadre de la même affaire. Elle est poursuivie pour détournement présumé de deniers publics, en lien avec un milliard de FCFA destiné à divers projets, dont un centre gravimétrique à Kédougou qui n’a jamais vu le jour, malgré un décaissement partiel des fonds.
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