Son avocat, Me Cheick Oumar Konaré, a confirmé que son client avait été entendu par la chambre d’instruction de la Cour suprême et placé en détention provisoire. Maïga, quant à lui, se dit serein et affirme qu’« un homme politique doit s’attendre à tout, y compris la prison et la mort ».
Nommé Premier ministre en 2021 par la junte militaire dirigée par le général Assimi Goïta, Choguel Maïga avait été limogé fin 2024 après avoir publiquement critiqué le régime. Il dénonçait notamment son exclusion des décisions majeures, dont le maintien au pouvoir des militaires qui avaient promis une transition vers un gouvernement civil élu en mars 2024.
Un contexte de répression politique
L’arrestation de Maïga intervient dans un climat de fortes tensions politiques au Mali. Quelques jours auparavant, les autorités ont annoncé l’arrestation de plus de cinquante personnes, dont deux généraux et un ressortissant français, accusés de tentative de déstabilisation des institutions.
Par ailleurs, le président Assimi Goïta a récemment promulgué une loi lui permettant de rester au pouvoir « autant que nécessaire », invoquant la lutte contre les groupes djihadistes comme justification.
L’inculpation de Choguel Maïga soulève des questions sur la judiciarisation du politique au Mali. Est-elle une démarche légitime de lutte contre la corruption ou une stratégie pour neutraliser les voix critiques au sein de l’élite politique ? La réponse pourrait façonner l’avenir de la gouvernance malienne dans les mois à venir.
