Alors que les spéculations sur une éventuelle rupture entre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko alimentaient les débats politiques, le dernier Conseil des ministres a envoyé un signal fort d’unité et de convergence stratégique au sommet de l’État.
Validation du Plan de redressement et création d’un nouvel Office anticorruption
Le chef de l’État a validé le Plan de redressement économique présenté par le Premier ministre, marquant un soutien clair à la vision de Sonko. Dans la foulée, Diomaye Faye a annoncé la création de l’Office national de lutte contre la corruption, une mesure phare qui acte la fin de l’OFNAC tel qu’il avait été conçu sous Macky Sall.Cette réforme, longtemps réclamée par Waly Diouf Bodiang, proche de Sonko et actuel directeur du Port autonome de Dakar, répond à une exigence de transparence et d’efficacité dans la gouvernance publique.
Statut des lanceurs d’alerte et accès à l’information
Le Conseil a également adopté plusieurs textes majeurs :- Le statut et la protection des lanceurs d’alerte
- L’accès à l’information publique
- La déclaration de patrimoine obligatoire pour les responsables publics
Autre signal fort : l’ouverture d’une enquête judiciaire sur les violences politiques de 2021 et 2024, qui ont fait plus de 80 morts. Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a saisi le procureur général pour faire la lumière sur ces événements, malgré la loi d’amnistie adoptée sous Macky Sall.
Diomaye et Sonko : une alliance réaffirmée malgré les tensions
Malgré des tensions internes récemment exposées par Sonko, qui dénonçait des attaques ciblées et des clans au sein du pouvoir, le président Diomaye Faye a tenu à apaiser les esprits :« Je n’ai aucun conflit avec le Premier ministre, c’est mon ami. Le seul combat qui vaille, c’est celui contre les difficultés que vivent les Sénégalais. »Cette déclaration, prononcée lors de la remise du rapport du Dialogue national, vise à rassurer l’opinion publique sur la solidité du tandem exécutif.
La réunion du Conseil des ministres marque un tournant politique. Elle montre que, malgré les divergences de style et les ambitions personnelles, Diomaye Faye et Ousmane Sonko restent alignés sur les réformes de fond. La lutte contre la corruption, la justice pour les victimes des violences politiques et la transparence institutionnelle deviennent les piliers d’une gouvernance de rupture.

