L’économie sénégalaise traverse une zone de turbulences, selon Youga Sow, ancien président du conseil d’administration de la SOCOCIM et Directeur général du cabinet Advise Africa. Invité de l’émission Objection sur la radio Sud FM, ce dimanche 6 juillet, il a exprimé ses vives préoccupations sur l’état actuel de l’économie du pays et plaidé pour une action rapide des autorités.
« L’économie sénégalaise traverse actuellement une période d’incertitude », a déclaré Youga Sow, ingénieur géologue et expert en stratégie d’affaires. Malgré un taux de croissance du PIB estimé à 12,10 % au premier trimestre 2025 , il invite à la prudence : « Ce ne sont que des chiffres mis en avant, mais l’économie, c’est bien plus que cela. C’est la production, la distribution, le pouvoir d’achat, et la capacité à générer de la valeur ajoutée dans le pays. »
Selon lui, les indicateurs macroéconomiques ne reflètent pas la réalité du terrain. Le ralentissement est perceptible à la fois dans les milieux économiques et au sein de l’administration publique.
Youga Sow déplore l’absence de commandes publiques depuis l’arrivée du nouveau régime, freinant la relance des grands projets d’infrastructure. Il pointe également les difficultés de recouvrement des arriérés de paiement dus par l’État aux entreprises, et la tendance croissante à marginaliser les entreprises nationales, réduites à de simples sous-traitants pour des groupes étrangers.
Autre point de friction : la pression fiscale jugée excessive. « Les acteurs économiques ressentent une forte pression fiscale et une absence de lisibilité. Cela nuit à la confiance et à la dynamique d’investissement », a-t-il averti.
Face à ce climat économique tendu, l’ancien dirigeant appelle à un sursaut : « Il est temps d’agir ! Si les autorités donnent le ton et tracent la voie, il n’est pas admissible que les autres acteurs restent en retrait. » Il insiste sur la nécessité pour l’État de créer des conditions favorables, notamment par un cadre fiscal clair et incitatif, afin de redonner confiance aux investisseurs et relancer la machine économique.
Pour Youga Sow, la relance économique passera par un soutien accru aux entreprises locales, une meilleure lisibilité des politiques publiques, et une meilleure répartition de la commande publique. « L’État doit jouer son rôle de catalyseur, pas forcément en investissant directement, mais en clarifiant l’horizon économique pour permettre aux acteurs privés de se projeter », a-t-il conclu.

