Le Sénégal a récemment commencé à exporter la quasi-totalité de son pétrole brut produit sur le champ offshore de Sangomar vers des acheteurs européens, selon un rapport de Business Insider Africa. Cette décision marque une étape importante dans l’intégration du pays aux marchés mondiaux de l’énergie, mais elle met également en lumière les limites de l’infrastructure de raffinage nationale.
La production du champ de Sangomar, lancée plus tôt cette année, est estimée à environ 100 000 barils par jour. Pourtant, la raffinerie de Dakar, propriété de l’État et dotée d’une capacité de 30 000 barils par jour, continue de fonctionner avec du brut importé du Nigeria, notamment le grade Erha, plus léger et moins soufré.
Une question de compatibilité technique
Les responsables sénégalais expliquent que ce choix est dicté par des réalités techniques. Le brut de Sangomar, avec une gravité API de 31 et une teneur en soufre de 1 %, est moins adapté à la configuration actuelle de la raffinerie, conçue pour traiter des bruts plus légers comme l’Erha nigérian (API 36, soufre 0,2 %).L’exportation du brut sénégalais vers l’Europe permet au pays de générer des revenus importants, mais elle soulève des questions sur la souveraineté énergétique et la résilience face aux fluctuations des prix internationaux. Les experts du secteur estiment que sans modernisation de la raffinerie, le Sénégal continuera à exporter son propre pétrole tout en important du brut pour sa consommation locale.
Vers une réforme du secteur énergétique ?
Cette situation met en évidence la nécessité pour le Sénégal d’investir dans la modernisation de ses infrastructures de raffinage afin de tirer pleinement parti de ses ressources naturelles. Une telle réforme permettrait non seulement de réduire la dépendance aux importations, mais aussi de renforcer la sécurité énergétique du pays à long terme.Le démarrage de la production pétrolière à Sangomar représente une avancée majeure pour le Sénégal. Toutefois, pour que cette ressource devienne un levier de transformation économique durable, le pays devra relever le défi de l’adaptation de ses infrastructures énergétiques.
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