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Le calvaire des enfants mineurs de Séby-Ponty

POLITIQUE
Mardi 28 Février 2017

Depuis le début du mois de janvier 2017, des missions de la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP) se succèdent au Centre d’adaptation sociale (CAS) de Sébi-Ponty pour voir les modalités d’installation de l’Ecole nationale de l’administration pénitentiaire (Enap) dans les locaux dudit centre.
Mais à l’instar des Palestiniens poussés dans leurs derniers retranchements par les Israéliens, les mineurs, occupants légitimes du site, risquent d’être chassés de leur patrimoine par la faute du ministre Sidiki Kaba qui a ordonné une répartition inéquitable du CAS entre eux et les nouveaux colons de l’Enap.


Centre d'adaptation sociale de Séby-Ponty
Centre d'adaptation sociale de Séby-Ponty
C’est ainsi que le lundi 09 janvier 2017, une délégation ministérielle dirigée par le Secrétaire général, M. Ndiaye, accompagné du Dage, a trouvé sur place M. Amadou Ndiaye (Directeur adjoint) de la Direction de l'éducation surveillée et de la protection sociale (DESPS) et le Colonel Daouda Diop de la DAP pour s’accorder sur une clé de répartition des locaux du centre. Après une inspection des lieux, ils se sont retirés au niveau de la bibliothèque du Centre pour décider du partage des locaux dans l’esprit de la lettre ministérielle N°09355 du 23 décembre 2016, autorisant la DAP à utiliser une partie du CAS pour l’implantation de l’Enap.
 
Au sortir de cette réunion, M. Amadou Ndiaye, le directeur adjoint, a expliqué à l’actuel directeur du CAS, Malick Ndiaye, que les six salles de classe, les trois blocs de dortoirs, le logement du Directeur, le réfectoire et les bâtiments d’en face devaient revenir à l’Enap, tandis que le CAS ne conservait que le 4e bloc de dortoirs (02 chambres pour les jeunes plus une permanence pour l’Educateur de service), le bloc cyber (infirmerie, salle cyber, bibliothèque+toilettes publiques), le bloc administratif (Direction, bureaux Intendant + Responsable pédagogique) et la rotonde (édifice de forme ronde par dedans et par dehors, et surmonté d’une coupole). Quant à la cuisine, il a été convenu de la partager. Il a précisé que les magasins où il y avait la chambre froide n’en faisaient pas partie et qu’ils étaient sous la responsabilité du Directeur du centre.
 
Dès le lendemain mardi 10 janvier 2017, le personnel et les mineurs ont commencé à libérer les emprises pour s’installer dans leur zone fixée par le partage. C’est ainsi qu’en quelques jours, ils ont déplacé des tonnes de bagages et réaménagé leur espace de vie. Les jeunes ont nettoyé leur nouveau dortoir et installé leurs lits avec une chambre pour les grands et une autre pour les petits.
 
L’infirmerie a été réaménagée pour servir de dortoir pour la cuisinière de  service, de salle télé pour les jeunes et de magasin de stockage des vivres et de matériels. Ils y ont installé leur congélateur pour la conservation de la viande et du poisson.
 
La salle cyber a été subdivisée en deux parties : d’abord en classe avec un tableau en bois peint en vert ; ensuite en cyber (le matériel est disposé au fond de la salle en attendant d’être bien aménagé).
 
La partie située derrière le bloc cyber où il y avait des arbustes et des herbes a été bien déblayée. Avec une utilisation rationnelle de l’espace, elle sert déjà de lingerie. Elle peut, en outre, accueillir le potager et une salle de classe à l’air libre sous un manguier avec la possibilité d’avoir un tableau sur le mur de clôture. Cet espace sous le manguier peut être utilisé comme atelier d’arts et de bricolage.
 
Ensuite, ils ont transporté tous leurs bagages (matériels agricole et avicole, armoires, chaises, lits défectueux et autres) au niveau du magasin n°2 situé dans le hangar contenant la chambre froide.
Pour le déménagement de certains bagages, l’Enap a mis à leur disposition quelques prisonniers, juste après la visite de courtoisie de leur nouveau Directeur (le Lieutenant Moussa Diop) qui a manifesté sa volonté à vivre dans la paix avec le CAS.
 
Cependant, il faut noter un incident le vendredi 20 janvier 2017 qui a bouleversé cette entente. En effet, le matin, le Lt Diop avait sommé au directeur du CAS d’enlever leurs bagages de la salle ronde car il aurait reçu des instructions de sa hiérarchie lui intimant de récupérer la salle ronde. Ce dernier lui ai fait savoir que d’après le compte rendu du Directeur adjoint du DESPS, M. Ndiaye, celle-ci faisait partie de leur domaine et qu’ils doivent y installer leur cuisine. Comme il n’y avait pas de procès-verbal de la répartition, M. Diop a envoyé des agents pénitentiaires et des prisonniers pour mettre tous leurs bagages dehors. Le directeur du CAS et son personnel ont été obligés de les mettre pêle-mêle dans le magasin. Ils y sont opposés en vain et ont informé de suite le Directeur adjoint du DESPS qui leur a rappelé pour confirmer que la rotonde était pour eux. Malgré cela, ils l’ont récupérée et sécurisée avec un cadenas. M. Malick Ndiaye a appelé le Lt Diop pour lui signifier toute sa désapprobation et son indignation par rapport à ce forcing puisque tout ce qu’il demandait est qu’il lui montre un document écrit prouvant que la rotonde leur a été attribuée. Cela n’étant pas encore fait, ils leur ont imposé leur force. C’est pourquoi lui et son personnel réclament incessamment le PV de répartition comme base de travail.
 
Après cet épisode de réaménagement de l’espace du CAS, les nouveaux occupants sont à pied d’œuvre pour différents travaux (électricité, plomberie et terrassement avec utilisation de gros engins) au sein du site.
A ce jour, ils ont changé complètement la configuration du centre avec une large avenue à l’entrée qu’ils vont paver pour leurs défilés habituels, l’aménagement d’un carré d’armes là où il y avait le potager et l’installation d’un terrain de football entouré d’une piste d’athlétisme, derrière le poulailler avec comme dégâts collatéraux la disparition d’anciennes bâtisses à l’entrée et du verger (manguiers éliminés).
 
Le mardi 24 janvier 2017, le Directeur de l’Enap a accueilli les 200 élèves pénitentiaires pour démarrer leur formation. Lui et le Lt Diop ont demandé au directeur du CAS de canaliser ses mineurs pour qu’ils évitent leur zone d’instruction militaire qui doit être tenue secrète. Dans la même veine, ils ont demandé au club de basket d’arrêter les entraînements.
 
Aujourd’hui les mineurs sont obligés avec du matériels de  récupérations, de construire avec ingéniosité leur nouveau poulailler pour sécuriser leurs volailles. Il faut préciser que leur poulailler qui pouvait contenir jusqu’à 900 sujets a extorqué par les nouveaux occupants. Et derrière leurs locaux, ils ont aussi aménagé un espace pour planter des bananes et y pratiquer l’agriculture.
Mais leur obstacle, c’est le manque d’eau. Les nouveaux occupants ont tout bonnement coupé le branchement qui alimentait la partie occupée par le directeur du CAS et son personnel. Les enfants sont obligés de se lever à 4h ou 5 h du matin pour aller de l’eau au sein du village de Séby-Ponty avec tous les risques d’agression. Ainsi ils espèrent petit à petit avec cet acharnement continu et ces formes de terrorisme psychologiques parvenir à chasser définitivement les mineurs de leur centre.
 

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