Un post qui dérange le sommet
Moins de 48 heures après la publication, Salimata Dieng a été convoquée à deux reprises, dont une fois en présence d’autres chargés de mission. Elle affirme que Sidy Alpha Ndiaye, ministre chargé des Affaires juridiques et directeur de cabinet adjoint du Président, lui a reproché un manque de loyauté envers Bassirou Diomaye Faye. La décision de son limogeage a été prise discrètement, sans communiqué officiel, mais a rapidement fuité dans les médias.Dans un texte intitulé « Pastef : entre négligence de sa jeunesse et oubli de certains militants », Salimata Dieng dénonce un laxisme grandissant, un bureau politique silencieux, et une marginalisation des jeunes militants. Elle critique notamment :
- Le manque d’accompagnement des ex-détenus du parti.
- L’absence de responsabilités pour des militants compétents.
- La stagnation de jeunes cadres cantonnés à des titres sans contenu réel.
Salimata Dieng dresse un bilan amer de la gouvernance actuelle. Elle pointe du doigt le laxisme croissant au sein du parti, l’absence de reconnaissance envers les militants de base. le manque de responsabilités confiées aux jeunes, souvent cantonnés à des titres sans contenu réel ainsi que le silence du bureau politique laissant le président Ousmane Sonko seul à porter les initiatives.
Elle critique également la gestion de la DER, censée cibler les jeunes et les femmes, mais confiée à des responsables âgés, selon elle, en décalage avec les besoins du terrain.
Une réaction rapide et controversée
Suite à ce post, Salimata Dieng a été convoquée à deux reprises, dont une fois en présence d’autres chargés de mission. Elle affirme que Sidy Alpha Ndiaye, ministre chargé des Affaires juridiques et directeur de cabinet adjoint du Président, lui a reproché un manque de loyauté envers Bassirou Diomaye Faye.Peu après, elle a été démise de ses fonctions à la Présidence, une décision qu’elle juge désolante, estimant qu’un simple post ne devrait pas entraîner une telle mesure. Elle précise qu’elle s’exprimait en tant que responsable de la JPS, et non en tant que fonctionnaire.Le limogeage de Salimata Dieng a suscité une vague de réactions au sein du parti, notamment chez les jeunes militants. Ousmane Sow, responsable Pastef à la Médina, a publié un message de soutien sur Facebook, dénonçant une décision qui révèle un malaise plus profond.
« Salimata n’a rien fait d’autre que traduire, avec courage et lucidité, ce que beaucoup murmurent : un parti qui s’éloigne de sa base, une jeunesse qui se sent oubliée, des militants relégués au silence. »Il rappelle que Pastef a été fondé sur des valeurs de rupture, de vérité et de courage, et que sanctionner une voix critique revient à trahir ces principes.
Une crise révélatrice d’un malaise interne
L’affaire Salimata Dieng met en lumière une fracture croissante entre la base militante et les instances dirigeantes du parti. Elle soulève des questions sur :- La liberté d’expression au sein du parti.
- La place réelle de la jeunesse dans la gouvernance.
- Le fonctionnement interne du Pastef, qui semble de plus en plus centralisé autour de son président.
Au-delà du cas individuel de Salimata Dieng, cette affaire pose une question essentielle : le pouvoir peut-il coexister avec la critique constructive ? Dans un contexte où la jeunesse a été un pilier de la victoire électorale, son marginalisation pourrait avoir des conséquences politiques et sociales importantes.
La réaction du parti dans les semaines à venir sera scrutée de près. Pastef devra choisir entre l’ouverture au débat interne ou le repli sur une discipline rigide, au risque de perdre une partie de son capital militant.

