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Serigne Fallou Mbacké : «Une victoire de Macky Sall au premier tour est chimérique»

POLITIQUE
Vendredi 9 Février 2018

Notre entretien du jour est dédié à Serigne Fallou Mbacké, actuel président du Conseil départemental de Mbacké. Jusqu’ à un passé récent, Secrétaire général de la fédération PDS de Touba, avant de mettre en place son propre mouvement sous la bannière duquel il a participé aux dernières élections législatives. Ce mouvement, appelé AND SUKHALI SENEGAL va bientôt se muer en parti politique lors du lancement du congrès qu’il est en train de préparer activement, dit-il.


Faites-nous votre bilan à mi-parcours à la tête du conseil départemental…
 
Notre bilan à la tête du Conseil départemental est satisfaisant, au vu des moyens fort limités qui nous ont été attribués en termes de fonds de dotation et de fonds d’équipements. Jusqu’au moment où je vous parle nous n’avons pas de siège fonctionnel ; le Préfet a d’ailleurs été saisi en urgence, pour nous trouver une maison conventionnée qui pourrait faire office de bureau pour nous mettre de pouvoir travailler dans des conditions à peu près décentes.
L’essentiel des fonds que nous avons reçu a servi à prendre en charge les salaires des agents du Conseil, un personnel pléthorique hérité de l’ex Conseil régional.
Pour les investissements, nous avons participé au relèvement qualitatif de la carte scolaire avec la construction de salles de classes et l’équipement du lycée de Mbacké. Mais nous sommes surtout intervenus dans le domaine de l’amélioration de l’accès à l’eau potable, un problème de grande envergure à Touba, où les quartiers périphériques vivent dans des conditions déplorables et ne bénéficient d’aucune assistance pour la prise en charge de leurs besoins vitaux.
Dans le domaine de l’Education, nous avons ainsi lancé le projet de création d’une régie de transport scolaire, pour soulager les élèves et régler une bonne fois le problème structurel du transport scolaire dans le domaine, causé par le fait principalement que la quasi-totalité des élèves de Touba étudient dans les CEM et Lycées polarisés par la ville sainte sans avoir les moyens de locomotion suffisants pour leur faciliter leurs déplacements.
Ce qui est une contrainte notoire pour le relèvement qualitatif du niveau scolaire et une des causes notoires du taux d’abandon et d’échec scolaires.
Dans le même ordre d’idées, un concours d’excellence départemental a été initié et la première édition aura lieu incessamment.

 Revenez sur les résultats de la Coopération que vous venez de réussir?
 
La coopération décentralisée est une des satisfactions de notre mandat ; nous avons réussi à relancer et renforcer la coopération avec la Région Nouvelle Aquitaine, et aujourd’hui, avec la nouvelle convention que nous avons signée en collaboration avec les six départements des régions de Fatick et Diourbel, les projets de développement commencent à s’installer progressivement dans le département de Mbacké.
Le projet de relance de la filière maraîchère a bouclé ses études et va démarrer incessamment à Taïf. Le projet d’amélioration de la filière caprine a commencé ses activités
Le CDFP de Mbacké est en train de finaliser la mise en place d’une formation en solaire en collaboration avec le Lycée professionnel Philadelphe de Gerde Pessac sur financement de la Région Nouvelle Aquitaine, avec une contrepartie que nous avons fini d’inscrire au budget de cette année.
Un Office départemental pour l’emploi des jeunes va ouvrir ses portes dans les meilleurs délais aussi.
Nous avons cependant une complainte dans le domaine de la coopération institutionnelle avec l’Etat ; En effet, le Projet Agro Forestier dans sa phase III doit démarrer ses activités dans le département de Mbacké. C’est un projet structurant de plusieurs milliards de francs CFA. Nous nous sommes battus pour obtenir la confirmation du financement par la BOAD qui s’est même engagée à financer la réactualisation du document du projet.
Sur la base d’une convention de financement avec le PNDL via l’ARD nous avions mobilisé la contrepartie éventuelle pour cette étude.
Au dernier moment, les fonds qui devaient nous être versés ont été retirés de la convention. Tout autant d’ailleurs que les 80 millions que le Conseil avait décidé d’investir dans la construction d’un centre de santé à Taïf.
Le PAGF a été bloqué par l’ex ministre de l’Environnement pour on ne sait quelle raison. Jusqu’’ à présent nous attendons qu’il soit relancé, et que l’Etat nous donne la place qui nous revient dans son pilotage ; nous sommes en effet la porte d’entrée pour la mise en œuvre des politiques publiques dans notre département, et l’Etat dans le cadre par exemple des conventions de partenariat publiques que le Président de la République encourage aurait dû avoir l’élégance de nous conforter dans nos prérogatives au lieu de porter préjudice à tout un département.
Je n’ose pas croire que des raisons politiques soient la cause de ce blocage.

En vous présentant seul lors des législatives, quelle lecture en tirer?
 
Je tire une grande satisfaction de ma participation aux dernières législatives.
Si les centres de vote de Touba particulièrement ceux situés dans mon bastion électoral n’avaient pas été soit saccagés soit unilatéralement fermés par le régime, j’aurais eu des représentants au Parlement.
Je rends grâce à Dieu, surtout que j’ai réalisé des scores exceptionnels dans des régions où je n’ai même pas pu me rendre.
C’est d’ailleurs fort de ce constat que mes principaux soutiens m’ont convaincu de transformer cette coalition en parti politique pour pérenniser ces acquis et peser davantage sur l’échiquier politique sénégalais.
Car, désormais, l’histoire politique de ce pays s’écrira avec moi.
J’ai décidé en effet de prendre en main mon destin politique et de mettre mon leadership au service des Sénégalais, afin de contribuer à leur satisfaction, par la réalisation de leurs immenses espoirs jusque-là déçus par nos compatriotes qu’ils ont investi de leur confiance.

2018 année électorale en vue de la présidentielle?
 
Tout à fait ! Chacun fourbit ses armes. A Touba, dans le département de Mbacké, partout au Sénégal et dans la diaspora d’ailleurs mes militants et sympathisants s’organisent, et attendent le congrès pour dérouler notre agenda en perspective de cette présidentielle.

Vous soutenez qui?
 
Rires…
Vous auriez pu me demander qui me soutient ?
Je n’exclus pas d’être candidat à l’élection présidentielle.
Quelle est l’offre politique alternative proposée aux Sénégalais ?
Je n’en vois pas.
Examinons sérieusement la situation : Macky Sall a cru se tailler un boulevard vers son deuxième mandat, en exilant Karim Wade, et surtout, en mettant Khalifa Sall présenté à tort ou à raison comme son challenger le plus crédible capable de le conduire au deuxième tour, en prison.
Simplement quand il a fini de se conforter que le chemin était balisé, et qu’il a levé la tête pour contempler son chef d’œuvre, il a aperçu en plein milieu de ce boulevard Idrissa Seck.
Et M. Seck n’est pas le seul candidat qui lui barrera le chemin ?
L’option d’une victoire de Macky Sall au premier tour est   chimérique.
Je crois d’ailleurs que c’est parce qu’il est un lion qui dort comme disait l’autre qu’il reste dans ses rêves éveillés, comme pris dans un sommeil hypnotique où il est définitivement plongé par les potions magiques des magiciens et autres faiseurs de miracles dont il aime s’entourer.

Que reste-t-il  de son Benno ?
 
LE PS et l’AFP en l’état actuel des choses ne peuvent plus lui apporter des voix suffisantes pour espérer un passage, même en force au premier tour. A Dakar où il a gagné sans gloire avec 34%, il a été totalement désavoué.
C’est donc dire qu’au contraire tous les chemins sont balisés pour le départ de Macky Sall au soir du 24 février 2019.
A défaut d’être candidat, je serai aux côtés des hommes et des femmes véritables acteurs de changement capables dans le même état d’esprit que le mien, d’apporter les réponses aux besoins cruciaux du peuple sénégalais.
Si cet homme en ce moment–là s’appelle Idrissa Seck ou Samba ou Mademba, je serai avec lui, pour servir les Sénégalais.

Que pensez-vous du bilan du chef de l’Etat?

Les Sénégalais sont fatigués ; les sénégalais sont exsangues. Mais ce sont de braves citoyens qui ont une véritable culture démocratique ; ils savent que le rendez-vous inéluctable arrivera. Et ils diront alors au revoir à Macky Sall.
Et nous dépoussiérons  les dossiers sous son coude, pour une véritable reddition des comptes, qui constitue un préalable au lancement du développement économique véritable du Sénégal, suivant un modèle politique dont le moteur sera la prise en charge des besoins du Sénégal et la valorisation des acteurs économiques nationaux, ce qui mettra fin à l’extraversion de notre économie qui enrichit la France et les caciques du régime de Macky Sall, au lieu de créer une croissance inclusive qui se traduit par une amélioration des conditions de vie de nos concitoyens plongés dans une misère grandissante, ce qui justifie l’augmentation exponentielle des pauvres que Macky Sall tente d’endiguer en ajoutant 100 000 bénéficiaires à l’aumône qu’il leur distribue tous les trois mois, sur recommandation certainement de ses gourous !

Que pensez-vous de la Franc-maçonnerie qui assaille notre pays ?
 
La Franc-maçonnerie à mon sens est un engagement personnel que prennent les adeptes de ces confréries.
Cela les concerne.
Le peuple sénégalais est suffisamment mature pour refuser toute inféodation de notre régime à ces organisations cabalistiques, véritables suppôts de Satan.
D’ailleurs c’est le peuple sénégalais dressé comme un seul homme qui a empêché la tenue de leur Assemblée Générale sur notre terre.
Ceci devrait constituer un sérieux avertissement pour tout un chacun.

Avez-vous un message à lancer?
 
Que la paix soit sur le Sénégal.
Je donne rendez-vous à tout le monde  au prochain congrès de notre parti, qui marquera un changement profond dans la vie politique sénégalaise.
 
Recueillis par Mamina Diédhiou
 

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