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Servir ou se servir ?

TRIBUNE LIBRE
Mercredi 13 Septembre 2017

Servir ou se servir ?
Un procureur de la République qui rue dans les brancards parce qu’il a été remplacé par son collègue magistrat !

Un ministre qui disjoncte à cause de sa non reconduction dans le gouvernement suite à un remaniement ministériel !

Une personnalité politique qui entre en rébellion contre le Président de la République parce qu’elle n’a pas été nommée ministre !

Des manifestations dans une région sous le prétexte plus que fallacieux qu’aucun ressortissant de cette circonscription n’a été choisi dans le gouvernement !

Une société civile qui râle parce qu’une personnalité supposée «neutre» n’a pas été promue au département de l’intérieur !

Un khalife général qui aurait pesé de tout son poids pour la nomination de son «talibé» à un département ministériel ou une direction jugée juteuse !

Vous avez tous compris que cela ne se passe et ne peut se passer que dans un seul pays au monde : le Sénégal. Un pays qui a décidé d’émerger en marchant sur la tête. Diantre !

C’est à se demander si nos alternances politiques, chantées, jalousées, vantées ne seraient pas maudites. Parce que du temps d’Abdou Diouf encore moins sous le règne de Léopold Sédar Senghor, nous n’avons jamais assisté à un aussi honteux spectacle, qui foule aux pieds les principes de la République. Si jadis, les hommes et les femmes étaient choisis après une enquête de moralité menée en toute discrétion, pour servir la Nation, désormais on se bouscule au portillon avec menaces et pressions de tout acabit pour se servir, servir sa famille, ses amis et ses proches.

Sinon comment comprendre cette levée de boucliers des responsables de l’Alliance pour la République (APR) et de certains alliés. D’aucuns réclament des postes. Certains fustigent le quota qui est alloué à leur formation politique. D’autres menacent de mettre le feu au Macky avec des révélations fracassantes.«Retenez-moi, sinon je vais faire un malheur !»

Toutefois, il fallait quand même s’y attendre. Parce que de la rupture déclarée à l’occasion des différents moments solennels de notre jeune République, est démentie par les actes posés. Rien, absolument rien n’a changé. Ou presque. On continue à faire du Wade sans Wade. Même s’il faut reconnaître qu’avec ce dernier, nous n’avons vu un ministre ou secrétaire d’Etat démissionner le matin pour revenir sur sa décision dans l’après-midi. Mais le comble, c’est quand de telles «gamineries» obligent la Première Dame et l’ancien président du Groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar à se déplacer pour le «raisonner». On avait fini depuis lors de ridiculiser la République. On devrait donc s’attendre  à toutes sortes de chantages dont le président de la République fait l’objet aujourd’hui. Mais, le plus important, c’est qu’il ne cède pas à la pression. Hélas ! Depuis la formation du gouvernement le 7 septembre dernier, des rafistolages se poursuivent pour «caser» et «calmer» les «rebelles» qui font du bruit d’une manière ostensible ou occulte.

Evitons toutefois de généraliser. Puisque dans ce méli-mélo indescriptible, le mutisme de certains et leur calme étonnent plus d’un. Posture républicaine, diront des observateurs.

C’est le cas d’El Hadji Mamadou Diao dit Mameboye mais aussi d’Abdoul Aziz Tall. Le premier est directeur des services fiscaux régionaux dont la structure vient d’être dépouillée de toute sa substance et/ou certains avancent la fermeture prochaine de cette direction. Pourtant, il s’emmure dans un silence bruissant de paroles.Toujours cité, jamais confirmé. Quant à Abdoul Aziz Tall, selon certaines indiscrétions, il allait être promu à un autre département ministériel. La suite est connue.

Abdoulaye Thiam

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