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Tchad : Saleh Kebzabo, ex-opposant de Déby père, devient Premier ministre

INTERNATIONAL
Vendredi 14 Octobre 2022

Il était l’un des principaux opposants à Idriss Déby, l’ancien président tchadien. Le 12 octobre, Saleh Kebzabo a été nommé Premier ministre de la transition par Mahamat Idriss Déby. “Le Djely” s’interroge sur cette nomination surprise, y voyant une stratégie politique du nouveau président de la transition et un possible “reniement” pour le nouveau chef de gouvernement.


À 75 ans, Saleh Kebzabo prend la tête du gouvernement de transition au Tchad [sa nomination intervient au lendemain de la démission de l’ancien Premier ministre Pahimi Padacké et de son gouvernement.
Il a été nommé ce mercredi 12 octobre, à la suite de l’investiture, deux jours plus tôt, du général Mahamat Idriss Déby comme président de la deuxième phase de la transition, qui devrait durer deux ans.
Très fin connaisseur de l’espace politique tchadien, dont il est un des grands animateurs depuis au moins une trentaine d’années, il devra prochainement composer un gouvernement d’union nationale, conformément aux engagements du président. Si pour le chef de l’État tchadien, le choix porté sur l’ex-opposant de Déby père est un pari à la fois sur l’ouverture et sur l’expérience, pour le leader de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR) [parti d’opposition, d’obédience sociale-démocrate et fondé en 1992], la primature à son âge peut s’apparenter à un réalisme.
Même si, dans l’optique d’une probable succession dynastique à la tête du pays, on risque de lui reprocher une grosse contradiction dans son engagement, voire un certain reniement.

Récompense et expérience

Il importe de nuancer le symbole d’ouverture qu’on pourrait rattacher à la nomination de Saleh Kebzabo au poste de Premier ministre par le général Mahamat Idriss Déby Itno. Bien sûr, personne ne peut nier le fait que le leader de l’UNDR a été un farouche opposant au président Idriss Déby, tué sur le terrain de bataille en avril 2021 [dans un combat mené contre des rebelles dans le nord du pays].
Mais ce statut d’opposant, le renard politique qu’est Kebzabo l’a laissé tomber aussitôt le fils de Déby choisi pour succéder à celui-ci. Du coup, durant les dix-huit derniers mois, il a clairement été du côté du général Mahamat Idriss Déby. Par conséquent, sa nomination s’apparente davantage à une récompense qu’à une ouverture.
Toutefois, en misant sur lui, le président s’entoure d’une expérience qui peut s’avérer fort utile. N’ayant pas encore fêté ses 39 ans, le président tchadien, à la tête d’un pays sur lequel son père a régné sans partage pendant trente ans et qui est traversé par autant de lignes de fracture que de blessures, n’a pas tort de vouloir s’appuyer sur l’expérience politique et la connaissance du pays de Saleh Kebzabo.
Rompu aux intrigues et autres chausse-trappes qui font la trame de la compétition politique dans ce pays, l’ex-opposant saura éviter à la transition certains pièges auxquels cette dernière est potentiellement exposée. Il saura par ailleurs mieux aborder la frange de la classe politique tchadienne qui se montre encore méfiante.
Il pourrait même rétablir le pont avec les factions rebelles armées n’ayant pas pris part au dialogue national inclusif et souverain (DNIS) [ouvert le 20 août dernier et clôt officiellement ce 8 octobre, ce dialogue visait théoriquement à permettre de réformer les institutions et de mettre en place une nouvelle Constitution].

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