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Sa Majesté impériale, Macky 1er

POLITIQUE
Jeudi 18 Avril 2019

Le chef de l’Etat va supprimer le poste de Premier ministre. Il voudrait écarter cet échelon intermédiaire afin que ses ministres lui rendent compte directement. Toutefois, avec cette mesure, il risque de concentrer tous les pouvoirs entre ses mains. Ce qui pousse notre interlocuteur, un éminent universitaire qui a requis l’anonymat, à soutenir que Macky Sall sera plus qu’un Roi, «un empereur». Cependant cette attitude ne sera pas sans conséquence. En cas d’échec, ce sera celui du président de la République qui n’aura plus désormais de boucliers.

Il l’avait annoncée lors de la prestation de serment. Il est en passe de la réaliser. C’est maintenant clair dans l’esprit de ses concitoyens, Macky Sall va procéder à un toilettage du texte constitutionnel. Cela passe par la suppression du poste de Premier ministre mais aussi d’autres mesures additives. Pressé par le temps, le chef de l’Etat veut aller vite. Selon lui, cinq années ça passe vite et, puisqu’il veut laisser quelque chose pour la postérité, il a décidé de prendre les choses en mains. Interrogé pour éclairer notre lanterne et celle de nos lecteurs sur la pertinence ou non de la suppression du poste de Premier ministre, notre interlocuteur qui préfère garder l’anonymat explique qu’il y a quelque chose de positif dans cette initiative. «Il y aura plus de cohérence dans le contrôle de l’action gouvernementale car le Président aura directement affaire avec celui qui a en charge d’exécuter un programme dans un département donné» explique d’emblée cet universitaire sous le sceau de l’anonymat. Selon lui, la suppression du poste de Premier ministre permettra au président de la République de renoncer au bouclier qu’était le chef du gouvernement mais aussi de régler le problème du dauphinat. «Le Président a envie de prendre en mains directement la gouvernance du pays. Macky Sall veut à la fois régner et gouverner. Il veut manœuvrer directement le pays, c’est pourquoi il a décidé de renoncer au bouclier qu’était le PM. Ce dernier lui servait aussi d’intermédiaire avec les ministres.

«Aujourd’hui, avec cette suppression, Macky Sall va aller directement au front. Ce qui est risqué pour lui car s’il réussit, ce sera un triomphe et un succès personnel qui peuvent lui faire nourrir d’autres ambitions. Mais s’il y a échec, ce sera celui du Président de la République » explique notre interlocuteur. «La seconde lecture que pourrait faire le chef de l’Etat, c’est que peut être qu’il a eu vent du dauphinat. Il y a eu beaucoup de bruits autour du poste de Premier ministre. Plusieurs personnalités politiques voulaient ce poste. En le supprimant, il supprime un objet de cristallisation, de convoitises. Cela va lui permettre d’éviter de futurs conflits, des tiraillements entre membres de son parti ou de sa coalition qui auraient quelques velléités pour occuper ce poste » a argumenté notre universitaire anonyme.
Lequel estime qu’avec cette mesure, forcément, le Président sera plus fort car tous les pouvoirs dévolus au PM vont lui échoir en plus de ceux que lui confère la Constitution. « Il va avoir tous les pouvoirs administratifs et règlementaires. C’est lui qui détiendra le pouvoir exécutif et le gouvernement n’existera que de nom. En réalité, il n’y aura plus de gouvernement. A la place, on verra à un président de la République et ses collaborateurs. Si vous y ajoutez la forte majorité dont il dispose à l’Assemblée nationale, vous vous rendrez compte à quel point il devient puissant et fort » indique ce constitutionaliste qui considère que, dans ses conditions, il y aura une absence de contre-pouvoirs.

Les conséquences de cette suppression «Certains observateurs craignent un pouvoir présidentiel trop fort. Une tendance à l’autoritarisme et à la dictature. Il va devenir quasiment plus qu’un Roi, un empereur !» a martelé notre interlocuteur. Selon lui, cette suppression du poste de Premier ministre occasionnera un surcroît de travail pour le président de la République. Mais, s’empresse-t-il de relativiser, «puisqu’il a eu l’intelligence de nommer un ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence, j’imagine qu’une bonne partie du travail va lui incomber. En tout état de cause, il y aura une charge de travail supplémentaire mais peut-être qu’il est suffisamment préparé pour l’assumer» conclut notre universitaire ayant requis l’anonymat. 

Avec le Témoin
 

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