Menu


AIDA MBODJI :L'engagement en bandoulière

PORTRAIT
Lundi 24 Juillet 2017

«Lionne du Baol !» C’est le surnom donné à Aïssatou Mbobj dite Aïda. Femme politique de Bambey, l’actuelle présidente du groupe parlementaire «Libéraux et Démocrates», a d’abord milité au Parti socialiste avec son mouvement dénommé «Abdou Woor». Elle côtoie par la suite Feu Assane Diagne et se voit propulser à la tête de l’Union des sections du PS qui, pourtant n’existait pas dans l’organigramme des Verts. N’empêche, il fallait trouver à cette enseignante de profession un poste pour mieux faciliter son ancrage dans le Baol.


Au fil des années, Aïda Mbodji va d’ailleurs gravir les échelons. Première adjointe au maire de Bambey sous Feu Mbaré Fall, elle décroche aussi le poste de secrétaire au conseil régional de Diourbel sous Mamadou Fall et Feu Iba Guèye.

 
RUPTURE AVEC LES SOCIALISTES
 
Au lendemain de la première alternance survenue au Sénégal le 19 mars 2000, Aïda Mbodji fera partie de ceux qui vont quitter le navire socialiste pour se réfugier dans les prairies bleues wadiennes.
Elle va même nouer une amitié dite de façade avec Aminata Tall avant d’être propulser dans un département ministériel après le départ d’Idrissa Seck et de son ex-ami Pape Diouf du gouvernement. Elle finit par s’imposer à Bambey au détriment même de son propre frère, Pape Abdou Khadre Mbodji contre qui, elle va livrer une bataille fratricide dont les séquelles peinent à se cicatriser.
 
De «FANTOMAS» à «MA CARTE, MA CAUTION»
 
Toutefois, il faut relever qu’entre Aïda Mbodji et Me Abdoulaye Wade, ça n’a pas été qu’un parfait amour. Loin de là ! La Lionne du Baol a été même l’une des plus grands pourfendeurs du pape de Sopi qu’elle aimait souvent tourner en déraison avec un ton moqueur. Ses détracteurs ne ratent d’ailleurs jamais l’occasion de lui rappeler le sobriquet «Fantomas». Un personnage central d’une comédie policière française réalisée par André Hunebelle dans les années 60, qu’elle collait à son exmentor. Non pas pour les méfaits et autres vols audacieux commis par Jean Alfred Villain-Marais dit Jean Marais, mais plutôt pour son crâne rasé et sa ressemblance avec Me Wade. Aïda Mbodji avait sorti une telle boutade face à Woré Sarr lors d’un débat resté dans les annales politiques sénégalaises.
 
 Mais Aïda Mbodji, c’est aussi cette femme déterminée à défendre contre vents et marrées son leadership jusqu’au bout. Devant une contestation tous azimuts, marquée symboliquement par le 23 juin 2011, Mme Mbodji a tenu bon. Elle lance un mouvement «Ma carte, ma caution» validant une 3ème candidature de Me Wade en poussant par la même occasion des milliers de militants à aller s’inscrire sur les listes électorales. Elle recevra les félicitations publiques du Pape du Sopi mais aussi de son épouse Viviane. A la survenance de la 2ème Alternance politique le 25 mars, elle fait preuve de résistance et affiche même ses ambitions pour le contrôle du PDS. Avec le soutien de Wade, elle récupère le groupe parlementaire des mains de Modou Diagne «Fada» après une longue bataille médiatico-politique.
 
COALITION AND SAXAL LIGGEY : L’émancipation ?

Mais très vite, Aïssatou Mbodji sera confrontée à une nouvelle bataille contre cette fois… Oumar Sarr à qui, Me Wade a confié les clés de la maison PDS qui avait fini de prendre l’eau de toute part. Le pêché du Coordonnateur du PDS ? C’est d’être parti en tournée sans aviser la «Lionne du Baol». Le ton monte ! Elle charge M. Sarr qui tente d’apaiser la situation. Mais Aïda Mbodji refuse de s’endormir. «J’ai pris l’engagement personnel, sans ton aval, de dérouler une tournée nationale.  J’en ai parlé à Wade et c’est lui qui m’a autorisé à faire cette tournée pour mettre terme à la léthargie qui gangrénait le Pds. Je lui ai demandé de m’envoyer un mail qui me servirait de preuve au cas où des gens chercheraient à créer des distorsions entre lui et moi. Mon mouvement, je l’ai lancé en 2014 avec la bénédiction de mon leader Me Abdoulaye Wade», balance-t-elle à Oumar Sarr.
 
Le point de non-retour serait atteint à partir de ce moment. Puisque Wade semble prendre faits et causes pour Oumar Sarr. La génitrice de «Abdou Woor ; Fantomas ; ma carte, ma caution», s’engage dans les Lé- gislatives avec sa coalition And Saxal Liggey et déclare à qui veut l’entendre ceci : «Aujourd’hui, ma posture ne me donne plus le droit de me ranger derrière une personne. Tout le monde sait que ce régime a réduit à néant les espoirs du peuple sénégalais. C’est pourquoi, notre ambition est d’avoir une majorité à l’Assemblée nationale pour faire face à ce pouvoir. Nous réaffirmons notre ancrage dans l’opposition».
 
Pourtant, comme d’autres coalitions, la sienne est considérée, à tort ou à raison, d’être parrainée par le Président de la République, Macky Sall. Reste maintenant à savoir si, Mme Mbodji qui est très introduite dans l’establishment religieux de Touba et Mbacké va pouvoir relever le défi de devenir député sous sa propre bannière. Un challenge à hauts risques !
 
Aboulaye Thiam Sud Quotidien

Nouveau commentaire :

POLITIQUE | ECONOMIE | SOCIETE | CULTURE | SPORT | INTERNATIONAL | PEOPLE | TV & RADIO | TRIBUNE LIBRE | CONFIDENTIEL | COUP DE COEUR | COUP DE GUEULE | PORTRAIT | LETTRE DU JOUR | VU SUR FACEBOOK | FAITS DIVERS | INSOLITE | ILS ONT OSE LE DIRE | MEDIAS | EDITORIAL | COMMUNIQUE | NECROLOGIE | PUBLIREPORTAGE | NTIC | SANTE | JUSTICE | DIPLOMATIE | DIPLOMATIE | GUEST EDITORIALISTE | ENVIRONNEMENT | INSTITUTIONS | RELIGION | EDUCATION | AGRICULTURE | PAROLE DE CAMPAGNE | Antivirus, la chronique d'Abdoulaye Der | COVID-19 | KEEMTAAN GI | Echos des Locales 2022