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AISSATA TALL SALL, UNE ROBE NOIRE INSOUMISE

PORTRAIT
Vendredi 21 Juillet 2017

Aissata Tall Sall n’est autre qu’une intelligence en mouvement. Verbe facile. Français châtié. L’avocate surnommée la «Lionne du Fouta» ne prêche pour autant pas dans le désert. Ses sorties sont suivies, épluchées, écoutées et entendues. Elle hypnotise les foules grâce à son éloquence. Aussi bien dans la langue de Molière qu’en langues nationales (wolof et puular). Propulsée par Abdou Diouf, comme ministre de la communication, porte-parole du dernier gouvernement socialiste du Premier ministre Mamadou Lamine Loum, Aïssata comme l’appellent les intimes, n’a depuis lors plus perdu de son superbe.


Elle va résister à la pression wadienne au lendemain de la première Alternance politique sénégalaise survenue le 19 mars 2000 et fini par devenir l’une des figures emblématiques de la nouvelle opposition (PS) dont les grands responsables avaient quitté le navire.

 Ce qui lui a permis de vite gravir des échelons avec une cooptation dans le bureau politique du PS où elle se verra confier le porte-parole. Lors du congrès du PS en 2007, elle s’adjuge le poste de Secrétaire générale de l’Union régionale des femmes de Saint-Louis. Une première !

Son ascension se poursuit avec la mairie de Podor qu’elle brigue et remporte en 2009 avec Benno Siggil Senegaal d’alors. Mais la survenance de la deuxième Alternance en 2012 et la répartition du quota socialiste au sein de la nouvelle alliance stratégique avec Macky Sall freinent son envol.
 
LES RAISONS D’UNE BROUILLE AVEC OUSMANE TANOR DIENG
 
Pour beaucoup de Socialistes, Aïssata Tall Sall a toujours été la «protégée» voire la «préférée» d’Ousmane Tanor Dieng. Mieux, certains analystes soutiennent même qu’OTD n’est pas étranger à sa fulgurante montée vers les sommets. Toutefois, des sources dignes de foi ont confié à Sud Quotidien, les raisons de cette «brouille».
 
Si officiellement, Aïssata Tall Sall n’a pas digéré le fait que BBY ou plus particulièrement le PS n’ait rien voulu faire dans la bataille qu’elle a livrée contre l’- homme d’affaires Mamadou Racine Sy en 2014, pour le contrôle de Podor, nos sources soutiennent que le mal est plus profond. En effet, au lendemain de l’Alternance, Macky Sall, aurait pensé à faire d’Aissata Tall Sall, un ministre. Une volonté qui n’a pas rencontré l’assentiment de Tanor Dieng qui aurait rétorqué au Chef de l’Etat qu’il appartenait plutôt au PS de choisir ses deux membres pour figurer dans le gouvernement. Résultats : le choix sera porté sur Aminata Mbengue Ndiaye et Sérigne Mbaye Thiam. Une décision qui aurait resté en travers de la gorge de la «Lionne du Fouta».
 
ET MAINTENANT, ELLE OSE L’AVENIR
 
 La rupture d’avec le Parti socialiste semble consommer. Même si officiellement, Aissata Tall Sall ne dit pas avoir quitté les «Verts» et que ces derniers ne lui ont non plus notifié son exclusion. Ce, nonobstant les actes de rébellion souvent dénoncés par le bureau politique que la mairesse de Podor a boudé depuis belle lurette. Pour montrer son désaccord, Aïssata Tall Sall a d’abord tenté de former un duo avec Khalifa Ababacar Sall. Mais il a vite fait long feu, à cause de l’absence de détermination d’alors du maire de Dakar. Elle se retrouve alors seule au front. Refusant d’abdiquer dans son combat contre ce que ses partisans ont qualifié d’injustice et de tentative de liquidation politique. Ce qui a débouché sur la création d’Oser l’Avenir.

L’avocate décide ainsi de sortir définitivement de la tutelle socialiste pour voler de ses propres ailes, parce que ne pouvant pas vivre dans un corset. C’est ainsi que celle que la presse a surnommé la Ségolène Royal sénégalaise lance le samedi 20 mai son mouvement. D’emblée, elle avertit : «il est hors de question pour nous, de faire des coalitions de circonstance». Réponse presque anticipative à ses détracteurs qui ont vite pensé à tort ou à raison qu’Oser l’Avenir n’est autre qu’une coalition de plus parrainée le Chef de l’Etat Macky Sall et financée par le milliardaire sénégalais établi au Burkina Faso, Harouna Dia.
 
La maire de Podor d’ajouter : «Nous préférons être nous-mêmes, parler au Sénégal, avoir la conviction des Sénégalais et remporter la victoire aux législatives» prévues le 30 juillet prochain. Ces joutes seront donc une sorte de test grandeur nature pour la «Lionne du Fouta» en perspective de la Présidentielle de 2019.
 
Fera-t-elle mieux que le Professeur Amsatou Sow Sidibé et la styliste Diouma Dieng Diakhaté, les deux premières candidates dans une élection présidentielle au Sénégal ? Rendez-vous au soir du 30 juillet pour voir ce, à quoi, on devrait s’attendre avec Aïssata Tall Sall en... 2019.
 
 
Par Abdoulaye Thiam (Sud Quotidien)

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