Trois dossiers, une même figure médiatique
Le premier dossier concerne une plainte pour diffamation déposée par Ibrahima Barry Gassama, enseignant distingué lors du Grand Prix du Chef de l’État pour l’Enseignant. Lors d’une émission diffusée sur SenTV, Abdou Nguer avait mis en doute la légitimité de cette distinction, accusant le lauréat de fraude. Ces propos ont été jugés diffamatoires par l’intéressé, qui a engagé des poursuites.Le deuxième dossier porte sur des accusations d’offense au chef de l’État et de diffusion de fausses nouvelles, des infractions graves dans le contexte sénégalais. Le troisième dossier est lié à une vidéo publiée sur TikTok, dans laquelle Abdou Nguer appelait à une autopsie de l’ancien président de la Cour suprême, Mamadou Badio Camara, suscitant une vive polémique.
Lors de l’audience, Abdou Nguer a catégoriquement nié les accusations de diffusion de fausses nouvelles et d’offense au chef de l’État. Cependant, les extraits sonores des séquences incriminées ont été diffusés en salle, et le prévenu a fini par reconnaître être l’auteur des propos.
L’interrogatoire a révélé des contradictions majeures dans sa défense. Interrogé sur les sources de ses affirmations, il a d’abord déclaré avoir lu les informations sur le site de la Cour des comptes, avant de se rétracter en affirmant qu’il ne savait pas lire. Face à cette incohérence, le juge a insisté, révélant une fragilité dans la crédibilité du témoignage.
Un procès sous haute tension
Le procès a été partiellement renvoyé au 12 novembre, notamment pour permettre à Me El Hadji Diouf, nouvel avocat d’Abdou Nguer, de prendre connaissance du dossier. L’absence de Bougane Gueye Dany, patron de D-Media et employeur du chroniqueur, a également motivé ce renvoi.Ce procès soulève des questions fondamentales sur la liberté d’expression, la responsabilité des médias, et les limites du discours public dans un contexte politique tendu. Il met en lumière les risques juridiques encourus par les figures médiatiques lorsqu’elles abordent des sujets sensibles sans vérification rigoureuse.
Sur les réseaux sociaux, les réactions sont partagées. Certains dénoncent une instrumentalisation politique de la justice, tandis que d’autres appellent à une régulation plus stricte du discours médiatique. Dans les milieux éducatifs, la défense de l’honneur de l’enseignant plaignant est largement soutenue.
