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Amsatou Sow Sidibé, combattante des droits humains

PORTRAIT
Mardi 25 Juillet 2017

Juriste et droit-de-l'hommiste, militante de la paix dans le monde, sentinelle des droits des femmes et des enfants, femme politique, éminente universitaire. Vous avez bien compris qu’il ne s’agit et ne pourrait s’agir de personne d’autre que d’Amsatou Sow Sidibé (64 ans). Première femme candidate à une élection présidentielle en 2012 contre Abdoulaye Wade, titulaire de chaire de droit privé à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, elle a eu à former la plupart des juristes sénégalais qui exercent aujourd’hui dans les plus hautes fonctions dans notre pays, en Afrique et un peu partout dans le monde.


Très pédagogue, elle savait captiver les étudiants de la faculté des sciences juridiques et politiques surtout dans sa matière, le droit civil. D’ailleurs, elle est souvent accompagnée par des tonnerres d’applaudissements dans les amphithéâtres, après chaque cours magistral donné à ses étudiants.
 
Infatigable molitante des droits de l’homme
 
Première femme membre de l’ONEL (Observatoire national des élections) dirigé alors par le Général, Lamine Cissé, Amsatou Sow Cissé s’est révélée être une grande combattante pour l’émancipation de la femme. En témoigne, ces quelques mots de l’Académicien Jean-Christophe Rufin, à son égard au moment de lui remettre l’insigne de Chevalier de la Légion d’honneur française.
 
 «Le Professeur Amsatou Sow Sidibé appartient à une catégorie de juristes qui ouvrent de nouveaux horizons pour le droit, défrichent de nouveaux champs, forgent de nouveaux outils appliqués à la réalité mouvante des sociétés en évolution. La juriste a milité longtemps dans l’action humanitaire et a évolué dans le droit international humanitaire. Le Professeur Amsatou Sow Sidibé appartient à l’armée pacifique des découvreurs. Son terrain n’a pas été la guerre mais un autre sujet négligé : le droit des femmes et des enfants. Elle met clairement en lumière la question des mutilations génitales, celles des femmes face à la violence, celle des femmes dans les conflits et le rôle positif des femmes dans la promotion de la parité. Le Professeur Amsatou Sow Sidibé est une juriste habituée au combat pour la restauration des droits humains et de la paix sociale», avait déclaré l’ancien Ambassadeur de France à Dakar.
 
Première Femme sénégalaise agrégée en droit (1993), Amsatou Sow Sidibé est aussi la Première Femme Présidente du Jury d’agrégation en 2005 (CAMES). Des distinctions, elle en a, notamment, le Commandeur de l’Ordre du Mérite du Sénégal (1998), Chevalier de l’Ordre national du Tchad (2005) et Lauréate de l’Université de Paris II (Prix de thèse de Doctorat d’État, 1988).
 
Franc-parler doublé d’une forte personnalité
 
Amsatou Sow Sidibé n’est pas que bardée de diplômes d’ici et d’ailleurs. C’est aussi une femme qui ose dire non. Une femme qui tient tête aux hommes, fussent-ils des Chefs d’Etat. Qu’ils se nomment Abdoulaye Wade ou Macky Sall. La prise de gueule avec le premier cité, a eu lieu en direct sur la télévision nationale. C’était au cours du débat public ayant débouché sur le référendum de 2001 pour l’adoption de la nouvelle Constitution. Elle n’hésitera pas à l’affronter à la Présidentielle de 2012.
 
Suite à la deuxième alternance, elle est nommée ministre conseiller après avoir soutenu Macky Sall au second tour. Mais à cause de son franc-parler et de sa liberté de ton, elle sera remerciée en 2016.
 
Un limogeage consécutif à sa prise de position sur l’affaire Karim Wade. Amsatou Sow Sidibé avait fustigé le refus du Sénégal de se conformer à la décision du groupe de travail de l’ONU qui considère «arbitraire» la détention de Karim Wade.
 
Nous avons ratifié toutes les conventions, il faudrait que, quand la justice internationale donne un point de vue, qu’on s’y penche et qu’on essaie de tirer le maximum de situation positive possible pour le pays et pour le peuple sénégalais”, avait-elle soutenu lors d’une manifestation de la collectivité lèboue au village de Sendou.
 
Pis, avait-elle ajouté: ‘’il ne faut pas que Karim Wade soit le seul prisonnier. Nous avons le sentiment qu’il y a beaucoup de personnes dont les dossiers méritent d’être vus par la justice et qui sont en situation d’instance’’.
 
Mme Sidibé n’a non plus hésité une seule seconde à prendre le contrepied dans une interview accordée à nos confrères d’Enquête, son homologue Ismaël Madior Fall sur le débat portant sur la réduction du mandat du président de la République de 7 à 5 ans. ‘’Ce n’est qu’un avis. C’est une précision qui peut avoir son importance, de ce qu’on appelle l’avis conforme. Ce qui signifierait un avis contraignant dont le Président serait obligé de tenir compte, ce n’est pas le cas ici. Quand on parle d’un simple avis, il est purement consultatif’’, avait-elle martelé avec courage. La suite est connue.
 
 Le divorce étant consommé, Amsatou Sow Sidibé va tenter de poursuivre son combat au sein de l’- hémicycle. Un nouveau challenge qu’elle tente de relever avec sa Coalition La 3ème Voie politique/Eutou Askan Wi.
 
Abdoulaye Thiam Sud Quotidien
 
 
 
 
 

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