La dernière sortie médiatique du Premier ministre Ousmane Sonko continue de faire couler beaucoup d’encre. Après les réactions d’acteurs politiques et de magistrats, c’est au tour de Cheikh Oumar Diagne, enseignant, activiste et secrétaire général du parti Rassemblement pour la vérité – And Ci Dëg, de livrer une critique tranchée du discours du chef du gouvernement.
« Il se prend toujours pour un opposant »
Invité sur Fafa TV, Cheikh Oumar Diagne n’a pas mâché ses mots. Selon lui, Ousmane Sonko continue d’adopter un ton de contestation, alors même qu’il occupe désormais une position de pouvoir central.
« Un Premier ministre ne devrait pas s’exprimer ainsi sur une administration dont il est le chef », a-t-il déclaré, estimant que la posture d'opposant radical affichée par Sonko est désormais en décalage avec la solennité et la responsabilité de sa fonction.
L’heure n’est plus à la dénonciation
L’ancien membre du staff du nouveau régime — dont il aurait été écarté en raison de son franc-parler — reproche à Sonko de persister dans une logique de dénonciation, au lieu de proposer des réponses concrètes aux attentes des Sénégalais. « L’heure n’est plus à la critique. Elle est à l’action, à l’exécution, au règlement des vrais problèmes des Sénégalais », a martelé Cheikh Oumar Diagne, dans des propos relayés par SeneNews. Il regrette le manque de clarté dans la ligne d’action du gouvernement, alors que les défis sont nombreux : vie chère, chômage, gouvernance locale, santé publique…
Pour Cheikh Oumar Diagne, il est temps pour Sonko d’assumer pleinement ses responsabilités. Il l’appelle à rompre avec les slogans de campagne et à incarner une gouvernance apaisée, efficace et rassurante. « Il faut des décisions visibles, des mesures fortes et une parole d’État, pas un discours d’activiste », a-t-il affirmé, pointant un décalage entre les attentes populaires et la réalité des actes posés jusqu’à présent.
Les propos de Cheikh Oumar Diagne interviennent dans un contexte où la méthode Sonko divise même parmi ses anciens soutiens. Plusieurs observateurs y voient un signal d’alerte sur le besoin de changer de registre, de passer du militantisme à la gestion, et de bâtir une relation plus apaisée avec les institutions, notamment la justice.